REFLETS MAGAZINE - Revue d'information et de réflexion économique - n°100 - 57

dossier

GrANdes écoles

Budget et financement

Mais qui va payer ?
Jusqu’à 30 % en deux ans : la Cour des comptes a récemment
pointé la hausse continuelle des frais de scolarité dans les
écoles de commerce. Pour Françoise Rey, directrice du
programme Grande École de l’ESSEC, cette augmentation ne
pèsera pas toujours directement sur les élèves.

’enseignement français repose
sur une culture de la gratuité.
D’où les crispations face aux
coûts de formation dans les
écoles de management (à partir de
18 000 €), plus élevés qu’à l’université
(de 11 000 à 14 000 €).

Un bon rapport qualité-prix
Le taux d’encadrement des élèves ne cesse
d’être amélioré, tant sur le plan académique
que professionnel (tutorat, aide à la
recherche de stage, coaching premier
emploi…).
Les programmes sont constamment mis à
jour pour répondre aux mutations rapides
de l’économie et de l’entreprise. Cela passe
par le recrutement d’un corps professoral
performant et nombreux – condition pour
conserver les accréditations AACSB (américaine) et Equis (européenne).
Ces certifications assurent la visibilité des
business schools sur un marché désormais
mondialisé. D’où diverses alliances à
l’étranger : échanges, doubles diplômes,
implantation de campus…

Les élèves justifient certes leurs dépenses
par leur retour sur investissement : en
2008, leur rémunération moyenne à la
sortie atteignait 30 000 € pour Paris VI
contre plus de 50 000 € pour les
grandes écoles.
Mais tous n’ont pas les moyens d’une telle
mise de départ. Pour eux, des solutions
existent : l’apprentissage ; les bourses sur
critères sociaux ; les bourses complémentaires d’organismes locaux (régions,
Europe) pour la mobilité internationale des
étudiants ; les prêts des banques partenaires, à faibles taux d’intérêt, sans caution
des parents, remboursables à compter de
la diplômation.
Les écoles développent d’autres ressources
comme les chaires d’entreprises, la formation continue ou la taxe d’apprentissage.
Cependant, compte tenu des incertitudes
pesant sur cette dernière, c’est le mécénat
par des entreprises et des alumni via une
fondation qui est appelé à devenir la future
pierre angulaire du budget des écoles.
Françoise Rey

Student debt is the

new subprime bubble
Increasing tuition fees has led
students to take on huge
amounts of debt. Ultimately this
is impacting economies –
graduates are less able to
invest, buy real estate and start
families as they concentrate on
paying off their debt. Moreover,
as unemployment is increasing,
a degree no longer guarantees
to find a job. This not only urges
students to question investing
in an education. It also means
having many indebted
graduates with limited sources
of revenue in the short term. In
the United States, this situation
may be similar to the subprime loan crisis of 2009.
Marie-Laure Djelic

De nombreuses solutions
de financement
Les droits de scolarité financent pour deux
tiers ces stratégies nécessaires, alors que
l’État pourvoit à 85 % du budget des universités.

N° 100 - juillet/août 2013

REFLETS MAGAZINE - Revue d'information et de réflexion économique - n°100

Table des matières de la publication REFLETS MAGAZINE - Revue d'information et de réflexion économique - n°100