REFLETS MAGAZINE - Revue d'information et de réflexion économique - n°100 - 97

ORIENTATION ET CARRIÈRE

CLICS ET POIGNÉES DE MAIN...

Une démarche coordonnée
Hervé Bommelaer (E78), consultant en outplacement, expert en networking, et Cyril Bladier,
consultant en stratégie digitale, tous deux intervenants réguliers du Service Carrière d’ESSEC
Alumni, livrent pour nous leur regard sur l’outil LinkedIn dans la pratique réseau.
Solveig Debray Sandelin : Comment
intégrer LI dans la démarche réseau ?
Hervé Bommelaer : LI est un facilitateur de
réseau permettant de se rendre lisible sur
un écosystème donné. Il porte le message
de son projet : « Ce que je veux faire »... et
de sa cible : « Où je veux le faire ».
C’est aussi un accélérateur car il permet
d’identifier des personnes cibles, par
fonction, et par entreprise..., ce que le
réseau traditionnel fait beaucoup plus
difficilement.
Cyril Bladier : LI offre un éclairage permettant d’être plus efficace. Il faut prendre
les bons réflexes : regarder le profil avant
un rendez-vous réseau, observer le carnet
d’adresses, repérer les contacts communs, et enfin, pour faire suite à la rencontre, se connecter avec la personne.
S. D. S. : Parmi les conseils réseau,
beaucoup d’éléments découlent du
savoir-vivre. Y a-t-il un savoir-vivre
propre à l’usage de LinkedIn ?
H. B. : Oui, bien sûr ! Respecter le lecteur
en ayant un profil irréprochable... et, ce qui
va de soi, sans faute d’orthographe !
Répondre aux sollicitations : si le message
a été personnalisé, répondre, même si
c’est pour refuser. S’il s’agit d’un message
pré-formaté, un simple « Que puis-je faire
pour vous ? » est très utile.

N° 100 - JUILLET/AOÛT 2013

S. D. S. : Qui doit-on accepter comme
contact ?
H. B. : Un débutant sur LI peut accepter un
peu tout le monde. Ensuite, il limite aux
personnes qu’il connaît. La course aux
contacts n’a pas d’intérêt.
C. B. : Pour autant, une erreur consiste
à limiter ses contacts à des personnes
qu’on serait susceptible de recomm a n d e r. N o u s s o m m e s d a n s u n e
démarche sociale ayant pour objectif
de nous rendre visible. Avec 50 contacts,
on n’existe pas ; 150/200 serait un
minimum.
S. D. S. : Comment évaluez-vous l’utilisation de LI par les ESSEC ?
C. B. : Encore trop de diplômés s’intéressent à LI lorsque le vent tourne. Il est
plus judicieux de l’exploiter en support
d’une activité networking dès son arrivée
dans l’école, et tout au long de son parcours.
S. D. S. : Quelles sont les erreurs les
plus fréquemment commises ?
C. B. : La plus fréquente est de copier-coller son CV. Un CV présente son projet et
son parcours, un profil est fait pour être
trouvé… et par des moteurs de recherche,
démarche intellectuelle-ment différente.
Il est important également de renseigner

son profil en français et en anglais.
H. B. : Attention à ne pas avoir deux histoires différentes sur Viadeo et LI, veiller
à la photo, aux groupes… regarder la cohérence globale.
S. D. S. : Existe-t-il un risque de
confondre hyperactivité LI et
démarche réseau ?
H. B. : Oui. Absolument. Une poignée de
clics ne remplacera jamais une poignée de
main. Le réseau, rappelons-le, consiste
avant tout à rencontrer des personnes.
S. D. S. : En conclusion, quel dernier
conseil donneriez-vous ?
H. B. : Il faut entretenir son réseau !
Penser à lui, pour qu’il pense à nous. Twitter est très intéressant à cet te fin,
car il permet d’alimenter le réseau en
informations. Si LI et Viadeo sont rentrés
dans les usages, l’utilisation de Twitter par
les diplômés reste en comparaison marginale : c’est donc un bon moyen de se
démarquer. 

SOLVEIG DEBRAY SANDELIN
RESPONSABLE SERVICE CARRIÈRE

solveig.debraysandelin@essecalumni.com

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