REFLETS MAGAZINE - N°137 - Mars/Avril 2021 - Revue d'information et de réflexion économique - Preview - 65

MANAGEMENT

, c'est déjà demain

l'optimisme est revenu. L'économie française
repart vraiment, mais elle n'est pas la seule. Les
pays asiatiques ont pris plusieurs mois d'avance.
Les effets du « quoi qu'il en coûte » ont été
bénéfiques. Il s'agit maintenant de ne pas gâcher
ces dizaines de milliards d'euros déversés en aides
directes ou indirectes. Les ménages finiront bien
par piocher dans leur épargne. Il ne faudrait pas
que l'essentiel de cette manne profite à d'autres,
que le brusque afflux de la demande provoque
une pénurie due à un manque d'anticipation et à
des dysfonctionnements de la chaîne logistique.
Imagine-t-on l'aéroport d'Orly, fermé près de trois
mois au printemps dernier, se trouver dans une
situation aussi chaotique que lors d'une grève ?
des rayons à moitié vides dans les magasins, parce
que le réapprovisionnement ne suit pas ?
En un an, les habitudes de consommation auront

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largement évolué. Nous ne serons pas dans un
« nouveau monde », mais tout de même dans un
monde en mouvement. Les ventes de véhicules
électriques explosent, les circuits courts ont
montré leur pertinence, le télétravail se pérennise,
au moins partiellement, car le besoin de lien social
est évident. La solution peut passer par la création
de bureaux décentralisés organisés par les grandes
entreprises pour leur propre usage, ou par celle
d'espaces de coworking mutualisés.
Remettre la machine en route à 100 % ne se réalise
pas du jour au lendemain. Sur un chantier, une
ligne de production, il suffit qu'une seule pièce
manque pour tout arrêter. Les entreprises vont
devoir vérifier l'ensemble de leur supply chain,
détecter les éventuelles défaillances de fournisseurs et les remplacer. Il leur faudra également
anticiper l'arrêt des aides de l'État. Que ce soit dans
les services de production, RH ou financiers, les
cadres dirigeants seront extrêmement sollicités.
Une aide extérieure leur permettra de surmonter
une période particulièrement exigeante, pour que
leur entreprise soit la mieux armée possible pour
profiter de la relance et gagner en flexibilité face à
l'évolution de la demande. Dans ces conditions,
les managers de transition, pour des missions de
quelques mois à un an, apportent une compétence
acquise grâce à des expériences multiples et un
œil différent. Les chefs d'entreprises doivent
prendre conscience qu'ils ne sont pas seuls, qu'un
manager de transition, le temps d'une mission,
apportera une importante plus-value dont les
effets seront immédiats et pérennes.

REPÈRES

Patrick Abadie, du Mastère ESSEC Finance (M00) à Delville Management
Patrick Abadie a créé le cabinet Delville Management en 2010. Titulaire d'un
Mastère spécialisé en Techniques financières à l'ESSEC (M00) et ingénieur
diplômé de l'École nationale supérieure d'arts et métiers (ENSAM), il a toujours été
séduit par l'entrepreneuriat. En 2000, il commence sa carrière comme commercial
au sein du jeune cabinet de conseil Investance. Il participe à son lancement et en
devient rapidement associé. En 2007, Patrick Abadie crée Delville Executive,
cabinet de recrutement par approche directe. Et c'est pour rebondir après la crise
de 2008-2009 que Patrick Abadie lance Delville Management, afin de répondre
aux besoins de flexibilité des entreprises.

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