Centraliens - N°628 - La revue des Arts et Manufactures - Août/Septembre 2013 - 56

Histoire

Ancien auditorium de l’université, actuellement
salle de concert (1890).

en briques rouges et pierres blanches, avec
Masamichi Kuru, ils ont été classés en 1969 et
font la fierté de la région.
En août 1891, suivant l’exemple de son camarade de promotion à Centrale, Furuichi5, il
obtient le titre de docteur en ingénierie de
l’Université de Tokyo.
Atteint de tuberculose pulmonaire, Yamaguchi quitte le ministère en février 1892. Il
s’installe à Suma Maiko près de Kobe, pour
se soigner. Il n’a que 34 ans et déjà plusieurs
réalisations marquantes à son actif.

1894-23 août 1900
Architecte-urbaniste à Osaka
Hanroku Yamaguchi n’est pas guéri quand il
reprend le cours de sa carrière, après deux années d’interruption. Il ouvre un bureau à Osaka. Cette ville est devenue depuis les années
1880 le principal centre industriel du Japon,
avec de nombreuses usines (industrie textile,
papeteries, cimenteries, mécanique…).
Plusieurs bâtiments industriels figurent
parmi ses réalisations les plus importantes :

Usine Boshoku Corporation
(groupe Toyota),

Raffinerie de sucre, Dai Nippon sugar
refinery,

Siège Social, bureaux et habitation

du directeur de l’aciérie de Kitakyūshū
(préfecture de Fufuoka), Yawata Steel
Works…

Il établit aussi les plans pour des bureaux et
des sièges sociaux de banques et de sociétés
d’assurances :
Yokohama Specie Bank, (Kobe), Meiji Life
Insurance Co, (Osaka), Fire Insurance Co,
(Osaka), Savings Bank of Japan…
Le développement industriel de la ville d’Osaka s’accompagne d’une croissance démographique et d’une extension territoriale. En
1897, la ville est passée de 150 000 à 550 000

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kilomètres carrés. Le maire d’Osaka charge
Yamaguchi d’établir un projet d’urbanisme
qui est approuvé en 1899. Les autorités locales
n’ont ni l’autorité, ni l’argent pour imposer un
plan aussi ambitieux (212 nouvelles voies,
détournement du fleuve, 20 canaux, 29 parcs,
un nouveau port). Cependant, bien qu’il n’ait
pas été réalisé, ce plan, le premier pour une
ville japonaise, a constitué un modèle, dont
l’intérêt est souligné par plusieurs chercheurs
anglo-saxon. Son travail a été cité au moins
une fois en France6.
En 1900, Hanroku Yamaguchi est sollicité
par la ville de Nagasaki pour établir son plan
d’urbanisme. Il y séjourne quelque temps
pour préparer le projet, mais malade, il rentre
à Kobe en compagnie de sa femme. Épuisé
par ce voyage, il meurt dès son retour le
23 août 1900.
La préfecture de Hyogo (à Kobe) terminée en
1902, deux ans après sa mort, est sans doute
l’œuvre la plus importante de cette deuxième
séquence d’une carrière écourtée par la maladie et interrompue par la mort. Le bâtiment
de style néo-renaissance a été endommagé
pendant la guerre, il a été restauré et classé.
Il abrite des salles de réception de la préfecture et un musée départemental
n
Annie Lagarde Fouquet

Références bibliographiques :
1- William. H Coaldrake, Western technology transfer and the Japanese architectural heritage in the late
nineteenth century, I-Western style architecture and
Japanese technology, the Sogakudo and Meiji educational architecture, Fabrications: The Journal of the
Society of Architectural Historians, Australia and New
Zealand, vol. 5 N°1, 1994, p.23-37.
2- L’absence de prénom ne permet pas d’affirmer qu’il
s’agit bien d’Hanroku Yamaguchi, mais il pourrait
avoir, dès sa sortie du Collège Impérial, à 16 ans,
rejoint la France avec déjà l’intention d’y préparer
le concours d’entrée à Centrale. Il n’y a pas dans les
archives « French Lines » au Havre, de listes de passagers des Messageries Maritimes qui desservaient le
Japon au départ de Marseille.
3- Sur Emile Müller, voir Isabelle Parizet, Comment «
réconcilier céramique et architecture » ?, Centraliens
N°597, novembre 2009, pages 52-54.
4- Patricia Marmignon, Paysage et Socialité à Osaka de
puis Meiji, Thèse de docteur de l’EHESS, sous la direction d’Augustin Berque, 30 août 2008, note de bas de
page 114°page 47.
5- Daijiro Kitagawa, Kauy Fourouitsi, Une vie d’ingénieur japonais marquée par des expériences centraliennes, Centraliens, N° 581, octobre novembre 2007,
p. 63-66.
6- Patricia Marmignon, idem, p. 58-59.

Centraliens no628 [août/septembre 201
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Centraliens - N°628 - La revue des Arts et Manufactures - Août/Septembre 2013

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