Centraliens - N°629 - La revue des Arts et Manufactures - Octobre/Novembre 2013 - 38

Dossier

Anne Borde (02), New Product Development
Ce que j'aime dans cet univers
c'est que nous avons préservé "l'humain" et les savoir-faire.

À quoi ressemble le quotidien
d'un Chef de Groupe
Développement de nouveaux
produits chez Louis Vuitton ?

Anne Borde (02)
Intègre le groupe
LVMH en tant que
Chef d'équipe en
production en 2002.
Elle devient ensuite
Responsable de la
Planification en atelier, fonction qu'elle
occupera jusqu'en 2007.
Elle occupe depuis 3 ans la fonction de
Chef de Groupe développement nouveaux produits, après avoir été Chef de
Projet.

À l'évidence, c'est un quotidien très stimulant
de part les interlocuteurs variés avec lesquels
Anne est en contact et les actions à mener.
Mais surtout, elle consacre beaucoup de temps
au développement.
« Développer des nouveaux produits, c'est essentiellement discuter d'innovation et de nouveauté
avec les équipes Marketing et les équipes Design.
Ma mission est de répondre aux besoins exprimés par le marketing et le design et de les concrétiser sur le produit.
Je dois ensuite rencontrer les ateliers de fabrication afin de passer à la réalisation. Cela implique également des contacts avec les achats et
les Développeurs de nouvelles matières.
Comprendre les besoins et traduire industriellement ces besoins, pourrait résumer mon métier
au quotidien ».
Un quotidien riche en discussions et échanges
pour conjuguer la créativité du design et la faisabilité industrielle, tout en veillant à l'exigence
qualité de Louis Vuitton.
« Nos produits doivent répondre à un besoin du
marché. Parfois, nous vivons des histoires surprenantes. C'est tous ensemble, que l'on réussit
ces prouesses en trouvant le bon produit.
Au-delà de la technique, il faut faire primer
la qualité, c'est la règle pour un produit Louis
Vuitton ».
La Maison dispose de son propre laboratoire
qualité pour tester les produits par exemple
face à la résistance dans le temps, aux conditions climatiques extrêmes (chaleur et humidité notamment).
« Nous faisons beaucoup de tests sur l'ensemble
des lignes de produits et plus particulièrement
sur la ligne "cœur de business femme" dont je
m'occupe.
Elle est un enjeu majeur pour la Maison Louis
Vuitton ».
Anne aime assister et soutenir ses équipes
quand elles sont face à un problème posé par
le marketing.
Partager la stratégie marketing pour le déploiement de la Maison Louis Vuitton est une

source de satisfaction et de motivation pour
elle et les 7 collaborateurs de son équipe.
« Ce que j'aime dans cet univers c'est que nous
avons préservé "l'humain" et les savoir-faire.
Je voulais démarrer par de la production, en
sortant de Centrale ; je suis arrivée chez Louis
Vuitton et j'ai tout de suite été intéressée par
la dimension humaine de mon métier et de la
Maison ».

Et l'international
vous y pensez ?

« Ma fonction m'amène à travailler à l'international puisque nous avons des ateliers aux
États-Unis, en Espagne, en Italie... et que nous
achetons nos matières premières partout dans le
monde. Même si je suis basée en France, je travaille à l'international.
Nos activités s'installent là où les bassins de
savoir-faire sont installés. Pour les souliers par
exemple, notre fabrication se fait en Italie.
80 % de nos ateliers sont en France et nous travaillons de concert avec des tanneries en France
et à l'international afin de trouver les plus belles
matières ».

Quel a été le projet
le plus marquant que
vous ayez mené ?

« Indéniablement un projet qui a abouti en juillet. Dans un marché où on doit être de plus en
plus réactif, nous avons eu la demande en janvier et nous avons délivré un produit en juillet !
Un exploit qu'on n'est pas près d'oublier. Il y a
eu de belles énergies, nous étions tous dans une
posture de "tout est possible". Un état d'esprit
qui nous a permis d'avancer plus vite et de relever ce challenge en équipe ».
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Centraliens no629 [octobre/novembre 201
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