Centraliens - N°631 - La revue des Arts et Manufactures - Janvier/Février 2014 - 1

Patrick Roure

Président de l'Association des Centraliens

Que souhaiter pour cette nouvelle année ? Bien sûr, je vous souhaite une année heureuse et
prospère. J'y ajoute de la joie, parce que la joie se donne et se reçoit, parce que la joie se partage.
Et puisque nous en sommes au partage, partageons aussi nos projets, nos idées, nos innovations,
nos ambitions personnelles qui se conjuguent dans notre ambition collective pour notre
communauté, pour notre pays dans ce monde que nous décrions tant !
« Le monde n'est qu'une branloire pérenne : toutes choses y branlent sans cesse, la Terre,
les rochers du Caucase, les pyramides d'Égypte... » Un constat déjà fait par Montaigne il y a
plusieurs siècles dans ses « Essais ». Rien n'a changé et rien ne changera.
Nos anciens ont connu un vingtième siècle où les crises et les drames se sont succédé sans jamais
perdre espoir. Notre génération regarde en gémissant les bouleversements que vit notre monde,
notre pays, notre « modèle social », la tête tournée vers l'arrière, désespérant de la perte de pans
entiers de notre industrie, de notre économie, de nos acquis sociaux, que nous essayons de
réanimer à grands frais.
« Dans un instant le monde aura changé, et moi aussi... » continue Montaigne. Comme un
cavalier émérite qu'il était, son but n'était pas de trouver un point fixe, car il n'y en a point,
mais plutôt son équilibre. « Le monde bouge, je bouge, à moi de trouver mon assiette » résume
Antoine Compagnon dans son essai « Un été avec Montaigne ». Je reprends volontiers cette
maxime à mon compte pour compléter mes vœux et exprimer haut et fort cet indéfectible
optimisme qui s'empare de moi quand je pense à notre pays.
Tous les camarades qui ont passé comme moi une partie de leur enfance ou de leur carrière
professionnelle hors de France savent bien au fond d'eux-mêmes, combien notre pays possède
d'attraits dans le Monde d'aujourd'hui, autant de qualités que nous jalousent les plus grands.
Je pense à nos racines, à notre culture, à la diversité et la beauté de nos paysages, de nos climats, de nos
campagnes et de nos villes. Je pense à nos infrastructures, au talent et au dévouement de nos femmes
et de nos hommes, au génie de nos chercheurs et de nos ingénieurs, pour ne citer que ces atouts.
Concentrons notre énergie et nos ressources sur notre assiette et les manières de la rétablir,
avec conviction, volonté et travail sans quoi rien n'est possible. Libérons toutes les forces
positives de la gangue qui les empêche d'éclore : création, innovation, encore et toujours, esprit
d'entreprendre dans les grands groupes comme et surtout dans les ETI et PME, formation pour
bondir ou rebondir... Nous, ingénieurs, créateurs, entrepreneurs, savons comment créer cette
richesse qui bénéficiera à tous dans un système juste.
C'est cette voix des Centraliens forte d'idées, de propositions, d'innovations, d'allant et
d'optimisme que je souhaite faire entendre en 2014. Et nous vous solliciterons bientôt chaque
semaine, sur des questions d'actualité, via un sondage sur Linkedin.
Soyons optimistes, ensemble, et faisons-nous entendre haut et fort.
Tel est mon vœu pour l'année qui s'annonce.
Patrick Roure (87)
www.centraliens.net

http://www.centraliens.net

Centraliens - N°631 - La revue des Arts et Manufactures - Janvier/Février 2014

Table des matières de la publication Centraliens - N°631 - La revue des Arts et Manufactures - Janvier/Février 2014