Centraliens - N°631 - La revue des Arts et Manufactures - Janvier/Février 2014 - 20

Dossier

Le bonheur des expatriés
Témoignages de jeunes ingenieurs en poste
au Nigéria, en Équateur et au Népal
Tous trois appartiennent à Tractebel Engineering (France)/Coyne et Bellier, un leader mondial
de l'ingénierie des barrages et usines hydroélectriques.
Nous leur laissons la parole.

Thomas Blanié
Je suis entré chez Coyne et Bellier début 2007,
fraîchement diplômé d'un double diplôme
de l'Ecole Centrale Marseille et de l'Université Polytechnique de Madrid. Je souhaitais
vivement partir travailler à l'étranger et je
me suis donc orienté vers un Volontariat
International en Entreprise (VIE) dans les
domaines qui m'intéressaient, à savoir l'eau
et les énergies renouvelables.

Au Nigéria, les joies du football.

est un barrage à buts multiples : eau potable,
irrigation et hydroélectricité. Je travaillais en
tant qu'ingénieur en hydro électromécanique
pour le client. Nous étions une vingtaine de
personnes organisées en joint-venture, avec
plus de 50 % de Nigérians.
Déjà à l'époque, le pays avait « mauvaise
presse » au regard des problèmes de sécurité. Sans nier leur réalité, c'est loin de refléter
la vie au quotidien. Tout d'abord, j'étais sur
un site, au nord d'Abuja, en plein milieu de
la forêt, ce qui est une chance. En effet, et
c'est différent en ville, les inégalités sociales
y sont gommées. Tout le monde travaille
pour le même projet et tout le monde y
trouve son compte.

Thomas Blanié devant le barrage de Gurara (Nigéria).

Thomas Blanié
Agé de 31 ans, il a récemment passé trente
mois au Nigéria sur
le chantier de Gurara.
Ce grand barrage est
destiné à assurer l'alimentation en eau de la capitale fédérale,
Abuja, ainsi qu'à fournir de l'électricité
et à favoriser l'irrigation.

20

C'est véritablement à ce moment-là que j'ai
choisi de travailler sur les projets de grands
barrages et d'usines hydroélectriques. Il y a
dans ce métier quelque chose de magique
qu'il est difficile de transcrire... En sus de
la technique c'est un quotidien mêlé d'aventures et de contacts humains. Il y a probablement aussi un peu de fierté à collaborer à
la construction de ces grands ouvrages.
Je suis parti pour un an au Nigeria pour superviser la construction d'une usine hydroélectrique et j'y suis finalement resté deux ans
et demi. Le barrage de Gurara, où j'ai travaillé,

En pleine activité il y a eu sur site jusqu'à
3 000 personnes, dont 95 % de maind'œuvre locale. On peut imaginer cela
comme une grande fourmilière avec, chez
les expatriés, un patchwork de nationalités :
Éthiopiens, Égyptiens, Indiens, Italiens,
Brésiliens, Sud-Africains, Néo-Zélandais,
Suisses, Canadiens...
L'élément le plus fédérateur a été le sport.
Presque tous les soirs, je jouais au volley-ball,
un sport que les Nigérians découvraient,
ou au football, un sport où les Nigérians
excellent ! Certains matchs étaient organisés
le dimanche contre des équipes des villages
voisins et il m'arrivait souvent d'être le seul
blanc sur le terrain. Même sans avoir un bon
niveau, le succès est alors assuré.

Centraliens no631 [janvier /février 201
4]
Centraliens - N°631 - La revue des Arts et Manufactures - Janvier/Février 2014

Table des matières de la publication Centraliens - N°631 - La revue des Arts et Manufactures - Janvier/Février 2014
