Centraliens - N°631 - La revue des Arts et Manufactures - Janvier/Février 2014 - 36

Dossier

u
L'idée que la sûreté d'un barrage passe par

Le barrage de Pannecière (Nièvre), ouvrage à voûtes
multiples de 49m de haut, participe à la protection de
Paris contre les inondations. Géré par l'Etablissement
Public Territorial de Bassin Seine Grands Lacs, il a fait
l'objet en 2011-2013 d'un confortement destiné à en
améliorer la sûreté.

Le décret, complémenté ultérieurement
par plusieurs arrêtés et circulaires, introduit notamment :
u classification des barrages selon leur
Une

taille (la hauteur du barrage au-dessus du
terrain naturel) et le volume d'eau qu'ils
peuvent retenir. Les classes vont de A (les
barrages les plus importants, d'au moins
20 m de hauteur) à D (petits barrages
d'au moins deux mètres de hauteur). Il y
a 320 barrages de classe A, autant de barrages de classe B, 1 300 barrages de classe
C et des dizaines de milliers de barrages
de classe D. La classe d'un barrage peut
également être modifiée si l'importance
des enjeux à l'aval le justifie. La figure 1
ci-dessous synthétise les règles de classement des barrages.

l'implication de son propriétaire (son organisation, l'établissement de consignes
précises pour sa surveillance et pour le
passage des crues...)
u études de dangers, obligatoires pour
Les
les plus grands barrages (classes A et B) et
remises à jour tous les dix ans, explicitent
les scénarios possibles de défaillance,
mettent en évidence les points critiques,
les barrières qui concourent à la sûreté.
Elles étudient la probabilité, la vraisemblance des scénarios. Les conséquences
des accidents potentiels sont estimées.
Les scénarios sont positionnés en termes
de risques et les moyens de maîtrise et
surtout de réduction des risques sont
identifiés.
u barrages de classe A sont soumis à des
Les
visites techniques approfondies annuelles
dressant un bilan du barrage et de ses organes de sécurité. Pour les autres classes
de barrages, la périodicité est diminuée.
u
Certaines opérations de conceptions, de

maîtrise d'œuvre, de diagnostics, d'analyse du comportement et ou encore
l'établissement des études de dangers imposent le recours à des bureaux d'études
spécifiquement agréés par l'État.

Les barrages sont, dans le domaine du génie
civil, des ouvrages particuliers : la structure
elle-même est totalement et directement
dépendante des caractéristiques précises
de la géologie locale, des fondations... Ceci
explique pourquoi il n'existe pas réellement
de barrages types comme il existe des ponts
types et pourquoi la réglementation technique, qui suppose une certaine forme de
standardisation, est dans ce domaine très peu
abondante. Un arrêté ministériel, encore au
stade de projet, se limitera à fixer les cas les
plus importants en renvoyant aux règles de
l'art pour ce qui est du détail des méthodes de
vérification du niveau de sûreté.

2. Le contrôle
par les services de l'État

Figure 1: Classement des barrages

L'État, garant de la sécurité publique, fixe
par la réglementation des prescriptions
auxquelles chaque propriétaire de barrages
doit a minima répondre. Ce sont les études
de dangers, les consignes, les visites périodiques, les dispositifs d'auscultation... Cités
précédemment. Par ailleurs, l'État peut, en
complément des dispositions générales, imposer des prescriptions particulières.
Centraliens no631 [janvier /février 201
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