Centraliens - N°631 - La revue des Arts et Manufactures - Janvier/Février 2014 - 70

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point de vue des entreprises

Dossier Finances

Des ressources pour rebondir

Jean-Louis Grevet
Président-Fondateur

Perte d'un marché important, déséquilibre financier, repositionnement stratégique... la vie des entreprises est faite d'aléas et de
transformations qui peuvent absorber l'essentiel de leurs ressources
et les fragiliser. Le fonds Perceva les aide à financer leurs besoins avec
une double perspective : restaurer leur santé économique et créer de
la valeur industrielle durable.
Le point avec le président-fondateur, Jean-Louis Grevet.

BIO EXPRESS

Diplômé de Centrale et du M.I.T., JeanLouis Grevet a 25 ans d'expérience dans
l'univers du capital-investissement et
du retournement. Il est le président du
fonds de retournement Perceva, société
française indépendante créée en 2007
et spécialisée dans le soutien et l'accompagnement des entreprises devant faire
face à des difficultés. Jean-Louis Grevet
enseigne à HEC le redressement d'entreprises.

Quel est aujourd'hui l'état de santé de nos entreprises ?

Le secteur d'activité de Perceva en fait un excellent baromètre économique. En moyenne, nous
recevons 10 nouveaux dossiers par mois. Il s'agit d'entreprises réalisant entre 20M€ et 300M€
de chiffres d'affaires, tous secteurs confondus. Leur santé ne s'est pas améliorée en 2013. Le
nombre d'entreprises fragilisées continue d'augmenter, notamment dans les secteurs liés à la
consommation. Une tendance conforme aux statistiques publiques qui font état d'une augmentation de 10 % des procédures collectives.
Vous êtes positionné sur le redressement de PME en difficulté. Quelles sont les différentes étapes du processus de retournement ?

Notre vision est d'agir comme un actionnaire industriel à long terme. Il ne s'agit pas de réaliser
un coup financier dans une logique spéculative. Perceva investit sur des horizons de 5 à 10 ans,
en tant qu'actionnaire majoritaire. 90 % de nos apports en capitaux sont destinés à l'entreprise
et nous réservons 90 % de notre temps aux échanges avec les dirigeants. Les 12 premiers mois
sont consacrés à stabiliser l'entreprise, tant en terme d'organisation humaine qu'au niveau de
son point mort et de sa situation de trésorerie. Il faut rassurer les assureurs crédit, les fournisseurs ou clients stratégiques. Dans un second temps, nous investissons dans le développement
en agissant sur tous les leviers pertinents (marketing, communication, refonte des gammes de
produit, expansion à l'export, etc.). Et nous aidons l'entreprise à restaurer un dialogue avec les
partenaires bancaires.
Le retournement d'entreprises reste un marché de niche. Pourquoi ?

La première raison est qu'il nécessite une expérience importante dans la gestion de situations
anxiogènes telles que la mise en œuvre d'un plan de sauvegarde de l'emploi, la gestion d'une
trésorerie tendue ou le changement d'une équipe de management. Nous ne réalisons que deux
opérations par an afin de pouvoir nous y consacrer pleinement. Les stratégies purement financières et court-termistes sont donc inadaptées. Enfin, l'accès aux pourvoyeurs de capitaux
mondiaux nécessite des années de confiance.
Depuis septembre 2013, vous avez repris le contrôle de Monceau Fleurs. Quelles
sont ambitions ?

Avec 150 millions d'euros de volume d'affaires, le groupe Monceau Fleurs est le N°1 Mondial
du secteur de la vente de végétaux au détail. Il dispose d'atouts exceptionnels liés à la force de
ses trois enseignes (Monceau Fleurs, Happy, Rapid'Flore), la qualité de ses franchisés et le savoir-faire de ses équipes, que ce soit en termes de marketing ou de développement. Il a souffert
d'une situation financière très fragile qui est désormais saine. Nous avons pour ambition d'accompagner son développement sur un marché qui est aux prémices des techniques modernes
de distribution. Notre projet est sur 10 ans.

Centraliens [janvier /février 201
4]
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