Centraliens - N°632 - La revue des Arts et Manufactures - Mars/Avril 2014 - 8

Dominique Mars

Dominique Mars :
descente du podium aux JO d'Atlanta(1996).

Dominique Mars est l'incarnation
du changement dans la continuité !
Une ligne de conduite à laquelle il
ne déroge pas depuis 1979 : les règles
définies et écrites restent en vigueur
tant que je serai à la tête de Mars &
Co. Même le logo n'a pas changé depuis l'origine.
Je n'ai pas écrit de livre, je ne fais pas
de conférences et je ne vais jamais
sur un campus. Sauf sur celui de
Centrale (une fois) pour m'adresser
aux ingénieurs de la promotion portant mon nom à l'occasion de la remise de leurs diplômes.
Organiser la rareté, évoluer avec
discrétion (voire dans l'ombre) fait
monter la curiosité, là réside sans
doute le secret de sa notoriété. Dominique
Mars évoque le « bouche-à-oreille », une
valeur à laquelle il croit et qui reste aussi
sûre que le silence.
Sa parole est rare mais il n'hésite pas à
s'exprimer si le besoin s'en fait sentir.

Pourquoi ne pas avoir créé Mars & Co
aux États-Unis en 1979 ?
C'était une évidence pour moi d'aller outreAtlantique, les circonstances ont fait que j'ai
créé Mars & Co en France mais les US
étaient un passage obligé.
Se glisser à la table des grands, suppose une
réputation mondiale. Dans le conseil, elle
s'acquiert aux États-Unis.
Je suis allé 2 fois par mois à NY pendant
25 ans.
J'ai ouvert le bureau de Londres depuis New
York et non depuis Paris. Les équipes sont
multicultuelles, les américains sont venus
travailler à Londres ou en Asie.
Partout, la méthode est la même, partout le
même management... Une caractéristique
de la galaxie Mars & Co.

Si vous n'aviez pas fait de conseil,
qu'auriez-vous fait ?
Je suis un passionné d'histoire et de sport.
J'aurais pu être agrégé d'histoire ou journa-

liste sportif ou les deux à la fois ! J'adore la
compétition. Si je me lance dans quelque
chose, je vise la première place. J'ai été élevé
dans cette quête de l'excellence.
Spontanément, il évoque sa passion pour
les chevaux. L'écurie Mars s'est distinguée à
plusieurs reprises grâce à son mythique
cheval « Rochet M » (M pour Mars) associé
à Alexandra Ledermann, cavalière émérite.
Ce « couple » légendaire fut médaille de
bronze aux Jeux Olympiques d'Atlanta
(1 996) et médaille d'or aux Championnats
d'Europe (1 999). Alexandra Ledermann
étant ainsi la première femme à accéder au
titre européen individuel.
Nos enfants pratiquaient l'équitation, c'est
comme ça que nous avions rencontré
Alexandra et son père.
Alexandra a participé à la coupe du monde
à Del Mar en Californie, nous avons assisté
à la compétition. Alexandra était douée,
c'était une très bonne cavalière. J'ai dit à son
père qu'il fallait qu'elle participe aux JO à
Atlanta, il m'a alors répondu que la jument
qu'elle montait n'était pas à la hauteur, il
fallait un cheval de haut niveau. Je lui ai dit
« trouvez-le »!
Quelques jours plus tard, il m'a rappelé et
m'a parlé de Rochet...
Rochet était un cheval hors du commun, il
m'a apporté une grande fierté, lorsque je suis
allé chercher la médaille à Atlanta.
Pendant sa scolarité à Harvard, il a été journaliste pour le journal du campus. Un très
bon souvenir. Tout d'abord je gagnais un peu
d'argent (j'étais payé chaque semaine à la
ligne que je « pondais ») ; ensuite, c'était en
1970 en plein guerre du Vietnam et mes articles traitaient des préoccupations estudiantines qui étaient bien loin du « joli mois de
mai 68 » français que j'avais connu !
Parmi ces autres passions, il avoue sa faiblesse pour les belles voitures, italiennes de
préférence. J'ai eu la chance de pouvoir
m'oﬀrir les voitures qui me faisaient rêver
lorsque j'étais étudiant ou jeune homme. Je
les ai toutes revendues.
Centraliens no632 [mars/avril 201
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