NEOMA Alumni Mag - N°21 - Décembre 2019 - 21

Les drives représentent

5 %
12 000

leurs produits frais (fruits, légumes, pains, etc.). »
L'hypermarché demeure effectivement le premier
lieu de commerce fréquenté par les Français. Le
problème se situe en réalité plus du côté de la rentabilité, doublé d'une baisse constante sur le
non-alimentaire. Si le chiffre d'affaires stagne globalement, les coûts et les charges augmentent.

de toute la consommation
alimentaire, avec en moyenne

références.*

*Mag Drive, 2017

L'important est
désormais dans la manière
dont la grande distribution va
gérer la transition. Et qui va
être le premier à manger le
gâteau !

123RF/Neydt

« Nous avons, année après année, toujours le
même nombre de clients, mais les dépenses s'accentuent », confirme Guillaume Zurbach. Or, sur
cette question précise de la rentabilité, les
enseignes de la grande distribution peinent à trouver des solutions concrètes. Certaines enseignes
ont ainsi opté pour la cornerisation : des marques
spécialisées (Darty par exemple) viennent prendre
des emplacements au sein des hypermarchés.
L'hypermarché de Carrefour à Limoges a notamment mis en place cette solution. « Il faut en fait se
concentrer sur les avantages que le e-commerce
ne sait pas offrir : le service apporté aux consommateurs. L'hypermarché doit être plus axé vers ses
clients et pour cela, il faut repenser la taille de nos
surfaces. Ikea dispose, par exemple, de nombreux
mètres carrés, mais parvient à rendre l'expérience
du client assez ludique en magasin », suggère
Rozenn Le Maout. Ainsi, certaines évolutions
voient progressivement le jour : « Nous mettons
l'accent sur les rayons métiers, la proximité avec
les producteurs et le savoir-faire des artisans.
L'idée est d'avoir dans chaque supermarché, un
petit marché. Pour cela, nous recrutons des vrais
bouchers, des boulangers, et on privilégie les circuits courts sur le frais, raconte Guillaume Zurbach.
Le bio augmentant considérablement depuis
quelques années, nous lui avons également dédié
une surface entière (300 m2 au sol), avec une nouvelle décoration distincte du reste du magasin. » Le
changement doit même être plus global, selon
Diane Lavigne : « Je suis une personne assez écolo
et je m'interroge beaucoup sur la croissance et la
manière de faire des hypers et supermarchés. Je
pense que si la grande consommation dite classique souhaite se réinventer, il faut qu'elle aille
dans cette voie-là : comment, par exemple, offrir
des produits en libre-service et aider les clients à

123RF/Stokkete

Chadi Atsouawe

changer leur mode de vie en n'utilisant pas de
plastique ? » Guillaume Zurbach résume bien la
situation : « C'est vraiment un secteur où la réinvention en permanence est plus qu'importante. Il faut
être très réactif au changement et rien n'est jamais
vraiment acquis. » ❚
Quentin Fuseau
*Étude Nielsen du 21/02/2019

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