NEOMA Alumni Mag - N°23 - Juin 2020 - 19

EN FRANCE, FOCUS SUR LA MOBILISATION
DU SECTEUR MÉDICAL
Face à cette crise inédite, la révolution de la
télémédecine, déjà amorcée, a connu un essor
spectaculaire comme en témoigne Boris Prigent
(PGE 13), directeur de projet hôpital et responsable d'équipe chez Doctolib : « Alors que nous avons
ordinairement 3 500 médecins libéraux qui font de
la téléconsultation, fin mars nous étions passés à
30 000 et en ce moment nous enregistrons plus
de téléconsultations en deux jours que sur toute
l'année dernière ! » Au sein de l'hôpital, la réaction
a également été très rapide. « Alors qu'avant la
crise, quasiment aucune téléconsultation n'avait
été réalisée chez nos clients hôpitaux, nous en
équipons maintenant 50, soit 600 médecins hospitaliers. Ce sont des projets qui en temps ordinaire auraient mis deux à trois ans à se concrétiser »,
ajoute-t-il. Du côté des équipes de Doctolib, le
télétravail s'est imposé à l'ensemble du personnel,
qui s'est recentré sur le déploiement de la téléconsultation. « La demande est tellement forte qu'on
est obligé de fonctionner en mode hyper agile, nos
employés ayant déjà changé de travail plusieurs
fois en quelques jours ! », confie le directeur de
❱❱❱
projet.

Jacques Reynaud
(PGE 07)

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voir de nombreux formulaires de contact de la part
de prospects. Du côté de la tribu Espagne, on
s'adapte également à la nouvelle réalité : « Nous
avons organisé un évènement apéro en ligne le 7
avril, avec Boris Bourdin (PGE 91), un intervenant
un intervenant qui a détaillé les solutions mises en
place par les entreprises pour faire face à la crise.
Cela a permis à chacun de repartir avec des idées,
mais aussi de réunir pour la première fois Madrid
et Barcelone. »

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Cafés et commerces fermés Place Carreau des Halles, à Bayonne, le 16 mars 2020.

Thomas Rouer
(CESEM 09)

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EN ESPAGNE, UNE PRISE DE CONSCIENCE
TARDIVE MAIS DES MESURES RADICALES
L'Espagne aurait franchi le pic de la pandémie
début avril selon les autorités espagnoles. Les chiffres des contaminations connaissent depuis une
décrue, fruit d'une mise à l'arrêt quasi-totale de
l'économie de la fin mars au week-end pascal.
« L'Espagne a été très touchée, jusqu'à la femme du
premier ministre Pedro Sanchez. Les sorties sont
autorisées uniquement pour les achats essentiels
ou afin de promener rapidement un animal de
compagnie, la police locale opérant un contrôle
strict », détaille Jacques Reynaud (PGE 07),
vice-président en charge des opérations internationales chez Cooptalis. Son entreprise, qui s'occupe de la relocalisation d'expatriés et de
recrutement international, a évidemment été
touchée : « Personne n'était préparé à cela ! La
semaine précédant l'arrêt, j'étais en Côte d'Ivoire où
nous venons d'ouvrir des bureaux et au Maroc à la
rencontre de nos équipes là-bas ! Alors que nous
étions en phase de croissance exponentielle,
celle-ci a fortement ralentie. », confie ce responsable de huit cents emplois, qui a activé une cellule
de gestion de crise pour traverser cette tempête.
« Nous nous réunissons tous les matins, avec l'objectif de pérenniser les emplois et d'accélérer la
digitalisation de nos activités », ajoute-t-il. En
attendant la reprise, 50 % des effectifs ont toutefois été mis au chômage partiel, l'animateur de la
tribu Espagne se félicitant de « l'efficacité » du dispositif français. « Nos demandes ont déjà été
acceptées, ce qui n'est pas le cas dans tous les
pays et notamment pour l'Espagne », indique-t-il.
Fondateur de J'achète en Espagne, un réseau
d'agences immobilières francophones, Thomas
Rouer (CESEM 09) travaille également dans l'un
des secteurs les plus impactés par la crise du coronavirus. « Tous les clients prospects reportent temporairement leurs projets d'acquisition et ceux qui
avaient prévu de venir visiter des appartements
ont évidemment annulé », indique l'entrepreneur,
qui a mis en pause ses quatre agences de Valence,
Malaga, Séville et Minorque dès le vendredi 13
mars. Le promoteur immobilier poursuit toutefois
son activité en se dédiant aux relances
téléphoniques et au référencement de son site :
« Je n'ai jamais autant travaillé ! J'essaye de garder
le même rythme en organisant chaque matin une
réunion avec mes stagiaires », détaille-t-il, espérant
qu'il y aura pour ses clients « des affaires à faire à
la fin du confinement », son site continuant à rece-

123RF/Thomas Dutour

leurs courses. L'entreprise de Jérémie Moritz a
même enregistré une chanson avec 1 200
musiciens au bénéfice de la protection civile, en
première ligne pour aider les personnes impactées
par le virus et la crise.

Boris Prigent
(PGE 13)

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