NEOMA Alumni Mag - N°24 - Septembre 2020 - 21

Quentin Fuseau

Sources :
1. Coface, 16 juin 2020.
2. Déclaration du président de la Banque de France sur France
Inter, en mai 2020.
3. Insee, 30 avril 2020.
4. Malakoff Humanis, 25 juin 2020.
5. BNP Paribas, Real Estate, juin 2020.
6. Étude CBRE, juin 2020.
7. The Cubicle Is Back. Blame (or Thank) the Coronavirus,
WIRED, 30 avril 2020.

123RF/studiostoks

LE CAS DES FREELANCES

faire son retour, comme l'annonce le magazine
américain WIRED7. On parle en français de bureau
à cloisons, ces petits espaces avec des séparations
d'environ 1 mètre 50. L'open space reste encore
aujourd'hui l'aménagement d'entreprise le plus
répandu dans le monde et concerne environ 20 %
des salariés français. « En open space, une personne prend 10 m2 d'espace. En cloisonné, c'est à
peu près 15 m2 de pris, explique Wladimir Bunni.
Selon moi c'est un peu trop tôt pour parler de la fin
de l'open space. Le cloisonné reste encore trop
cher. Je pense que ce qui va sortir du confinement,
c'est le flex office : des bureaux non attitrés pour
les salariés qui ne sont pas présents dans les
locaux tous ensemble et tout le temps. » C'est déjà
très utilisé dans les entreprises avec beaucoup de
salariés en déplacement, comme c'est le cas chez
nous à BCRE. L'avenir se dessine avec une combinaison de télétravail et de flex office. » Alexandre
Vallet est plus circonspect : « Beaucoup de personnes ont été convaincues par le télétravail, mais
cela n'a duré qu'une relative courte période. Cela
va-t-il se généraliser sur le long terme ? Je n'en suis
pas sûr. » Florence Éloi, DRH d'Ubiqus, confirme :
« Les réunions en visioconférence sont souvent
plus courtes, voire plus efficaces en numérique,
mais les sollicitations de la part de nos clients pour
l'organisation de celles-ci sont parfois très tardives,
voire à la dernière minute. Et de manière générale,
l'information orale circule mieux et beaucoup plus
spontanément en présentiel. » En fait, ce sont surtout les très grosses entreprises qui vont être
impactées par ces changements d'espace de travail, comme l'indique Alexandre Vallet : « Les sociétés avec plus de 10 000 m2 vont voir des mètres
carrés disparaître. On va davantage rationnaliser
les espaces. » Marion Lessart synthétise : « Avant,
tout était davantage axé vers le bien-être (salle de
yoga, babyfoot, salle de sieste, etc.). Aujourd'hui,
l'importance est la santé des salariés. » « La crise a
montré la fragilité des entreprises et a fait prendre
conscience à beaucoup de la nécessité d'accélérer
la dématérialisation de son business, conclut
Augustin Decazes. En fait, c'est le principe même
d'une crise : challenger l'existant. » ❚

Estelle Daire
(MS CE 14)

En avril 2020, ils étaient 42 % à estimer que la crise du
Covid-19 avait un impact sur leur chiffre d'affaires1. Estelle
Daire (MS CE 14), freelance dans la communication
évènementielle depuis cinq ans, témoigne : « En juin, j'avais
quatre évènements d'importance dont je devais m'occuper.
Ils ont tous été annulés. J'ai perdu une bonne moitié de
mon chiffre d'affaires. » Face à du temps retrouvé, elle
décide de rejoindre l'équipe fondatrice de Free&Dispo, une
plateforme dédiée à la mise en relation de freelances de
l'évènementiel et de la communication et des acteurs
œuvrant en première et seconde lignes contre le Covid-19 :
hôpitaux, écoles, universités, associations, entreprises ou
institutions d'utilité publique en situation de nécessité
exceptionnelle. « Au final, ce sont plus de 1 300 freelances
qui nous ont rejoint et une centaine d'entre eux se sont
retrouvés impliqués dans des missions. » La fin du confinement met fin à l'initiative. « Dès le départ, on s'était dit que
c'était limité dans le temps, indique-t-elle. Cette aventure
nous a aussi permis de tenir et de nous encourager entre
nous. » En revanche, la crise n'a nullement entamé sa vision
du métier : « Même si économiquement, cela a été dur, je
pense que le modèle freelance est un modèle porteur
d'avenir. Il nous manque juste, à mon sens, une vraie
reconnaissance de la part de l'État. J'espère au moins que
cette crise permettra cette prise de conscience. »
Source :
1. Sondage pour le site « La crème de la crème » auprès de 831 freelances
français, en avril 2020.

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