NEOMA Alumni Mag - N°27 - Juin 2021 - 26

MAGAZINE - LE FUTUR EN 2050 VU PAR LES ALUMNI -
Les villes occupent
2%
de la surface terrestre et produisent
80 % des émissions de gaz à effet de serre **
** OpenData, avril 2016, C'est quoi une smart city ?
Une introduction à une ville intelligente
❱❱❱
Cécile Philibert
(CESEM 03)
meilleures décisions. Sébastien Saul nous explique :
« Dans nos simulations chaque individu simulé a
son propre comportement au sein de la structure
urbaine : vision, objectifs, décisions, parcours, ou
encore interactions avec les obstacles, l'environnement
et les autres individus. Prenons un exemple
de mobilité : la création d'une voie de bus ou d'une
piste cyclable en centre-ville. Avec notre logiciel de
simulation, la ville peut évaluer l'insertion urbaine
de la nouvelle voie dans la ville et tester des
scénarios alternatifs si la mobilité piétonne n'est
pas optimale. » Une fois le projet réalisé, il est possible
de remonter en temps réel des données de
flux pour adapter la structure urbaine au plus près
des besoins de leurs utilisateurs. Cela permet par
exemple de réduire le temps d'attente dans un
stade ou dans une gare, de fluidifier des parcours
piétons. Manon Plain s'est intéressée quant à elle
aux solutions de plateformes participatives permettant
aux citoyens d'exprimer directement leurs
besoins et leurs envies à l'attention des pouvoirs
publics. Selon elle, « La smart governance est un
des enjeux majeurs de la smart city. La mairie de
Barcelone a par exemple participé à la création de
la plateforme Decidim pour dialoguer avec ses
citoyens. » Ces initiatives permettent à la fois de
s'informer sur les besoins des habitants mais aussi
de sensibiliser le public aux enjeux de la transition
écologique. En effet, selon Manon Plain, celle-ci
« nécessite une prise de conscience collective. À
partir du moment où l'on s'accorde sur le fonds, il
est possible de favoriser la
participation active des
membres d'une société autour
d'un sujet spécifique. »
Autre exemple : la blockchain.
Lionel Bry nous
explique : « Grâce à son système
de stockage d'information
sécurisé et décentralisé,
une ville, une entreprise, un
individu peuvent obtenir des
informations sur les économies
réalisées en termes de
carbone en utilisant des modes de déplacement
doux, tout en protégeant la confidentialité des
données de chaque individu. Cette information
peut avoir un fort effet incitatif. C'est ce qu'on
appelle le nudge : on regarde ce qui déclenche le
passage à l'action d'un individu à partir d'une information
en fonction d'avantages qu'il perçoit, que
ce soit pour la planète, le bien commun, ou pour
lui-même. »
- 26 - NEOMA ALUMNI mag JUIN 2021
LA SMART CITY DOIT RENDRE L'HUMAIN
PLUS INTELLIGENT
Dans la ville de demain, la place de l'humain
devient centrale. Selon Cécile Philibert (CESEM
03), en charge de la communication à la mission
Plan Climat de l'Eurométropole et la ville de Strasbourg,
« la ville intelligente est souvent présentée
comme une ville-gadget où on va remplir nos
immeubles et nos voitures
d'outils
technologiques
Il faut mettre
l'intelligence artificielle au
service des humains et
non les rendre dépendants
d'elle.
Cécile Philibert
intelligents, avec l'idée que
c'est ça qui rendra nos villes
efficaces. Selon moi, il est
beaucoup plus intéressant
d'utiliser la technologie pour
rendre les citoyens plus malins
(smart en anglais) et les
faire grandir. Il faut mettre
l'intelligence artificielle au
service des humains et non
les rendre dépendants
d'elle. » Prenons l'exemple de la tour Elithis à Strasbourg,
un bâtiment à énergie positive (qui produit
plus d'énergie qu'il n'en consomme) dont le fonctionnement
optimal repose sur le comportement
de ses habitants. Un coach en énergie, sous la
forme d'une application, donne des recommandations
aux habitants en fonction des conditions
extérieures (température, vent) : prévoir de fermer
DR
123RF/O_du _van
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