NEOMA Alumni Mag - N°29 - Décembre 2021 - 100

LES DOSSIERS DES ENTREPRISES -
ASSURANCE
PRENONS SOIN DE
NOS COLLABORATEURS
EN DÉVELOPPANT LES AVANTAGES
SOCIAUX POUR FAIRE LA DIFFÉRENCE
Par Diane Deperrois (PGE 89),
directrice générale d'AXA Santé et Collectives
L'année 2021 qui s'achève aura été exceptionnelle
pour l'économie française. La croissance pourrait
atteindre plus de 6 % en 2021. En 2022, elle pourrait
encore être très dynamique si les Français
dépensaient l'épargne accumulée pendant les
périodes de confinement. Cette conjoncture
devrait entraîner un reflux du taux de chômage,
elle crée déjà des pénuries de main d'œuvre.
Pour attirer et retenir des talents, les entreprises
doivent proposer des rétributions attractives et
différenciantes. Or, à la suite de la crise sanitaire
que nous traversons depuis presque deux ans,
mais aussi à la conscience partagée d'une nécessaire
révision de notre système de protection
sociale, les collaborateurs sont devenus plus sensibles
à la dimension « sociale » de leur « package ».
Les avantages sociaux sont désormais valorisés
comme une composante importante de la rémunération.
Ils
le sont d'autant plus que ces avantages se
doublent de services additionnels dont ils peuvent
faire usage dans leur quotidien. Je pense à l'accès
à de la téléconsultation médicale 7/24, à des programmes
de bien-être, à de l'orientation vers le
meilleur spécialiste ou le meilleur hôpital ; je pense
aussi à du conseil sur la gestion de leur épargne.
Ainsi, l'entreprise ne propose plus simplement des
avantages sociaux mais plus globalement du
« care ». Elle rémunère ses collaborateurs, immédiatement
et de manière différée, et elle protège et
facilite leur quotidien.
Le dialogue social permet une bonne adéquation
de ces mesures avec les besoins du corps social.
D'autant que les partenaires sociaux contribuent,
outre à leur choix, à diffuser et expliquer aux collaborateurs
la politique de RSE de l'entreprise.
Cette notion de « care » répond aussi à la nécessité
pour les entreprises de reconfigurer les liens qui
unissent leur collectif. En effet, la généralisation
d'un mode de travail hybride, en tout cas dans les
entreprises de services, vient rompre la traditionnelle
unité de temps et de lieux qui réunissait les
équipes. Cette rupture accélère la tendance à
l'œuvre depuis plusieurs années vers une « autonomisation
» du salariat. Si nous n'y prenons pas
garde, collaborateurs et entreprises auront des
rapports toujours plus atomisés et transactionnels.
Il est essentiel de bâtir des relations plus denses
pour que l'entreprise reste un projet collectif
durable et garder cet « informel » si précieux.
Enfin, adopter cette démarche de « care » c'est
aussi se préoccuper des individus pour lesquels
cette nouvelle façon de travailler est porteuse de
risques. C'est une évidence : l'entreprise n'est pas
qu'une organisation de production, c'est aussi une
instance majeure de socialisation. L'éloignement
des collègues ou des managers peut déstabiliser.
Face à l'augmentation du risque psycho-social,
l'entreprise doit se donner les moyens de porter
une attention plus forte aux personnes pour prévenir
ces risques.
Comme ancienne directrice des
ressources
humaines et comme directrice générale d'AXA
Santé et Collectives, j'ai le privilège d'observer ces
transformations et il est de notre responsabilité de
chef d'entreprise d'y répondre. C'est une des
conditions du succès futur de notre économie. ❚
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