NEOMA Alumni Mag - N°30 - Mars 2022 - 31

admet David Xynopoulos, contrôleur financier
chez Swiss Life France. Tout est dans l'équilibre
pour Charles Souleau-Joffre, Account Manager
chez Bruce, qui constate qu'il « gagne du temps »
pour lui, même s'il ne « souhaite pas faire trop de
télétravail. »
UNE BALANCE À TROUVER
Cette question de l'équilibre entre vie professionnelle
et vie personnelle anime presque tous les
membres de cette promotion. Emma Draux, cheffe
de projet marketing chez Giorgio Armani, distingue
deux manières d'y répondre : « D'un point de
vue travail, je mets des distances, mais d'un point
de vue relationnel,
très peu.
Je suis
très
amie avec mes collègues et avec ma boss. Beaucoup
trouvent ça trop intrusif, pour moi, c'est
structurant. »
Si tous les diplômés de 2019 ne partent pas en
vacances avec leur équipe de travail à l'instar
d'Emma, nombre d'entre eux ont exprimé une
attente de « bienveillance » dans leur hiérarchie.
« J'ai besoin d'un manager à l'écoute, avec qui
échanger, partager mes idées. Ça participe à ce
qu'on se sente bien dans une entreprise », estime
Doriane de Beaussier, en poste chez Amazon en
Espagne. Une approche générationnelle, selon la
professeure de NEOMA Carine Chemin-Bouzir,
interrogée sur le sujet page 62.
CONNAÎTRE SES LIMITES
Un manager peut faire le beau temps, mais aussi
la pluie. À cause de sa N+2, directrice de la structure
culturelle où elle travaille, Sophie* a dû poser
un arrêt maladie, et recherche un autre emploi. « Il
y a des cas de harcèlement au travail avec tous les
employés. Des humiliations publiques aussi devant
les partenaires. À la médecine du travail on m'a dit
que j'étais loin d'être la première à rapporter ça. »
Aujourd'hui, Sophie sait où elle ne postulera plus.
« Si une offre dit que le rythme est soutenu ou qu'il
faudra avoir une bonne gestion du stress, je sais
que ce n'est pas ce que je recherche. J'ai envie d'un
management bienveillant et transparent, d'un
travail sain. » Et Mounir Harir, consultant chez
BearingPoint, de renchérir : « Ce qu'on cherche
aujourd'hui, c'est de ne pas aller au travail la boule
au ventre. On n'est plus prêt à subir ce que nos
parents subissaient. Pour moi ça repose sur la
considération qu'on apporte à notre travail, l'écoute
et l'empathie. »
TRAVAILLER OUI, MAIS POUR QUOI ?
Cela, Isabelle Chevalier, directrice du Département
Talent and Career chez NEOMA, l'a bien perçu : « Ils
ne veulent plus être un numéro parmi tant d'autres,
mais sont à la recherche de reconnaissance et
d'évolution professionnelle, surtout en termes de
variété d'intérêt et de contenu. » Romane Gioïa,
responsable approvisionnement et achats dans le
secteur industriel, considère ainsi une activité stimulante
comme vecteur d'épanouissement au travail.
« Je ne supporte pas de regarder le temps
passer, j'ai besoin d'être challengée. »
Des missions variées, « transverses », mais aussi
pleines de sens. Hamza Moussadeq, en audit IT
chez EY, exprime par exemple sa fierté d'exercer
un travail « qui a une vraie valeur ajoutée à l'entreprise,
qui est utile à la société. » « J'ai besoin d'être
dans une entreprise qui porte les mêmes valeurs
que moi, des valeurs de bien-être et d'humilité
envers les salariés, et qui produit quelque chose de
positif », ajoute Johanna Fontanesi.
AUTANT DE RÊVES QUE DE DIPLÔMÉS
Ce besoin explique peut-être aussi pourquoi de
nombreux diplômés de la promotion 2019 ont des
ambitions entrepreneuriales. « Si j'avais la capacité
financière, je créerais ma boîte dès aujourd'hui ! »,
affirme ainsi Amicie Dadi Ourega, qui garde à l'esprit
qu'elle a un prêt étudiant à rembourser.
Quand ce n'est pas l'entrepreneuriat, c'est le management
qui attise les ambitions professionnelles
de la promotion 2019. Ou même pourquoi pas,
ouvrir un café un jour, ou un restaurant. Après tout,
comme Isabelle Chevalier le souligne à juste titre,
« on diplôme autour de 1 300 étudiants par an, ils
n'ont pas les mêmes histoires, pas les mêmes
attentes. En réalité, il y a énormément de diversité
parmi eux. » Pas étonnant que cette diversité se
ressente dans leurs aspirations professionnelles. ❚
*Le prénom a été modifié
Rédaction par Thomas Weill ❱❱❱
NEOMA ALUMNI mag MARS 2022 - 31 -
ont étudié à Reims
552
716
ont étudié à Rouen
44%
sont de nationalité
étrangère
9%
travaillent à l'étranger
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