NEOMA Alumni Mag - N°31 - Juin 2022 - 42

MAGAZINE
Sandra Escudé
(CESEM 12)
Claire Hoang
Sperandio (PGE 96)
Arthur Lanternier
(CESEM 16)
Aurélie Tournan
(PGE 05)
❱❱❱
l'Espoir, c'est même à NEOMA qu'il a commencé à
s'orienter vers le secteur humanitaire, en s'impliquant
dès sa première année dans une association
qui lui a permis de partir en stage au Cambodge.
« J'ai su que j'avais envie de continuer de travailler
dans ce secteur. Je me sentais sincèrement utile,
c'est aussi ça le moteur pour travailler dans ce
domaine », une vision des choses que plusieurs
Alumni partagent avec Thibault. Sandra Escudé
(CESEM 12), chargée de collecte et marketing chez
Médecins du Monde, le dit sans ambages : « J'adore
le marketing, mais je ne pourrais pas le faire dans
n'importe quelle structure. J'avais envie d'être utile
et en marketing, un service où on vend quelque
chose à quelqu'un, j'avais besoin que ça ait du sens
et que ça ait une valeur. »
Pour Claire Hoang Sperandio (PGE 96), directrice
des ressources humaines au Comité international
de la Croix-Rouge (CICR), le sens de son poste lui
vient de la possibilité de rendre ce qu'elle a reçu.
« Je peux utiliser ce que j'ai appris pour aider. Je me
sens plus utile au CICR que dans le secteur bancaire
», où elle a passé la plus grande partie de sa
carrière. Arthur Lanternier (CESEM 16) a même
trouvé la foi en s'engageant bénévolement pour
SOS Chrétiens d'Orient, ONG auprès de laquelle il
24 NUANCES D'HUMANITAIRE
Bioforce, référence en matière de formation aux métiers de l'humanitaire,
a réalisé pour l'année 2020 un état des lieux des métiers humanitaires
(ou SOHP pour State of Humanitarian Professions en anglais). L'étude a identifié
24 domaines professionnels, répartis en deux catégories : les métiers fonctionnels
d'une part, parmi lesquels figurent les transferts monétaires, la gestion financière,
la gestion des ressources humaines, la gestion de projet ainsi que les relations
bailleurs et gestion des subventions, et les métiers thématiques d'autre part, où
l'on retrouve la coordination et gestion de camp, l'assistance juridique, ou le
maintien et la consolidation de la paix.
« De nombreux participants ont été surpris de devoir décrire leur travail en tant
que métier et, lorsque nous leur avons demandé de le rattacher à un domaine
professionnel, près de la moitié des participants ont sélectionné le maximum de
réponses possibles, soit 5 catégories », rapporte l'étude, signe de la polyvalence
attendue de la part des salariés du secteur.
La gestion de projet arrive en tête des professions identifiées par les personnes
interrogées, avec 16 % des réponses.
- 42 - NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022
Si on a une fibre
sociale, on peut la vivre dans
n'importe quel job.
Aurélie Tournan (PGE 05)
est aujourd'hui chef de mission au Liban. « Si je travaille
dans ce secteur, c'est aussi pour la dimension
spirituelle. La question à se poser, c'est : " Est-ce
que tu crois en ce que tu fais, est-ce que tu sais
pourquoi tu te lèves le matin ? " Quelqu'un de passionné
par la banque connaîtra la même chose ! »,
nuance-t-il.
DES CONDITIONS DE TRAVAIL VRAIMENT
DIFFÉRENTES ?
« Tout dépend du poste et de ce qu'on en fait. Si
on a une fibre sociale, on peut la vivre dans
n'importe quel job », confirme Aurélie Tournan
(PGE 05), directrice générale d'Amnesty International
en Autriche après avoir effectué une grande
partie de sa carrière dans l'industrie automobile.
Cette double expérience lui fait réaliser le manque
de perméabilité entre les deux secteurs, privé et
humanitaire. « Ces deux branches auraient intérêt
à être plus poreuses et à se découvrir », regrettet-elle.
L'un
des freins à cela est sans doute les conditions
salariales moins attractives dans le secteur non
lucratif. Oui, certaines structures de l'humanitaire
« ont moins de moyens et de ressources que l'on
peut utiliser dans l'investissement afin de consolider
la structure. Cela ne facilite pas une vision à
long terme, une vision d'investissement dans l'humanitaire
et le développement », admet Vincent
Javary (PGE 19), chargé d'appui financier pour
l'ONG Acting for Life. Au sein de la précédente
ONG où il a travaillé, HAMAP-Humanitaire, Vincent
s'occupait de l'informatique en plus de la gestion
financière. « Chaque salarié avait des missions
transversales, des chefs de projet géraient les RH »,
https://www.bioforce.org/
NEOMA Alumni Mag - N°31 - Juin 2022

Table des matières de la publication NEOMA Alumni Mag - N°31 - Juin 2022
