Paramag - n°296 - Janvier 2012 - 46

Photogénique à souhait, Roberta Mancino durant un des ses premiers sauts en wingsuit. Photo : Noah Bahnson

J’ai la conviction que j’ai toujours eu cette envie de voler enfouie en moi depuis bien longtemps, depuis que j'étais toute petite. Je me souviens qu'à l'âge de 5 ou 6 ans, j'étais très attirée par les oiseaux. Mon regard se portait assez loin et j'admirais les oiseaux volant en formation sans jamais me lasser. Ma mère m'emmenait donc souvent dans des parcs naturels pour aller voir les oiseaux. « Maman, je veux voler, je veux voler, je lui disais ! - Les gens ne peuvent pas voler, ma chérie. » Voler a toujours été mon rêve, ça l’est toujours, que ce soit en saut d'avion ou en wingsuit. Et puis je pense que, quand j'aurai suffisamment sauté, un jour je passerai mon brevet de pilote. Après avoir terminé ta progression, dans quelle discipline t’es-tu orientée ? Roberta : À l'âge de 4 ans, je suis entrée dans une école de danse classique et j'y suis allé pendant 10 ans. J'aimais la danse, et je fus naturellement attirée par le freestyle lorsque j'ai commencé le parachutisme. Stefania Martinengo m'a également beaucoup inspirée lorsque je voyais des vidéos d'elle qui évoluait en freestyle ou en freefly et qui dansait dans le ciel avec Olav Zipser. J'ai vu beaucoup d'autres vidéos avec d’autres talents du parachutisme, mais c'est parce que Stefania est également italienne qu'elle est devenue une référence pour moi. Je voulais apprendre ce qu'elle savait faire. Quelque temps après avoir avancé dans le parachutisme, je me suis rendue

à Pahokee pour y retrouver Stefania afin qu'elle me coache et c’est avec elle que j'ai tout appris en freestyle. A Pahokee, et avec toute la bande de freeflyers présents sur place, tels que Ippo Fabi, Mike Svensson, Alaska John et Olav, la découverte du freefly fut dans la logique des choses. Ce fut pour moi une chance inouïe de pouvoir profiter de la présence des meilleurs coachs au monde. Avec Ippo, j’ai fait beaucoup de sauts de track. C’est avec lui, mon confrère italien, que j'ai eu mes premières sensations de vol. J’ai aussi sauté avec Fred et Vince au cours des boogies à Lapalisse. En 2002, je n’avais pas 100 sauts lorsque j’ai eu la chance de sauter avec eux. Je ne savais pas encore tenir tête en bas, je ne savais rien faire en freefly. Ils me tenaient en position tête en bas. On avait le même âge, on rigolait bien, on a fait ainsi plusieurs sauts et j’ai gardé un excellent souvenir de ces moments-là. Sautes-tu beaucoup ? Combien as-tu de sauts maintenant ? Roberta : Oui, je saute beaucoup. J'ai 7 000 sauts en une dizaine d'années de pratique. J'ai beaucoup sauté, notamment durant une période passée à Eloy en Arizona où j'ai fait 1 200 sauts en un an mixant freestyle et freefly. Mon principal objectif était de me perfectionner en freestyle, mais j'écoutais aussi Stefania Martinengo qui m'a fait comprendre que pour être une bonne

freestyleuse, il fallait aussi être bon en freefly. J’ai donc fait beaucoup de freefly. Quand as-tu découvert le BASE jump ? J'ai fait mon premier BASE en 2006. C'était en Suisse, d'un téléphérique au cours d'un rendez-vous spécial organisé par Andreas Knabe. J'ai également fait un saut de ballon durant ce rassemblement. Ça m'a beaucoup plu, mais je ne suis pas allée plus loin car j'étais très occupée à m'entraîner en freestyle et en freefly pour diverses compétitions et records du monde (voir palmarès en encadré). J'avais également beaucoup de travail en tant que top-modèle, et mes contrats m'interdisaient le BASE jump afin d'éviter

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PORTRAIT

Caméras Go Pro pour tous les angles, visage enjoué, Roberta vient de se poser après un vol en wingsuit en partant du Black Dragon, en Chine.

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