Paramag - n°296 - Janvier 2012 - 49

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PORTRAIT

Sauts du pont Perrine dans l’Idaho (USA) et de buildings en Malaisie, Roberta découvre le BASE jump en 2008 coachée par Jeb Corliss, à la rambarde du pont. Photo D.R.

Photo Jeb Corliss

La formation de Roberta se poursuit sur les falaises de Lauterbrunnen, en Suisse. Photo Jeb Corliss

que l’on connaît maintenant ? Roberta : En 2008, Jeb Corliss m'a contacté pour apparaître dans une série de documentaires télévisés présentant des plongées avec requins et autres animaux aquatiques aux dents acérées. Il avait besoin d’une jolie fille qui n’avait pas peur. J'ai accepté et je demandais à Jeb, en échange, de m’apprendre le BASE jump. Nous avons fait ensemble, et devant les caméras, plusieurs plongées incroyables avec des requins de toute sorte et dans des endroits magiques tels que les Galapagos, Fiji, etc. De plus, j'ai appris le BASE jump avec un expert ! Au début, Jeb n'était pas chaud pour m'apprendre le BASE. Il m'a dit que c'était quelque chose qu'il n’apprenait jamais à personne. Mais il fut d'accord, pensant que cette discipline pouvait s'associer à ce que j'avais envie de faire. J'ai fait mes dix premiers sauts coachés par Jeb du pont Perrine dans l’Idaho, un État du nord-ouest des États-Unis. Puis, nous sommes partis en Suisse pour sauter des falaises. Plongées et BASE, on a tout fait en 3 mois. En Suisse, j’ai fait mes 10 premiers sauts de falaise, puis nous sommes partis en Malaisie où j'ai fait mes premiers sauts de buildings et, de retour en Californie, j’ai fait plusieurs sauts d'antenne. Jeb et moi étions bons amis pendant quelque temps. Puis, partageant toutes ces aventures et ces voyages, nous nous sommes rapprochés et nous sommes

ensemble depuis maintenant 3 ans. Puis tu t’es mise au wingsuit BASE… Roberta : C’était incontournable. J'ai commencé le wingsuit BASE en 2010, mais je fais régulièrement de la wingsuit en saut d'avion depuis 3 ans. Quand j'ai commencé le BASE, mon intention n'était pas de sauter des falaises en wingsuit. Ce que je voulais, c’était dériver en lisse. J’ai toujours adoré les sauts de track. En saut d’avion, c’est ce que je préfère. Donc, quand j’ai commencé le BASE, je voulais faire la même chose. Puis, accompagnant Jeb et ses amis sur différents spots, je les voyais faire du vol de proximité en wingsuit et, pour un BASE jumper en lisse, c’est forcément tentant. J’ai donc commencé, toujours coaché par Jeb. Je compte maintenant 35 sauts en wingsuit BASE et j’ai laissé tomber la dérive en lisse. Je le fais de temps en temps pour accompagner des amis, mais ce qui m’intéresse le plus maintenant c’est le wingsuit BASE. Les spots bas et la poignée de secondes de chute ne m’intéressent pas. Ce qui me plaît, ce sont les spots relativement haut pour voler par rapport au relief. Le proximity flight, c’est le meilleur ! En Wingsuit BASE, tu as maintenant l’habitude de faire des vols bien engagés. T’arrive-t-il d’avoir peur parfois ? Roberta : Oui, j'éprouve une certaine peur avant chaque saut. J'ai 120 BASE jumps et j'ai toujours une petite angoisse avant

d'y aller. C'est certainement parce que, la plupart du temps, je saute toujours de différents endroits avec un nouveau départ, un nouveau profil du relief et une nouvelle zone d'atterrissage. Mais cette peur-là me permet de rester vigilante. Je n'ai jamais eu d'incident, à part quelques twists aux suspentes une poignée de fois, mais jamais rien d'angoissant. J'ouvre toujours haut, ce qui me donne le temps de régler d'éventuels petits problèmes. En wingsuit BASE et proximity flight, quels sont les endroits qui t’ont vraiment marqué ? Roberta : L’Eiger, les Dolomites, et puis la falaise près du Tianmen Hole que Jeb a traversé en Chine. A l’occasion de son exploit qui fut télévisé en direct, une plateforme fut installée en haut du Back Dragon, une falaise se trouvant du côté où Jeb est sorti du trou. Avec d’autres amis wingsuiters, présents pour participer à la démo, nous avons pu sauter de cette plateforme et voler dans la vallée où serpente la route sinueuse qui emmène les visiteurs au pied du trou. Le lieu est captivant, baignant dans une énergie palpable qui émane de toute cette jungle. Le seul endroit pour se poser, c’est la route. La zone est très sauvage, pleine d’arbres et de végétation. Seule une wingsuit permet de passer la frontière de son hostilité. Le profil encaissé de cette vallée permet d’avoir des passages en vol de proximité très excitant. Nous faisions

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