ParaMag - n°298 - Mars 2012 - 59

Ouvertures dans l’axe : rappels*
Utiliser des élastiques de lovage de bonne qualité

* (Extrait d’un article paru dans Paramag 224 de janvier 2006).

Sécurité

Si le P.O.D. tourne durant le délovage, la voile principale est déjà en configuration pour amorcer une rotation avant même de prendre l’air. Il faut donc optimiser le bon déroulement du délovage afin que le P.O.D. ne tourne pas, et pour cela les élastiques de lovage sont un élément important. Ils doivent être en bon état, et de même type. Les loves ne doivent pas être trop serrés ou trop lâches. Des loves trop serrés ont besoin d’une forte tension pour se délover, et c’est le P.O.D. qui en subit les conséquences en amorçant une fraction de tour à chaque fois que la tension est trop importante. Des loves trop lâches se libéreront prématurément de façon désordonnée, dissymétrique, et sans tension. N’étant plus guidé dans un mouvement de traction régulier, le P.O.D. se mettra alors à tourner de façon plus ou moins importante. Il faut donc utiliser le type d'élastique adapté à votre type de suspente et leur appliquer le nombre de tours adéquat. Les deux tours d’élastiques sont à bannir pour les deux loves fermant le P.O.D, que l’on utilise des élastiques «spécial microline» ou des élastiques standards. En cas de doute, consultez votre plieur-réparateur.

La longueur des loves
Tous les loves doivent être d’une longueur moyenne d’environ trois à quatre centimètres, ceux pour la fermeture du P.O.D. également. Un love trop long demandera plus de tension pour se libérer de l’élastique qui l’entoure, et cette tension peut faire tourner le P.O.D., tout comme dans le cas d’un love trop serré par l’élastique. Un love trop court est libéré trop rapidement. Lorsque le lovage tout entier est réalisé avec des petits loves, la libération rapide de chacun des loves ne permet pas d’avoir une bonne tension des suspentes au moment où la voile sort du P.O.D. Les conséquences sont alors identiques à celles occasionnées par des loves trop lâches.

L’état des suspentes
En vieillissant, la longueur entre les suspentes varie et provoque des dissymétries qui agissent sur le profil de la voile principale au moment de son déploiement. Elle se met alors à tourner de façon plus ou moins importante. Une voile qui s’est toujours ouverte dans l’axe et qui commence à tourner progressivement est le signe d'un cône de suspension ayant besoin d’être changé. Les constructeurs recommandent de changer le cône de suspension de sa voile après 400 à 500 sauts, que les suspentes soient en microline 550 (suspente fine) ou en 825 (suspente plus grosse).

Système d'extraction
Lorsque l’extracteur et sa drisse de rétraction de l’extracteur (kill line) sont trop usagés, la voile principale s’ouvre plus vite. À l'usage, la kill line rétrécit à cause de son frottement dans la gaine où elle coulisse à chaque ouverture. Étant plus courte, elle rétracte tant soit peu l’extracteur qui devient donc moins efficace. De plus, celui-ci gagne en porosité au fil des sauts, car il est généralement fabriqué avec du tissu de type F-111. Ces deux facteurs dégénèrent l’ancrage de l’extracteur dans l’air au moment où il tire la voile principale. Elle prend alors le dessus plus rapidement au moment où c’est à son tour de prendre l’air, et les ouvertures qui ont déjà tendance à être désaxées le seront davantage à cause de cette vitesse d’ouverture non bridée par un système d’extraction en bon état.

Pliage symétrique
Le pliage de la voile principale doit être réalisé de façon symétrique pour optimiser les ouvertures dans l’axe. 1) Si les caissons sont rangés de façon symétrique, la mise en pression de la voile se fera également de façon symétrique, minimisant ainsi les chances qu’elle se mette à tourner. 2) Le rôle du glisseur est de prendre l’air de façon analogue sur toute sa surface. Son rangement doit donc être soigné. Les quatre bords doivent être placés entre les groupes de suspentes correspondants pour que le glisseur «s’épanouisse» symétriquement vers l’extérieur. Si l’un des bords du glisseur est plutôt à l’intérieur de lui-même, l’air va s’engouffrer dans cet espace au moment où la voile principale sort du P.O.D. Cette prise d’air dissymétrique risque de faire tourner la voile. 3) Un pliage soigné ne doit pas être gâché lors de la mise en P.O.D. La symétrie du pliage doit être conservée jusqu’à la fin de la mise en P.O.D.

80 cm de suspentes libres
Avant de mettre le P.O.D. dans le sac-harnais, il est préférable de laisser environ 80 centimètres de suspentes libres entre le dernier love et les élévateurs. Après le dernier love, si le reste des suspentes est trop court, le P.O.D. sera entravé lors de sa sortie de gaine par ce premier love qui vient trop vite et qui crée une tension trop tôt. Le P.O.D., qui est encore dans la totale dépression du parachutiste, n’a aucun aplomb et une tension prématurée sur le premier love peut le faire tourner facilement. Avec 80 centimètres de suspentes libres, le P.O.D. a le temps de monter sans subir aucune tension et, par conséquent, il sort du conteneur en restant droit.

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