ParaMag - n°299 - Avril 2012 - 34

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Premier tournage parachutiste pour l'émission Ushuaïa, en 1989. Maryvonne Simon, Laurent Bouquet et Jack Malnuit chutent au-dessus de Moorea. À gauche, se dessine la baie de Cook. Photo Patrick Passe.

Premier tournage à Mooréa
Je me souviens encore de cette excitation qui avait empoigné le groupe que nous étions sur le bac reliant Tahiti à Moorea. La lumière était vive et le vent presque chaud lorsque le bateau esquissait sa trace d’écume blanche sur le bleu marine de l’océan. Nous allions sauter sur Moorea… Non pas un saut ou deux, mais une vingtaine ! Nous allions avoir un hélicoptère Écureuil à notre disposition et nous allions être accueillis durant trois semaines au Club Med de Moorea. Je sais, ça fait rêver… Et nous rêvions, les yeux écarquillés. C’était en 1989. Le groupe était composé de Maryvonne Simon, Jack Malnuit (dit Zoo, le père de Roch, basejumper présenté dans le précédent ParaMag), Laurent Bouquet (l’ami et pote de beaucoup, qui s’est tué au Vénézuéla en 2006, créateur de la fameuse école de chute Absolute Sky), Claire Malnuit (l’épouse de Zoo et mère de Roch. Elle nous accompagnait), Michel Lebleux (photographe caméraman réputé dans le milieu à cette époque) et moi-même qui commençais le métier de caméraman parachutiste. Plusieurs mois auparavant, Michel et moi avions réalisé le tournage d’un saut sans parachute réalisé par le cascadeur Alain Prieur. Le film avait eu du succès et TF1 nous contacta pour que nous réalisions un film para à Tahiti afin qu’il soit diffusé dans Ushuaïa,

la célèbre émission de l’époque présentée par Nicolas Hulot. Cet hebdomadaire présentait cinq courts métrages, chaque samedi soir à 20h45. L’émission proposait de l’animalier, du voyage, du scientifique, de l’aventure, des exploits et du sport extrême. Durant près de 10 ans, Ushuaïa allait me permettre de réaliser les films parachutistes les plus modernes de l’époque. Je me souviens encore lorsque Michel Lebleux et moi étions sortis des bureaux de la production Ushuaïa avec cinq billets d’avion en poche pour Tahiti, nous étions sacrément excités.

En 89, il valait mieux oublier la vidéo professionnelle en chute, à moins de bien vouloir sauter avec un enregistreur Betacam de quatre ou cinq kilos, aussi encombrant qu’un petit four à micro ondes placé sur l’abdomen. Nous utilisions donc des caméras 16 mm. La pellicule offrait une excellente qualité d’image pour la diffusion télé. C’est sûr, si à cette époque nous avions eu des GoPro, nous nous serions régalés. Mais nous nous sommes quand même largement éclatés. Nous filmions Maryvonne, Laurent et Zoo dans des

Jack Malnuit survole le Club Med de Moorea devant lequel on distingue les deux motus au milieu du lagon. Photo Patrick Passe.

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