ParaMag - n°301 - Juin 2012 - 46

moi. Lors d’une saison en station de ski durant l’hiver 2005-2006, j’ai fait connaissance de Mélanie Brouase qui me parlait de parachutisme avec passion et me racontait son joli parcours en skysurf. J’avais les oreilles grandes ouvertes et les yeux écarquillés lorsque je découvrais également les vidéos. Mélanie était entrain de me passer le virus. À l’époque, j’habitais en région parisienne et, en rentrant de cette saison en station, je me suis inscrite à l’ASPU. C’est en mars 2007 que j’ai fait mon premier saut en méthode traditionnelle à Maubeuge. Mon principal instructeur fut Laurent Cormier. Et parmi mes autres instructeurs, il y a eu Amélie Tirman. Si on m’avait prédit que j’allais être en équipe de France avec elle 3 ans et demi plus tard, j’aurais eu du mal à le croire. Après mes premiers sauts, je ne pensais plus qu'au para. Ensuite, aimant déjà beaucoup la compétition quand j’étais ado, il fut naturel pour moi de m'orienter rapidement dans le milieu de la compète. J’avais peu de sauts, peu d’expérience, j’étais encore une toute jeune parachutiste qui s’orientait vers le vol relatif. Mais, fin 2007-début 2008, je participais déjà aux stages de détection mis en place par la FFP, puis j’intégrais le Collectif Détection en 2009, et également l’équipe Aeromiss afin de renforcer ma progression en tant que relativeuse.

PORTRAIT

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Les Aeromiss en sortie. Laurence était déjà en place n°1 au sein de cette première équipe. Elle est ici en haut de la figure. Photo Joannick Briand

a eu l'idée de monter une équipe de filles dans le but de participer au circuit Coupe de France 2009 en N1. Dans l’équipe il y avait donc Rachel, Youna Minier, moi et puis Laurence qui semblait déjà bien douée avec un total de 250 sauts seulement et à peine deux années de pratique comprenant sa progression en traditionnelle. Notre équipe était très diversifiée en âge et en expérience. Nous avons rebattu les cartes et ce fut Laurence qui eut la place de tête, en n°1. Rachel et moi étions centrales et Youna en n°4. Nous avons réalisé quelques entraînements à Aerokart, puis des stages coachés sur différentes DZ. Ce fut Pamiers pour nos premières découvertes en sauts toutes les quatre ensemble et puis pour le calage de la sortie directe… Déjà des fous rires et une bonne complicité entre nous, au sol et en l'air. Nous nous sommes également entraînées à Maubeuge, à Brienne et à Agen. C'était la première fois que je ne volais qu'avec des filles. Ce fut une agréable surprise de par le vol propre et calme. Et la jeune Laurence s'est intégrée très facilement dès le début avec un vol déjà bien incisif et un esprit de compétition bien présent. Il n'est pas étonnant que son parcours l'ait conduite jusqu'à la sélection féminine nationale. Durant la saison que nous avons passée ensemble, son potentiel était évident. Je me souviens que nous avions été meilleures que les Monaco sur un saut de coupe de France à Brienne. Quand les filles se dépassent, ça fait toujours plaisir. Et, cette année-là, Brienne fut aussi une belle étape de la coupe de

France pour nous. Nous étions contentes de nos résultats. Nous avons regretté de ne pas avoir pu faire le championnat de France 2009 car Laurence devait nous quitter afin de répondre aux impératifs de son engagement dans l’Équipe de France Militaire de Parachutisme. Aujourd’hui, je veux lui dire bravo Laurence ! Chapeau bas. Je suis fière d'avoir volé avec toi ! Et porte bien les couleurs de la France au niveau mondial. Ta carrière s’annonce prometteuse. À l’occasion, n’oublie pas le petit cri de guerre des Aeromiss, dans l'avion, avant le saut...»

Laurence et l’EFMP

«Je suis entrée dans l'Armée de l’Air en avril 2008», explique Laurence. «Ce fut en tant que contrôleuse aérienne de la Défense Aérienne. J’avais fait les études pour cela en choisissant d’exercer ce métier au sein de l’armée. Le côté opérationnel, la pratique du sport pour être toujours en condition, être au service de la nation, la gestion de situation de crise… tout cela me plaisait beaucoup. En début de saison 2009, j'ai dû prévenir mon équipe Aeromiss que je ne pourrais pas participer aux championnats de France, car l'Équipe de France Militaire de Parachutisme m’avait repéré et était en train de me récupérer pour aller présenter une équipe féminine de VR4 aux championnats du monde militaire à Lucenec, en Slovaquie. Ce fut Stéphanie Texier (maintenant Stéphanie Jeaumot, parce que mariée depuis) qui m’avait branché sur le projet lors d’un entraîne-

L’équipe Aeromiss avec Youma Minier, en bas à gauche, et Isabelle Dreyssé, en bas à droite. Laurence est entre Laurent Zinani, vidéoman de l’équipe, et Rachel Château.

Aeromiss, la première équipe de Laurence

Isabelle Dreyssé, relativeuse expérimentée bien connue dans le milieu du vol relatif, raconte : «C'est Rachel Chateau qui

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