ParaMag - n°306 - Novembre 2012 - 63

Quels conseils pourrais-tu donner pour motiver des jeunes vers cette belle discipline ? La PA est certes un sport individuel, mais c’est également un sport d’équipe, ces deux aspects complémentaires en font une discipline enrichissante sur le plan humain. La PA est d’abord une aventure intérieure avec la rigueur, la discipline et la concentration. Pour ma part, je me prépare mentalement grâce aux Techniques d’Optimisation du Potentiel (TOP®). La PA est aussi une aventure humaine grâce à mes coéquipières et coéquipiers ; en effet, progresser ensemble est tellement meilleur !! Et le fonctionnement humain en groupe est passionnant, non ? Mes pensées vont à Anne Lise et à Laurence.

Tu as pratiqué le parachutisme ascensionnel dès tes débuts, que penses-tu de cette méthode de découverte et d’entraînement ? Oui, j’ai eu cette chance de débuter par le parachutisme conventionnel mais très rapidement en parallèle également en ascensionnel (grâce à mon conjoint : T. Vasseur). Il s’agit d’une excellente méthode d’apprentissage (dès 12 ans) du pilotage sous voile, et qui, plus est, d’entraînement en PA où les vols s’enchaînent à moindre coût ! C’est ainsi que nous nous sommes entraînées avec les filles (certaines pour la première fois) à trois reprises cette année grâce à l'équipe dynamique du GIPS (Bernes sur Oise), où le soleil s’était gentiment invité, n’épargnant pas notre dévoué coach J.N Hardouin à la cible ! A ce jour, cette méthode reste peu ou mal connue et malheureusement avec de nombreux préjugés… Pour ma part, elle m’aura permis sans nul doute d’atteindre mon niveau actuel, ayant un plus grand nombre de vols que de sauts. Tu vas représenter la France à Dubaï lors des prochains championnats du Monde, quels sont tes objectifs ? Un grand rendez-vous nous attend en effet, nos JO à nous ! Au-delà de l’événement international qu’il faut savoir gérer et où les plus grandes compétitrices se côtoieront, je serai là pour donner le meilleur de moi-même et ainsi honorer la France, n’ayant d’yeux que pour l’Or du carreau (lol). La voltige étant une nouvelle discipline pour moi cette année, mais dans laquelle je compte bien persévérer. Concernant notre toute nouvelle équipe, flirter avec les premières places reste l’objectif en PA comme au combiné PA/V ! Et il s’agira également d’apporter notre soutien à notre capitaine Déb, à qui je souhaite le meilleur… Tu ne bénéficies pas encore du statut d’athlète de haut niveau. Selon toi, que manque-t-il pour aider les jeunes à percer dans la discipline ? Au-delà d’une volonté certaine, je peux en parler, je pense qu’il est important de se sentir soutenu, et de pouvoir bénéficier d’un suivi/ encadrement en stages comme en compétition. Sans parler des différentes aides nécessaires et liées à la discipline (matériels adéquats, logistiques…) ; la disponibilité restant pour chacun un élément à gérer.

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INTERVIEWS

Danielle, championne de France 2012, tu viens d'intégrer, suite à la blessure d'Anne-Lise Guillard, l'équipe de France qui va partir à Dubaï. Comment appréhendestu cette compétition? Danielle : C'est un nouveau challenge, je faisais partie de l'équipe qui était aux mondiaux en 2004. Je suis là comme membre à part entière et prête à donner mon maximum au profit de l'équipe. Tu es sur le circuit PA/voltige depuis pas mal de temps maintenant, issue du voile contact. Que penses-tu de l'évolution de la discipline et du renouveau féminin qui semble se mettre en place ? Notre discipline, qualifiée à tort de "vieillissante", a eu en effet une période creuse. Depuis quelques années un petit groupe s'emploie à redonner goût à la PA/voltige au féminin. Nous œuvrons au recrutement, à la formation et à l'attachement à cette discipline. Il faut souhaiter que ce groupe qui augmente en nombre et en performance trouve une place au sein du circuit France, et gagne aussi sa place en international. Et l'aide fédérale est incontournable pour que revive l'équipe de France féminine. Maman parachutiste, tes deux fils semblent bien partis pour intégrer le collectif espoir. Que penses-tu de leur parcours ? Quels sacrifices cela induit ? Leur parcours est très peu conventionnel mais "touche-à-tout". Ils ont commencé par le parapente dès 12 ans, où leur poids a été un problème, puis l'ascensionnel, où ils ont pu voler avec du matériel plus approprié. A 15 ans, après une formation en soufflerie, ils ont fait une PAC, où la chute a été enfin accessible. Les stages mis en place par Jérôme David au titre de l'ATR (mèlant soufflerie et ascensionnel) sont d'ailleurs une très bonne chose à développer. Les sacrifices pour eux sont essentiellement sur leur temps de vacances qui est quasi inexistant, ils sont lycéens et leur parcours scolaire reste leur priorité. Malgré tout ils ont pu faire quatre compétitions nationales et quatre compétitions régionales, toutes sponsorisées par leur maman. En tant que dirigeante associative, que penses-tu de ce qui est mis en place pour la découverte du parachutisme au travers des stages mis en place par l'animation territoriale ?

Adeline, tu es la plus jeune de l’équipe et de surcroît non militaire. Sage-femme à l’hôpital de Pontoise (95), tu dois donc jongler entre gardes, entraînements et compétitions tout en gérant ton budget. Est-ce que pour toi tout ceci est difficile pour bien progresser ?

Adeline : En tant que civile et résidant non loin de la capitale, il est certain que ce n’est pas toujours évident, mes dispositions sont moindres, je cours/vole après le temps ! Surtout pour la gestion de mon planning de gardes en fonction des dates et lieux qui me sont impartis et pas toujours à proximité… Mais je gère…,pour le moment ! En espérant un statut SHN (ndlr : statut d’athlète de haut niveau) pour l’année à venir… Qui me permettrait de pouvoir m’entraîner plus facilement mais aussi de souffler un peu, car les vacances, je ne connais plus. Pour ce qui est du budget, l'année est un peu difficile (mais ma détermination ayant prédominé, là aussi, la gestion n’est pas la même entre civil et militaire) mais tout nouvellement membre de l’équipe de France féminine en PA/Voltige, un budget spécifique nous est attribué par la FFP. Pour ce qui est de mon «extrême» jeune âge (lol), tant que je peux, j’en profite ! Il me fallait bien un point positif après ces nombreux sacrifices !

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