ParaMag - n°311 - Avril 2013 - 45

L’entraînement ne peut se poursuivre à 4 car un des équipiers
doit rester au sol pour raison médicale. Les 3 autres choisissent
de continuer à sauter pour faire du travail spécifique.
De ce fait, Philippe, le vidéoman de l’équipe, en profite pour
encadrer un saut PAC, puisqu’il est aussi moniteur sur le centre.
Tout le monde se retrouve dans le même avion. Après ce saut
à 3, l’équipe doit se poser à l’embarquement afin d’enchaîner
pour un autre saut. L’équipe à 3, ainsi que Philippe
et son élève, quittent l’avion au même passage.
Les membres de l’équipe ont tous la même voile tri-cellulaire
aux mêmes couleurs, sauf Jérôme. Lui utilise une Stiletto 120
et, généralement après chaque saut, il est toujours plus haut
que ses coéquipiers. Sébastien raconte maintenant la suite.

Collision sous voile
« Jérôme me confond avec Philippe qui se pose rapidement
après son saut PAC. En voyant Philippe plus bas, il pense que
c’est moi qui vais bientôt me poser. Mais je suis encore assez
haut, seulement à 100 mètres en dessous de Jérôme
et légèrement derrière lui. Il ne me voit pas. Me confondant
avec Philippe qui va se poser, il ne veut pas se faire attendre
à l’embarquement pour le prochain saut. Il décide de se faire
descendre plus rapidement en engageant une série de 360.
Il n’a pas le temps de me voir, et c’est la collision…
Sa voile me percute au niveau du bassin.
Je constaterai plus tard que le choc est tellement violent
qu’il provoque un hématome. Le bruit du choc retentit
dans un gros «boum» que certains entendent au sol.
En s’écrasant contre moi, la voile est passée en surpression,
provoquant l’éclatement d’un caisson.
A partir du bassin, j’ai le corps enveloppé dans la voile à moitié
dégonflée de Jérôme. Je ne vois que la couleur jaune de sa
voile autour de moi. J’ai également deux suspentes autour de
la jambe gauche. Nous sommes à environ 700 ou 600 mètres
du sol. Je pense d’abord à me dégager.
Je fais vite et, par chance, j’y parviens. Bien que je sois libéré
de mon entrave, les vrais ennuis vont maintenant commencer.
Le choc m’a fait faire un 180 degrés dans le harnais,
et je me retrouve avec un demi-twist qui engendre rapidement
une autorotation de ma voile. C’est plutôt violent,
je suis satellisé sur le dos, et je sais que je ne suis plus très
haut. Je n’ai pas d’autre choix que de libérer. »

Pendu par le glisseur
« Je libère. Je sens quelque chose qui vient me taper derrière
la tête et, au même instant, j’entends les deux élévateurs qui
viennent claquer violemment de chaque côté du casque.
Plutôt que de repartir en chute, je reste pendu dans une
configuration très inconfortable. Mes deux élévateurs sont bien
désolidarisés du harnais, et je comprends que c’est
mon glisseur qui m’appuie derrière la tête. Il est toujours retenu par le sky tie. Les aimants du système ne se sont certainement pas décollés. Ainsi pendu, je ne peux pas relever la
tête, mais je sens que ma voile n’est pas du tout en configuration de vol.

Photos illustrant l’utilisation d’un bloqueur de glisseur en situation normale.

Avril13:311
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Ayant compris la raison du problème, je jette ma poignée
de libération car la situation est grave. Je dois agir vite
et choisir la bonne solution. C’est très risqué de faire
réserve et, de toute évidence, je ne peux pas me poser ainsi.
J’amène vite les deux mains derrière la nuque.

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