ParaMag - n°313 - Juin 2013 - 40

BASE JUMP

J’étais monté au point de saut avec mon
parachute, descendu sur un brin de
corde à l’exit, mais j’avais pris la décision
de ne pas sauter pour cause de vent.
Une fois redescendu pour prendre le
bateau, je rendais mon vélo loué sur
place à Ahuura en lui expliquant mon
projet. Je venais de trouver un endroit
pour sauter en BASE Jump sur leur île
et je reviendrais pour m'élancer depuis
cette falaise qui domine l’embarcadère.
Ahuura me demandait de la contacter si
je revenais, car sa famille serait très
intéressée d’assister à ce premier saut.
C’est un peu plus de 2 ans plus tard,
suite au passage de mon ami Ben à
Paris, que l’idée de monter un projet
autour du premier saut de BASE Jump
en Polynésie se concrétisait. Je tenterais
de sauter à Bora Bora et Maupiti et Ben
couvrirait l’événement avec ses photos.

L'utilisation du «starship» (télémètre laser) est indispensable sur ce type de départ.

Le trajet Paris-Papeete s'est déroulé sans
problème, malgré ses 20h de vol et son
escale à LA. À l’aéroport je retrouve Ben,
il arrive de son précédent trip à Palao,
en Micronésie. Un van nous attend ainsi
que Wiliam, un jeune surfeur pro arrivé
d’Hawaï pour découvrir les vagues
de Tahiti. Nous installons mon camp
de base chez Ben, en attente du bon
créneau météo.
Le temps de faire un peu de stand-up,
de se remettre du décalage horaire,
et voici qu'une fenêtre météo se
présente. Quelques jours sans vent,
mais pas toute la semaine.
Nous décidons malgré tout de tenter
notre chance et de partir sur les îles
pour nous rapprocher de notre but.
Nous contactons l’office du tourisme
qui nous réserve les billets pour Bora
puis Maupiti.

Juin13:313
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C’est parti, chacun prépare son matériel.
Ben s’occupe de ses boîtiers, objectifs,
filtres, carte mémoire. De mon côté,
je prépare mon parachute, mes extracteurs, le «starship» (télémètre laser),
cordes, baudrier et descendeur.
Bora nous accueille avec du beau temps.
La navette du motu à l’île nous fait admirer le lagon et découvrir les falaises

Avant de prendre de l'altitude, il faut affronter la végétation tropicale.

potentiellement sautables. Mes souvenirs
reviennent : les falaises semblent plus
hautes que prévu, cependant l’accès aux
exits et les posés paraissent bien plus
compliqués que prévu.
Suite à l’accident d’un touriste la
semaine précédente, nous décidons
d’appeler un guide pour faire le point sur
les accès et posés potentiels.
Et là c’est une mauvaise surprise.
Hazdine, qui a ouvert deux passages
dans la montagne, du type azimut
sanglier, nous dit que les points de sauts
potentiels sont inaccessibles. De plus les
posés sont trop éloignés et les pittbulls
non attachés ne nous laisseront pas faire
de repérages précis.
C’est donc avec de mauvaises nouvelles
que le trip commence.

Tout ça pour rien ? On essaie de rebondir
et de partir dès le lendemain pour
Maupiti. Cependant il n’y a pas de vol ou
de bateau avant 3 jours.
Ben pense qu’il est possible de trouver
un pêcheur qui nous emmènera sur
Maupiti. On passe à la station service
demander si un bateau pourrait nous
prendre à son bord. On trouve quelqu’un
qui finalement nous rappelle une heure
plus tard pour nous informer que son
moteur est cassé...
Le groupe reste optimiste et décide de
faire du bateau stop le lendemain matin.
On se réveille à 6h, direction le quai.
Et c’est seulement à 8h que la chance
tourne en notre faveur. Ben trouve un
poti marara avec 2 pêcheurs.
Nous chargeons le bateau avec nos
affaires, direction Maupiti.

Photos Ben Thouard

Je venais de quitter mon poste de
«sales» à Paris en ce début d’année
et profitais de cette opportunité pour
organiser le projet de cette nouvelle
aventure en Polynésie. C’est avec le
soutien de l’office de tourisme de Tahiti
et Air Tahiti Nui que j’ai pu concrétiser
mon rêve qui était de revenir en
Polynésie et tenter cette première.

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