ParaMag - n°316 - Septembre 2013 - 44

BASE JUMP

>
Double départ des 2 Français,
Théo Gagliardini (à gauche)
et David Laffargue,
pour leur deuxième saut de la journée.
Photo Dominik Loyen - 321base.eu

En haut de la falaise, c'est pareil :
comme c'est accessible par la route,
nous avons parfois quelques frayeurs
avec les touristes en tongues qui
viennent regarder nos départs
d'un peu trop près...
En général nous faisons 3 sauts par jour :
un le matin, un le midi et un au coucher
de soleil. Nous sommes obligés de
respecter les horaires des navettes.
En ce qui concerne le saut, comment
cela se passe-t-il plus précisément ?
Quand on arrive en haut de ce bout
de falaise, il y a un exit bien plat,
bien propre et qui permet des départs
en courant. Tu es au-dessus de cette
baie, avec de l'eau vert émeraude,
du sable blanc, et derrière une autre
magnifique falaise, et encore derrière
la mer d'un bleu profond. Il y a une
palette de couleurs extraordinaires,
je n'ai jamais vu de spot aussi beau !

Septembre13:316
paramag.fr

44

du boogie. Un BASE jumper a décidé
de sauter seul. Il a eu un 180 degrés
à l'ouverture et il a tapé le mur.
Il est resté accroché 30 minutes dans la
falaise. La voile a fini par se décrocher
et il est mort impacté.
Ça fait froid dans le dos !
Qu'en est-il durant le boogie ?
Il y a une équipe de secours qui est
gérée par l'organisation. Durant les
sauts, il y a en permanence deux
grimpeurs équipés du matériel adéquat
et qui se tiennent prêts à intervenir dans
la falaise. C'est comme cela que le
parachutiste italien a pu être décroché
du mur le deuxième jour.
Le même incident s'est reproduit le
dernier jour avec un Australien qui s'est

retrouvé dans une situation très délicate.
Il se tenait du bout des doigts sur une
partie très déversante de la falaise.
Il a pu être décroché et ramené au sol
en toute sécurité.
Grâce a l'expérience de Stratos et des
BASE jumper grecs, l'événement s'organise en sécurité. Mais sauter en dehors
de cette organisation serait extrêmement
dangereux. Il n'y a pas de secours civils
à cet endroit et quelqu'un qui se retrouverait accroché à la falaise y serait en
grand danger, sans espoir d'être aidé.
Est-ce que l'accessibilité du spot
aux BASE jumpers est menacée
dans le futur ?
Lors du premier incident, les autorités
n'ont pas très bien réagi car elles ont eu

La hauteur de la falaise est de 200
mètres, une bonne verticale, limite déversant au début. Ce n'est pas un spot de
débutants, on est ouvert en raz de falaise
et il faut savoir réagir très vite en cas
d'orientation à l'ouverture. Une expérience
minimum est demandée par Stratos
pour pouvoir participer au boogie.
Cette année, il y en a eu deux qui ont
tapé le mur. C'est une roche qui accroche beaucoup et, en général, on
reste pendu dedans. Dès le deuxième
jour, un Italien a tapé le mur et la police
a décidé d'interrompre l'événement.
Les sauts sont autorisés ou pas ?
Les sauts sont légaux à cet endroit,
mais les autorités ont pris peur sur le
coup. Il y a deux ans, il y a eu un
accident mortel, mais c'était en dehors

Prolonger le temps de chute permet d'observer le spectacle sur la plage !
Photo Vassili Theodorou
http://www.321base.eu http://www.paramag.fr
ParaMag - n°316 - Septembre 2013

Table des matières de la publication ParaMag - n°316 - Septembre 2013
