ParaMag - n°317 - Octobre 2013 - 48

FESTIVAL

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Le rêve se réalise enfin pour les 2 Français :
Adrien filme "Jay" en chute sur le Burning Man.
Photo Adrien Moulard

Et voilà, un rêve touche à sa fin : Burning
Man, une semaine d’endurance artistique
et festive dans les conditions extrêmes de
Black Rock Desert, Nevada. Un eldorado
de teufeur. Un mythe de parachutiste.
Je m’appelle Jay, j’habite à Paris et je
suis magicien. Adrien est hypnothérapeute, en vadrouille de par le monde
depuis un an. Au lycée ensemble,
nous partageons une passion pour le
pouvoir de l’esprit, la chute libre ainsi
que l’envie de participer à cette rencontre
artistique de grande ampleur,
qu’on pourrait facilement qualifier
de “meilleur festival du monde”.
Et voilà qu'en janvier, Adrien a réussi
à obtenir deux tickets pour y participer...
Comment ne pas profiter d’une telle
opportunité pour célébrer mes 30 ans ?!
Burning Man (ou comment brûler une
structure anthropomorphique en guise
de réaction à la société de consommation) a commencé en 1986, avec 20
personnes sur une plage californienne.
Face à un nombre exponentiellement
croissant de participants, le festival a rapidement dû s’exporter au Nevada,
et ce ne sont pas moins de 68.000
“burners” qui ont donné vie
à l’événement cette année.
Du coup, avant d’aller au Burning Man,
il faut vraiment se préparer.
Déjà, il faut acheter ses billets
(380 dollars) en janvier, pour fin août.

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Il faut aussi acheter ses billets d’avion
et s’organiser pour savoir avec qui
on y va et comment on va camper.
Sans oublier de prépayer et réserver
5 sauts (minimum obligatoire,
pour la modique somme d’environ
300 dollars) avec le camp qui organise
les jumps : BurningSky.org.

Il y a beaucoup d’obstacles à surmonter
pour pouvoir participer, surtout de
l’étranger, mais nous avions décidé d’y
aller, et rien ne devait nous arrêter.
En tant que parachutiste, il faut avoir
minimum 100 sauts et son propre parachute pour pouvoir sauter sur place.
J’ai mon brevet C et plus de 200 sauts
mais pas de matos ; Adrien n’a ni les
100 sauts ni le matos. On va devoir
trouver des solutions...
Pour ma part, je décide de commander
un sac sur mesure pour mon cadeau de
la trentaine. J’organise tout, de sorte à
pouvoir le récupérer à Los Angeles avant
l’événement. Hélas, il y a un peu plus de
délai que prévu : mon piège ne sera pas
prêt à temps, et je dois en trouver un en
urgence avant de partir. Je louerai donc
un sac en France et je ramènerai les
2 à mon retour.
Adrien, de son côté, cherche un piège
mais doit aussi faire plus de 30 sauts en
1 mois pour pouvoir atteindre la centaine.
Trois jours avant le début des festivités,
il n’a que 97 sauts et toujours pas de
sac. Le passage à Perris et Elsinore, les
2 grosses DZ près de Los Angeles, lui a
en effet permis d’accumuler quelques
jumps de plus, mais pas de trouver le
para d’occaze qu’il espérait.
Plan B un peu désespéré, il envoie un
mail à toutes les DZ entre L.A. et Reno :
“Recherche parachute dans l’urgence !”.
Seule Taft, une DZ idéalement placée
sur la route, lui répond avec une 188 qui
paraît correspondre à son profil - voile
providentielle qu’il testera et achètera le
lendemain.

Burning Sky : le rêve
devient réalité !
Les quelques sauts près de L.A. nous
ont permis de prendre conscience que

la pratique “américaine” du parachutisme était beaucoup plus autonome
et moins encadrée qu’en France.
Personne n’est chef d’avion et les ordres
de passage ne sont pas clairement
identifiés ; il n’y a pas de 1-2min
avant le largage mais souvent des
lumières : rouge, jaune, verte.
Ce n’est pas insurmontable,
mais j’ai apprécié de faire ça avant le
BM pour voir comment ça se passait.
On a beaucoup appris à devoir se
débrouiller tout seul. Par contre, je verrai
pas moins de 3 PDS en quelques jours
à Perris, Elsinore et au BM
le premier jour...
C’est donc avec 6 sauts aux US que
nous arrivons au Burning Man.
Nous en avons entendu parler,
nous savons ce que c’est, et en même
temps nous n’en avons aucune idée.
On est prêts, mais on ne sait pas
vraiment à quoi. On arrive dans Black
Rock City et on découvre la ville,
les camps, les rues pour se repérer
et aussi nos voisins qui nous accueillent
d’un “Welcome home !” extrêmement
chaleureux. Cette ouverture est la
coutume, l’esprit du lieu, et ça fonctionne
d’autant mieux que tout le monde
joue le jeu !
Nous irons ensuite faire un tour au Burning
Sky camp (adresse : 5-H) pour nous
inscrire et récupérer nos 5 jetons de saut,
après un briefing spécial "skydive"
à Burning Man.
Nous faisons connaissance avec l’équipe
qui est très sympa et accueillante.
L’avion qui a été affrété est un PAC-750
de 15 places. Il y a pas mal de
skydivers, mais pas assez pour remplir
chaque avion. Les places disponibles
seront donc prises par les "fireflies",
http://www.paramag.fr http://www.BurningSky.org
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