ParaMag - n°321 - Février 2014 - 41

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RENCONTRE

Photo ci-contre
Clémentine, tout sourire, ayant sur son dos
sa petite sœur Coline,
la fille de Céline et Damien Sorlin.
Photo de droite
Clémentine est également passionnée
de kitesurf depuis que Céline, sa maman,
et Damien ont commencé, il y a 5 ans.

As-tu fait une autre activité avant
d'avoir l'âge de sauter...
pour dire de patienter ?
Clémentine : Étant venu habiter à Gap
en 2004 avec Maman, j'ai commencé
le hockey sur glace à 11 ans.
J'étais très impliquée, puisque j'étais en
sport-étude. Il y avait pas mal d'entraînement et de compète. J'étais en équipe
féminine senior et nous sommes allées
jusqu'au championnat de France.
J'ai adoré cette époque. J'ai les gènes
sportifs de mes parents qui aiment le
sport ludique. Maman a beaucoup sauté
et c'était également une navigatrice hors
pair (Brevet d'État en voile), et elle a fait
beaucoup de compétition en planche à
voile. Puis, l'âge de sauter approchait.
J'ai arrêté le hockey en même temps
que j'ai fait ma PAC. J'avais envie de
me consacrer à ce que j'attendais
depuis longtemps. Parfois le hockey
me manque un peu, mais l'attrait pour
le parachutisme est bien plus fort.

Dans ta famille, tes proches sont tous
des relativeurs. Cela t'a-t-il influencé
dans tes choix après ta progression ?
Clémentine : J'ai vécu mon enfance aux
côtés de relativeurs, ca m'a tout simplement semblé normal d'aller vers le vol
relatif. J'ai fait toute ma progression et
mon perfectionnement étape par étape,
et en ayant à chaque fois un but.
Après ma PAC, j'ai voulu passer tous
mes brevets jusqu'au B2 le plus rapidement possible. Mon désir était de faire
du vol relatif au plus vite, et pas seulement de façon ludique, mais en équipe
à 4 pour progresser rapidement.
Je ne me suis jamais posé la question si
j'allais faire du freefly, par exemple.
Non. Ma direction était le vol relatif,
en équipe. Je voulais faire comme
Damien, Marin et Martial.
Je n'ai jamais eu envie de m'éparpiller
en essayant plusieurs choses.
Depuis le tout début, j'ai des objectifs

liés au vol relatif et à la compétition.
Le para coûte cher et je ne suis pas
encore indépendante financièrement.
Un bon perfectionnement prend du
temps. J'ai donc choisi de me structurer.
Tous les sauts que j'ai fait jusqu'à
présent étaient ciblés, réfléchis.
C'étaient et ce sont des sauts de travail
afin d'atteindre sans "gâchis" les buts
que je me suis fixés.
Tu sembles déterminée. Avoir des buts
précis dans le para alors qu'on fait
seulement sa formation, c'est plutôt
rare. Quels sont donc les buts
que tu t'es fixés ?
Clémentine : Je ne me suis pas fixée
ces buts lors de ma formation, mais bien
avant, quelques années avant que je
commence à sauter. J'avais environ 1112 ans quand j'ai ressenti la volonté
d'être un jour sélectionnée en équipe de
France de vol relatif, mixte ou féminine,
et de devenir également championne du
monde. Ça peut paraître prématuré
ou utopique d'avoir ce genre de but
alors que l'on n'a pas encore mis un
parachute sur le dos, mais c'est ainsi.
À cet âge-là, j'étais déjà immergée dans
l'ambiance compète avec Damien
et Martial qui étaient en équipe de
France de vol relatif à 8. Je les voyais
partir à l'entraînement ou en compète,
puis revenir. J'étais le témoin assidu de
leurs conversations qui traduisaient une
grande excitation et de fortes émotions.
J'entendais tout ! L'entraînement...
c'était dur, mais ça avançait.

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Février14:321
paramag.fr

Qu'est-ce qui te plaît le plus dans le
parachutisme ?
Clémentine : C'est un tout, mais ce que
j'aime vraiment c'est ce que j'ai découvert
quand j'étais petite sur les terrains,
c'est-à-dire l'ambiance, la convivialité,
l'entraide, les gens que l'on côtoie.
J'adore le saut évidemment.
Mais, à mes yeux, le parachutisme ne
serait pas ce qu'il est sans cette richesse
humaine que l'on y trouve.
Quand on débute et que l'on se
perfectionne, on se sent soutenu.

Je suis consciente d'être privilégiée,
car je suis entourée de gens passionnés
dans ma famille. Mais, à côté de cela,
j'ai vraiment le sentiment qu'il y a un
esprit d'entraide dans le para, chose que
je ne ressentais pas forcément en
hockey où les meilleurs sont vraiment
adulés. Dans le para, tout le monde peut
aborder tout le monde. Chacun peut y
trouver sa place, et pas forcément pour
faire de la compétition. On peut adapter
sa pratique à ses possibilités et toujours
trouver quelqu'un qui va nous tirer vers
le haut.
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