ParaMag - n°321 - Février 2014 - 45

Tu aimes le matos, t'en occuper,
coudre, etc. ?
Clémentine : Depuis mon enfance,
j'aime bien faire des choses, bricoler,
dessiner, fabriquer des trucs.
Cela a toujours fait sourire Maman
d'ailleurs. Donc oui, j'aime bien m'occuper avec le matos para ou de kitesurf.
À la maison et chez Véloce, il y a également Damien qui travaille souvent sur
du matos et qui m'initie à la couture,
au pliage de secours, et j'aime bien.
À l'atelier Véloce superbement équipé,
Damien propose désormais ses services
pour la réparation d'ailes de kite terrestres et marines ainsi que de speed riding. Il peut également concevoir divers
matériels liés aux sports nautiques, tel
que les housses de kite par exemple.
Bien sûr, il est toujours réparateur de
matériel para, plieur de secours, etc.
Tes grands-parents, Jean-Pierre et
Chantal, sont les racines de tout cela,
c'est-à-dire des générations Ferré et de
leur passion pour le parachutisme.
Il se passait quoi dans la tête de la
petite fille que tu étais quand tu voyais
ton grand-père et ta grand-mère qui
s'activaient sur le centre de parachutisme de Vannes ou ailleurs ?
Clémentine : Petite, quand je racontais
aux autres enfants que mes grandsparents sautaient en parachute,

Mais je suis impressionnée par le fait
qu'ils aient été assidus et passionnés
pendant tant d'années. Grand-père a
commencé en 1964, Grand-mère en 68,
et ils ne se sont jamais arrêtés. C'est tout
simplement un parcours remarquable.
Ils ont connu tous les grands tournants
dans l'évolution de ce sport. Ils ont commencé à une époque où le parachutisme était plus dangereux que
maintenant et présentait bien plus de
contraintes.
Quand j'étais petite, avec mon frère,
on allait les voir se poser. On les écouter
et on imaginait le monde vu du ciel.
C'était trop bien. On voulait faire comme
eux. Le temps d'un week-end ou d'une
période des vacances, nous étions
immergés dans la bonne ambiance
et cette convivialité du centre para
de Vannes. Je voyais aussi Maman
et Grand-mère sauter ensemble,
s'amuser ensemble. Je trouvais ça extra.
Tout cela n'a fait que décupler mon
envie de sauter en parachute.
Merci Clémentine, pour cette interview
qui raconte ta jeune expérience,
elle aussi déjà exceptionnelle !
J'aimerais terminer surtout avec ceci :
je remercie mes parents du fond du
cœur qui m'ont toujours soutenue dans
mes choix et qui m'aident aujourd'hui
à les accomplir. Mon père, Pascal Le
Bohec, n'est pas parachutiste mais
il m'a toujours compris et soutenu.
Dans un autre domaine, c'est également
un passionné puisqu'il est surfeur
et instructeur. Quant à Maman,
elle est à la base de tout. Quand ma
passion pour le parachutisme pouvait
enfin fleurir, elle a toujours été là pour
moi, pour me féliciter, m'encourager
et me soutenir. Je lui en serai
éternellement reconnaissante.
Et puis un grand merci à Damien,
mon coach en tout, à Martial et Marin
qui m'ont inspirée, tout comme Dennis
Praet, membre de l'équipe Hayabusa,
qui est mon petit ami et qui m'apporte
perpétuellement son soutien.
Tous ces passionnés qui sont ma famille,
ainsi que leurs amis, je les vois aujourd'hui
comme des grands enfants qui savent
être adultes de temps en temps,
et je trouve ça bien de ne pas
toujours regarder la vie comme
une grande personne. ■

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Février14:321
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Tu es étudiante. Quelle place accordestu à tes études à côté de ta passion
pour le parachutisme ?
Clémentine : Je considère que mes
études sont aussi importantes que le
travail que je consacre à mon perfectionnement en vol relatif. J'apporte autant
d'importance à mes études qu'au parachutisme, car sans étude, pas de boulot,
pas de para, et pas d'équilibre et d'harmonie entre les deux. Je suis étudiante
en Sciences et Technologies du Sport.
J'aime cette branche-là, mais je ne sais
pas encore quelle profession me plairait
vraiment. J'aimerais bien sûr avoir une
profession qui me laisse tout la disponibilité dont j'aurai besoin pour le para.
Mais je suis consciente que la vie n'est
pas aussi simple. J'ai fait un bac
littéraire, j'aurais peut-être pu envisager
de rentrer à l'EFMP, mais je souhaite
faire ce qui m'intéresse vraiment.
Je ne sais pas où mes études me
mèneront, mais en tout cas je trouve ça
intéressant. Je fais quelque chose que
j'aime, comme le para. Et comme en
para, on verra où cela m'amènera.

Entre tes études et le para, trouves-tu
le temps de faire autre chose
pour te divertir ?
Clémentine : Les traditionnelles sorties
du samedi soir, dont beaucoup de
jeunes sont adeptes, c'est vraiment pas
mon truc. J'aime bien être en forme le
matin pour faire des activités bien plus
intéressantes. Le parachutisme prend
déjà beaucoup de temps et d'énergie,
la soufflerie également. Je fais aussi du
kitesurf, grâce à Maman et Damien qui
ont commencé il y a maintenant 5 ans.
L'hiver, c'est plutôt du snowboard
et du ski. J'aime le sport et d'autant plus
si c'est une activité ludique que je peux
partager avec les gens que j'aime,
ma famille, mon frère Marin qui a 16 ans,
ma petite sœur Coline de 9 ans avec qui
j'adore faire du snowboard pour la faire
progresser. J'ai aussi la chance d'habiter
dans les Hautes-Alpes. Cette région est
un superbe terrain de jeu. C'est ainsi
que je trouve mon équilibre.

c'était vraiment le grand étonnement.
Avoir des grands-parents qui font ce
sport, c'est particulier et surprenant pour
tout le monde. Pour moi, c'est différent,
car j'ai toujours été habituée à les voir
sauter.

RENCONTRE

On a parlé beaucoup de tout ce qui
enrobe actuellement ta passion pour
le vol relatif de compétition.
Mais si on parle purement de la
discipline, qu'est-ce qui te plaît le
plus dans un saut à 4 ?
Clémentine : Comme tous ceux qui font
cette discipline, j'aime tout ce qui est
l'essence même d'un bon saut de
séquence à 4, de la sortie jusqu'au
break. Mais ce qui me fait vraiment
plaisir, c'est quand on est à 4 sur la
même longueur d'ondes, sur le même
rythme pendant 35 secondes, que ça
peut accélérer en ressentant ensemble
une confiance mutuelle.
Lorsque l'équipe est ainsi en osmose
et que ça se voit dans les regards furtifs,
j'adore ! Ce genre de saut, n'arrive pas
très fréquemment, mais c'est la récompense de plusieurs sauts de travail
en amont. Avec ma nouvelle équipe,
on n'a pas encore sauté ensemble cette
année. Mais en soufflerie, on a déjà
ressenti cette satisfaction commune,
et on a hâte d'aller la chercher
en saut d'avion.

Si une voie intéressante se présente,
je pense que je saurai l'identifier et m'y
engager. Je pourrais aussi envisager une
profession dans le parachutisme.
Ce n'est pas forcément une direction
facile, mais je pourrais être motivée
pour y trouver ma place sur le
plan professionnel.

que, à chaque saut et à chaque stage, je
suis à fond sans pour autant me laisser
bousculer par l'impatience. En ce moment, je donne le meilleur de moi-même
pour être prête à entrer en équipe de
France, mais aussi pour mon équipe actuelle que je ne considère pas égoïstement et seulement comme le tremplin
de mon futur. J'ai beaucoup de chance
de faire partie de cette équipe Espoir.
J'aime cette équipe et je veux savourer
notre saison 2014 tous ensemble.

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