ParaMag - n°324 - Mai 2014 - 59

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"Le premier sentiment qui me vient,
c'est : j'dois y retourner.
Alors j'y retourne."

BASE JUMP

Le court métrage est visible en suivant
ce lien YouTube :
http://youtu.be/I8ACeuFsrWk
"C'est mon tout premier court métrage",
explique Vincent Heidelberg. "Nos seuls
moyens furent notre motivation, qui nous
a amenés à effectuer de longues heures
de briefings de sécurité, marches,
ascensions... Techniquement, nous
avons beaucoup sollicité le «système D»
et l'huile de coude ! Ce film a été tourné
dans le plus grand sérieux et la plus grande
sécurité. Néanmoins, nous voulions avant
tout relever le défi du premier tournage
entre amis, sans aucune prétention.
Nous n'avons pas gagné de trophée
à ce festival. Mais ce n'est pas grave,
car ce que nous y avons gagné,
c'est la reconnaissance d'un public,
de professionnels, et mieux encore,
un encouragement à continuer ces
tournages. Ça a levé nos doutes,
sur ce qu'on fait et pourquoi on le fait.
L'année 2014 est pleine de promesses
pour Philippe. C'est une chance de
travailler avec lui, pas parce qu'il fait un
sport spectaculaire, mais parce qu'il a
une vision des choses et une humanité
incroyable, et c'est toujours mieux de
travailler avec des amis.
J'espère sincèrement pouvoir contribuer
à montrer "sa montagne", "sa maison",
comme lui la voit."
"J'ai accepté ce projet car cela me tenait
à cœur", confie Philippe Jean.
"Et j'ai donc voulu exprimer le fond de
ma pensée. L'interview a eu lieu en oneshot, je n'avais pas connaissance des
questions. La caméra s'est allumée,
j'ai répondu et à la fin des questions,
nous avons coupé la caméra et il n'y a
pas eu de deuxième prise.
Le but étant de livrer le fond de ma
pensée avec sincérité, honnêteté
et authenticité. Cela dit, ce film est
seulement le reflet de ma perception des
choses, je ne parle pas en porte-parole
du BASE français.
Je remercie Vincent, le réalisateur
de ce film, avec qui nous avons noué
une belle relation d'amitié." ■

Phil, portrait express
Philippe Jean, né le 15 août 1976 à Clermont Ferrand, débute le para il y a 19 ans
en rentrant à l'armée, à Toulouse.
1998 fut sa première bonne année para, il aligne deux cent sauts à Agen,
avec David Vincent à la direction technique. Puis il change de direction et
s'oriente vers le BMX, DH, le freeride, toujours en quête de l'accomplissement.
"En 2011, une rupture m'a ouvert les yeux", confie-t-il. "J'ai repris ma licence
para, j'ai aligné 200 sauts en seulement quelque mois, car je savais où j'allais...
J'ai acheté un parachute de BASE et j'ai appris à plier.
Tous les soirs je m'en faisais un.
Puis, vers fin août début septembre, j'ai fais le pas....
Avec le recul, je me dis que plus de sauts d'avion n'aurait pas été un luxe.
Je totalise aujourd'hui 530 sauts de BASE jump dont 430 en wingsuit,
le tout en environ 2 ans et demi.
J'ai, malgré les apparences, pris mon temps pour accéder aux genres de sauts
que je pratique aujourd'hui, le nombre de sauts ne remplaçant pas l'expérience
du temps.
J'ai écouté les conseils des anciens comme Ben Mazuer, Sylvestre Condamin,
et des moins vieux mais très bon Jean-Phi Guady et Vincent Descols.
Et bien sûr je n'oublierai jamais les leçons de vol humain d'Éric Gueffier
(initiateur S-Fly) qui m'a transmis le goût de la wingsuit.
Aujourd'hui ma vie tourne autour du BASE, et j'aime ça par-dessus tout.
Le BASE jump est une belle discipline, il faut réaliser qu'à travers les images
des vidéos on ne voit quasiment jamais l'entraînement, les marches, l'alpi,
les calculs de pentes et de finesse, nous sommes avant tout des montagnards.
Un bon baseux est un vieux baseux, et il vaut mieux le saut de moins
que celui de trop".

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Mai14:324
paramag.fr

Côté matos
Dans le court métrage, on peut remarquer que Philippe utilise le sac-harnais
Snekor, de marque française. Il explique : "J'ai choisi Snekor,
séduit par la légèreté, l'allongement et l'efficacité de son parachute."
On peut voir aussi une aile de marque Squirrel... "Mais je ne l'utiliserai plus
pour longtemps, ayant décidé de rejoindre S-Fly, au vue du nouveau prototype
qu'ils sont en train de créer, et par lequel j'ai été complètement séduit.
Grâce au nouveau binôme formé par Stéphane Zunino (Zun) et Antoine Collignon,
certaines innovations que comporte ce nouveau modèle risquent bien
de faire encore évoluer la pratique en wingsuit."
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ParaMag - n°324 - Mai 2014

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