ParaMag - n°326 - Juillet 2014 - 37

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PREMIÈRE

Fred Fugen et Vincent Reffet en freefly
à très haute altitude au-dessus du
Mont Blanc. Température : - 55 degrés.
Photo DomDaher/Red Bull Content Pool

s'approchaient au maximum de celles
que nous allions avoir en sautant audessus du Mont Blanc. Nous prévoyions
donc de sauter haut et avec tout le
matériel, d'abord afin de voir s'il restait
bien en place durant la chute,
car l'encombrement de la bouteille d'oxy
correspond à celui d'une bouteille de 2
litres d'eau. Il nous fallait aussi contrôler
notre champ de vision et s'assurer qu'il
ne soit pas trop réduit par la présence
de ce que nous avions sur le visage.
Il fallait que l'on puisse respirer
confortablement et sans que rien ne
bouge durant les exercices en freefly.

S'entraîner
Une fois que tout le matériel était prêt,
nous avons pu programmer notre
entraînement. La première session s'est
déroulée en Autriche, sur un terrain à
proximité des "quartiers généraux" de la
société Red Bull, et en utilisant le Pilatus
Red Bull. L'entraînement consistait à
sauter à 7 500 mètres et dans les
mêmes conditions que nous allions
connaître en sautant au-dessus du
Mont-Blanc. Nous ne voulions rien
tenter avant d'être satisfaits à 100%
du matériel utilisé. Nous avons pu sauter
un peu en Autriche, mais la météo
n'était pas suffisamment bonne.

Par conséquent, nous voulions savoir
quel genre d'ouverture allait nous offrir
la Velocity à cette altitude. Durant notre
entraînement, nous avons donc effectué
quelques sauts en ouvrant très haut,
c'est-à-dire progressivement de 4 000
à 6 000 mètres. Dans ces conditions,
les ouvertures étaient un peu plus
sèches, mais néanmoins très acceptables. Nous nous attendions à pire.
Ces sauts spécifiques nous ont également permis de nous habituer à passer
du temps sous voile, soit environ 6
minutes comme ça allait être le cas
durant le mountain swooping au Mont
Blanc. Nous en avons également profité
pour mettre au point le système radio
utilisé pour communiquer en nous
parlant sous voile.

L'avion
Dans la préparation de cette aventure,
nous avons longtemps cherché l'avion
capable de nous larguer à plus de 10
000 mètres d'altitude. Ni le Pilatus Red
Bull ni plusieurs autres avions n'étaient
certifiés pour monter à plus de 7 500
mètres. Nous ne trouvions rien.
Puis nous avons pensé à Jan, le fameux

pilote et propriétaire du Beech 99 qui a
souvent sillonné l'Europe pour larguer
sur tant de drop zones ces dix dernières
années. Jan nous annonçait que son
Beechcraft 200, sa récente acquisition,
pouvait monter au-delà de 10 000
mètres et qu'en plus il pouvait le faire
en 25 minutes. Nous avons sauté de joie
après ce coup de téléphone à Jan.
Nous savions que nous allions avoir
à notre disposition sa nouvelle "fusée"
capable de nous monter si haut
et si rapidement. Son Beech 200 n'était
pas encore équipé largage.
Pour la petite histoire, nous allions être
les premiers parachutistes à sauter de
son avion. Pour Jan, ça allait être également son premier largage à 10 000
mètres d'altitude, et en plus au-dessus
du Mont Blanc. Nous étions tous trop
contents !
Pour les deux sauts au-dessus du Mont
Blanc, le décollage s'est fait à Annecy.
Et ça, Vince et moi ça nous a vraiment
fait kiffer parce qu'on habite à Annecy
tous les deux. Nous avons commencé
la phase de dénitrogénation une demi
heure avant le décollage.
La dénitrogénation consiste à respirer
de l'oxygène pur pour extraire l'azote
du sang, afin d'éviter des accidents
de type "accident de décompression
en plongée sous-marine". Pour un saut
à 10 000 mètres, la tablette indiquait
que la phase de dénitrogénation était
de 50 minutes. Comme la montée en
avion allait être de 25 minutes,
nous nous sommes mis sous oxy durant
une demi-heure avant le décollage.

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Juillet14:326
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Nous nous sommes donc rendus à
Empuria pour continuer. Kuri, manager
de la DZ, a fait un super-job pour nous
obtenir les autorisations de sauter à 7
500 mètres à Skydive Empuriabrava.
Entre l'Autriche et Empuria, nous avons
pu faire une vingtaine de sauts
d'entraînement.

Parallèlement au matos oxy que nous
voulions tester, il était également important de voir le comportement des Velocity au cours des ouvertures à haute
altitude. John Leblanc, de chez Performance Designs, nous avait confirmé
qu'aucun saut test n'avait été effectué
avec des Velocity dans ce contexte.
Nous avions prévu d'ouvrir à 1 200
mètres au-dessus du Mont Blanc,
soit à 6 000 mètres niveau mer.

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