ParaMag - n°326 - Juillet 2014 - 43

Nous avons aussi travaillé avec UPT,
constructeur du sac-harnais Vector, afin
d'apporter les modifs nécessaires à la
mise en place des bouteilles d'oxy et des
conduits d'alimentation sur nos parachutes. Pour les altimètres et les altisons,
nous avons utilisé l'Altitrack de chez
Larsen & Brusgaard gradué jusqu'à
30 000 pieds (9 100 mètres) ainsi que
des Viso et Quattro parfaitement fiables
pour des sauts de ce genre. Nous avons
tout particuièrement apprécié le Quattro
et son choix de 4 sonneries, dont nous
avions réglé la première à 21000 pieds.
Dans l'avion, pour les sauts au-dessus
du Mont Blanc, nous étions au total 8
personnes à bord, tous sous oxygène
bien sûr. En plus de Jan, le pilote, Vince,
Noah et moi, il y avait également deux
preneurs d'images (photos et caméras)
et les deux spécialistes en oxygène de
TopOut, dont un qui est médecin.
Ces deux derniers nous ont constamment assisté durant nos entraînements
en amont. Nous étions libérés des
contraintes liées à l'utilisation du matos
oxy. Dans l'avion, sur axe au-dessus du
Mont Blanc, ils nous déconnectaient de
la bouteille mère pour nous brancher
sur notre système individuel d'une
autonomie de 20 minutes. Cette manip
délicate, ainsi que les autres liées à
l'utilisation de l'oxygène, n'étaient pas de
notre ressort et nous pouvions rester
concentrés sur le saut exclusivement.

Le trio réuni et heureux après l'atterrissage, de gauche à droite :
Noah Bahnson, Fred Fugen et Vincent Reffet. Photo Jeremy Bernard/Red Bull Content Pool

ne pas être dans le cadre de la caméra
qui était à l'affût dans un hélico,
nous attendant à la hauteur du sommet
pour ensuite nous suivre durant la phase
de mountain swooping. Sous sa Spectre
120, Noah rejoignait seul l'ère d'atterrissage après plus de 10 minutes de vol.
Une semaine plus tard, nous faisions
d'autres sauts pour le mountain swooping exclusivement, en ouvrant à la
hauteur du sommet et pour obtenir un
complément d'images sous voile,
avec Noah qui cette fois nous suivait,
et dans des conditions moins
turbulentes que celles que nous avions
connues durant les deux sauts "combo".

Purement para
La réalisation de ce projet bien mené
nous tenait vraiment à cœur. Pour Vince
et moi, c'était important. Pourquoi ?
Parce ce que ce fut un projet purement
para. Je veux dire que, depuis que nous
sommes sponsorisés par Red Bull, nous
avons surtout fait des exploits ou des
premières en BASE jump, avec ou sanswingsuit, en sautant de falaise et de Burj
Khalifa. Mais nous sommes avant tout
des parachutistes dans l'âme, c'est de là
que Vince et moi nous venons. On est
tombés dans la marmite étant gosses,
quand nos parents nous emmenaient sur
les terrains. Le parachutisme, c'est toute
notre histoire.
Chuter au-dessus du Mont Blanc est un
rêve de parachutiste, et nous sommes
tellement heureux d'avoir pu le réaliser.
Quand j'ai parlé à mon père (Yves
Fugen) de ce projet, il m'a répondu :
"Sauter à 10 000 au-dessus du Mont

Blanc, c'est un très beau projet !
Ce sera un exploit sur le plan technique,
mais aussi sur le plan administratif."
Quelque temps plus tard, quand nous
nous battions pour avoir l'autorisation
d'être largués dans les couloirs aériens
qui traversent le ciel au-dessus du Mont
Blanc, je comprenais la portée des
paroles de mon père quand il m'avait
parlé d'exploit administratif.
Quand à la prouesse para, nous sommes
tellement heureux de l'avoir réalisée,
et avec tout ce que ça comporte à côté,
au niveau du matériel, des essais,
de la préparation et des adaptations.
En freefly, nous avons fait ce qui n'a
jamais été réalisé : une routine de haut
niveau complète en partant à 10 000
et avec tout l'équipement oxygène.
En montain swooping, nous avons
balancé une bonne "envoyade" à la verticale du plus haut sommet européen,
puis nous avons survolé l'arête la plus
haute et la plus longue que l'on puisse
trouver en Europe.
Nous ne savons pas encore ce que nous
accomplirons dans le futur, mais il est
certain que, quoiqu'il en soit, ce "combo"
au Mont Blanc restera le saut le plus
extrême de nos meilleures aventures
parachutistes." ■

+

LIEN
WEB

Le film intitulé "The Ultimate Skydiving
Combo"(durée 7mn57) et les quelques bonus
diffusés par Red Bull
http://skycombo.redbull.com/

43
Juillet14:326
paramag.fr

Nous remercions aussi vivement notre
caméraman Noah Bahnson qui a sauté
dans les mêmes conditions que nous.
Après nous avoir filmés en chute
et ouvert à la même hauteur que nous,
il devait rester à l'écart sous voile afin de

PREMIÈRE

Les médias nous ont mis à l'honneur
après notre exploit, mais cette aventure
fut possible grâce à de nombreuses
personnes qui nous ont beaucoup aidé
et une solide équipe qui nous a accompagnés. À ceux cités tout au long de
l'article s'ajoutent également les fabricants tel que le constructeur italien
Tonfly qui a conçu spécialement pour
nous une combinaison de saut géniale,
doublée en spandex "windstopper" et qui
fut un remède efficace contre le froid.
En dessous de cette combi de freefly,
nous avions juste une fine combinaison
moulante spécial moto. C'était suffisant
et nous n'avons absolument pas eu froid.
Au niveau de la tête, nous étions équipés
de nos casques habituels Ton Fly avec
une fine cagoule dessous. Avec les
masques à oxygène et les masques de
ski Julbo, très techniques, nous avions le
visage et la tête parfaitement protégés.

>

Toute une équipe
http://www.paramag.fr http://skycombo.redbull.com/
ParaMag - n°326 - Juillet 2014

Table des matières de la publication ParaMag - n°326 - Juillet 2014
