ParaMag - n°329 - Octobre 2014 - 23

exactement ce qu'elle valait. Idem pour
l'équipe canadienne que l'on savait plutôt
forte. Nous étions sereins mais vigilants,
ne voulant rater aucun saut en début de
compétition. Un saut catastrophe peut vite
arriver et être déterminant dans le classement. Durant les premières manches,
nous voulions donc assurer et observer,
afin de voir qui étaient vraiment
nos adversaires.
À l'issue des trois premières manches,
nous avions 11 points d'avance sur Arizona
Arsenal, et 16 points d'avance sur les
Canadiens. Nous avons donc réalisé que
nous étions techniquement au-dessus
du lot. Nous savions que si nous ne nous
rations pas techniquement,
nous étions intouchables"

Peu de pression
"Toutefois, nous n'avons pas été dans la
grande performance tout le temps.
Sans pression, nous n'étions pas toujours
à bloc au niveau concentration.
Personnellement, c'est la première fois
que je fais une compétition à ce niveau en
étant aussi relax. Il nous fallait seulement
faire la compète en gérant notre avance,
tout en sachant que nous avions vraiment
les moyens de le faire, et sans avoir le
couteau entre les dents à chaque saut.
Sans pression, on a dû se relâcher à
certains moments, et ne pas faire certains
sauts comme nous aurions vraiment été
capables de les faire.
Nous aurions pu créer l'écart encore
davantage. Néanmoins, nous avons eu
trois sauts vraiment magiques pour
lesquels on s'est vraiment fait plaisir,
avec le genre de score intouchable à ce
niveau de compétition. Ces sauts-là étaient
les plus techniques du tirage. Nous étions
alors plus concentrés et tendus, car nous
savions qu'il y avait possibilité de se rater
et ainsi voir notre avance se réduire."

Nostalgie

J'ai préféré ces championnats du monde
difficiles, même si c'est tellement "horrible"

La dernière recrue
"Cathy a été remarquable dès son entrée
dans l'équipe et jusqu'à la fin du championnat du monde. Elle s'est accrochée
physiquement et mentalement pour monter au niveau du noyau dur de l'équipe.
Elle est entrée directement dans l'équipe
sans passer par les chemins de la sélection. Nous l'avons recrutée tout simplement parce qu'elle est au-dessus du lot.
Pour elle, ce fut une expérience intense,
un condensé de moments difficiles et de
grands bonheurs. Son expérience en freefly de compétition était énorme lorsqu'elle
est entrée dans Team4Speed. Mais le VFS,
c'est plus dur à vivre sur le plan humain,
c'est presque impitoyable. En freefly,
on peut toujours atténuer, camoufler les
petites défaillances durant un saut.
Le VFS, c'est un autre état d'esprit. Il faut
constamment travailler les uns par rapport
aux autres avec précision, tout le temps,
durant les 35 secondes. On est vraiment

L'équipe nationale américaine à 8 les Golden
Knights, championne du monde.
Photo Willy Boeykens

dans l'état d'esprit du vol relatif. Cathy a su
vraiment s'adapter à cette rigueur.
Au début, quand elle est entrée dans
l'équipe, on était souvent sur son dos.
C'était la p'tite nouvelle qui sautait avec 4
doubles champions du monde. On la
"brisait" en fait, alors que nous-mêmes
faisions encore des erreurs. Notre entraîneur
Philippe Schorno a vite remis tout ça en
ordre. Sans lui à nos côtés durant 7 ans,
Team4Speed n'aurait probablement pas
connu ce fantastique destin."

Golden Knights à 8
Au cours de ce championnat du monde
2014, l'équipe américaine les Golden
Knights confirmait leur grand retour dans
l'arène du vol relatif à 8 en gagnant cette
compétition. On se souvient que cette
équipe militaire avait déjà gagné l'or il y a
deux ans à Dubaï. Avant cela, elle n'avait
plus réussi à percer depuis 1997, année
des magnifiques championnats du monde
en Turquie à l'issue desquels les Knights
gagnaient leur 6ème titre suprême consécutif. Après 10 ans de règne, de 1987 à
1997, puis après une longue marée basse,
de 1999 à 2010, l'équipe de l'US Army
semble maintenant avoir retrouvé une vitesse de croisière. C'est grâce à une bonne
sélection faite pour 2012 qui engendra une
équipe encore plus mûre pour cette année
2014, le tout édifié sur un programme
d'entraînement chargé, grâce aux gros
moyens dont bénéficie la section Golden
Knights de l'US Army.

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Octobre14:329
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"Au cours des grandes compétitions des
années précédentes, Team4Speed a dû
vraiment se battre pour gagner, notamment
les championnats du monde 2010 et
2012. À cette époque, il m'est arrivé de
penser que j'aurais vraiment aimé vivre
un championnat du monde plus cool,
avec une belle avance, une compète facile
à gérer, et où on fait un peu la dém'.
C'est finalement ce que nous avons connu
cette année en République tchèque.
J'en rêvais et je l'ai eu ce championnat du
monde "à-la-cool". Eh bien finalement je
suis un peu nostalgique car, au final,
c'est tellement bon de gagner quand on
doit tout donner jusqu'au bout,
avec la boule au ventre à chaque saut.

quand on est en train de le vivre,
quand dans l'avion on n'est pas bien,
quand on voit ses coéquipiers tendus,
quand le stress est lourd et palpable.
Ce sont des moments vraiment très durs
à vivre, mais qui sont juste fantastiques
une fois que tout se termine et lorsqu'on
bascule de l'angoisse à l'euphorie.
Cette fois, à Prostejov, nous n'avons pas
connu cela. Néanmoins, ce qui est
finalement génial, c'est d'avoir gagné
consécutivement 3 titres de champions
du monde, et en changeant de coéquipier
pour cette dernière de Team4Speed."

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