ParaMag - n°332 - janvier 2015 - 5

Un débat est constitué d'arguments et
votre courrier n'en manque pas. C'est donc
dommage qu'il n'évite pas totalement, mais
de peu certes, l'écueil de s'en prendre à
l'homme, ou plutôt à l'avocat. Mais c'est si
savoureux de s'en prendre à un avocat en
invoquant l'article 221-6 du Code Pénal
que, comme beaucoup, vous n'avez pas
pu résister à la gourmandise.
Péché véniel : vous êtes pardonné.
Il se trouve qu'ayant obtenu mon BEES 1
en 1990 et ma qualif instructeur para-pro
en 1993, j'ai connu les accidents que vous
évoquez. Mais votre analyse est incomplète. Les accidents des années 1990 sont
liés aux matériels des années 1990.
L'accident de 2014 s'est produit avec un
sac-harnais Vectra, un matériel des
années 1990, justement.
Ces matériels nécessitaient des (auto)vérifications jusqu'avant la sortie de l'avion,
et un simple passage d'un doigt sous le
rabat permettait de vérifier la position de
l'aiguille. C'est (quasi)impossible à faire sur

Je n'ai cependant pas émis l'idée de ne
plus faire de vérifications. Voici d'ailleurs
ma suggestion dans la chronique incriminée : «Les mesures à prendre auraient pu
être : 1) vérification systématique par un
moniteur des parachutes au sol avant de
monter dans l'avion... 2) limitation de tous
les mouvements inutiles dans l'avion.»
Y êtes-vous opposé ?
En revanche je suis contre l'obligation,
je dis bien l'obligation, d'une vérification
systématique de tous dans l'avion avant le
largage, et surtout contre la responsabilité
que la DT 41 fait peser à cet égard sur
tous les dirigeants, pilotes, directeurs
techniques, moniteurs, initiateurs de faire
respecter cette obligation de contrôle.
En cas de problème, il sera impossible au
DT au sol, au pilote occupé au largage,
ou au dirigeant dans son bureau de prouver
que la «vérification systématique» dans
l'avion avant largage, qui engage leur
responsabilité, a été faite, et bien faite.
Vous abondez dans mon sens quand vous
écrivez : «Bien sûr qu'il y a des fois où ce
n'est pas possible». Avec la vérification
«systématique» de la DT 41, il n'existe pas

30 ans

du bon vin : pour se bonifier il a besoin de
temps et d'amour, c'est la raison qui fait
que l'on se sent bien ici...

30 ans déjà, 30 ans à peine,
30 ans de joies, 30 ans de peines...
Trois décennies qui pour certains dépassent leur âge, pour d'autres ne sont qu'un
passage dans une vie remplie de nuages,
d'amitié et d'air frais.

Le temps, ce temps qui a tout permis,
ce temps qui s'étire, si différent, qui prend
une autre dimension quand on s'équipe,
quand la porte s'ouvre, quand la première
bouffée d'air glacial entre dans des poumons gorgés d'adrénaline, quand la fraction
de seconde du presque premier grip
devient éternelle, ce temps qui fait fi de
tout repère, de tout sablier est plus beau,
plus pur, plus vivant, il nous appartient,
il nous unit et nous donne ce même
mouvement dans le sang...

Mais pour tous la chose est sûre, les sensations sont au rendez-vous des premiers
balbutiements jusqu'à la maîtrise de l'art...
Le temps a glissé sur le tout premier avion,
les premiers locaux, les premiers parachutes pour les améliorer, les embellir,
les agrandir et les multiplier sans magie,
simplement avec de la volonté, de l'abnégation, de la persévérance, une présence
sans faille, une envie sans limite avec
toujours ce même mouvement dans le
sang : «aller là-haut»...

Nous récoltons ce qui a été semé depuis
onze mille jours maintenant, c'est comme

En cas de problème, allez expliquer à un
juge qu'il n'y a pas «manquement à une
obligation ou homicide par négligence»
(plutôt que «par imprudence») parce que
«ce n'est pas possible», alors que pour
la FFP c'est systématique.
Vous vous trompez en écrivant que si le
couple PAC part en dernier le moniteur
n'a pas à se faire vérifier. Il doit l'être «systématiquement» avant le début du largage,
selon la DT 41. Le pilote qui engage sa
responsabilité devra y veiller. Reste à savoir
par qui de compétent il sera vérifié.
Alors oui, on peut contrôler une aiguille,
regarder son voisin, «et toutes ces petites
choses». Ai-je dit le contraire ? Il faut le
faire, ça n'engage la responsabilité de
personne et ça aide à la sécurité.
Vous invoquez la nécessité de «redonner
aux DT des marges de manœuvre» au
sujet de la DT 40 (video-tandem).
Et si on lui redonnait aussi des marges de
manœuvre sur les modalités de vérification
des matériels selon le type de matériels
et d'aéronef utilisés ? En tant qu'ancien
DT de Pamiers, vous saurez apprécier.
Cordialement.
Yves-Marie Guillaud

laissent aux songes un goût sombre
et douloureux...
Venez ! Soyez heureux ! Sentez sur vos
épaules le poids de tout ce qui a été fait
avant et de tout ce qui se fera après, soyez
humbles, soyez membres,
soyez parachutistes...
Toute l'année ce cœur emplit l'air de ses
battements que seuls les Pyrénées
et quelques-uns peuvent entendre. L'été,
c'est le pied ! La chaleur que dégage
l'équipe au sol nous fait vite oublier, làhaut, la rigueur de l'hiver ariégeois,
mais là, c'est les vacances alors pas de pénitence, les carnets de sauts au feu
et le DT au milieu...
Derniers instants de cette trentième année
qui se parachève pour laisser sa place à la
prochaine, et ceux qui viennent chercher
la trace de cette première peur, celle qui a
disparu dans leur chair, noyée dans ce
mouvement de sang, la trouveront au fond
des yeux d'un tandem ou d'un premier
saut, pour s'en délecter en oubliant qu'ils
l'ont eux-mêmes offerte, jadis...
30 ans c'est jeune pour un cœur, alors venez
prendre et donner du plaisir, remplissezvous en vous vidant pour que ce cœur
batte et batte encore pendant 100 ans...
Bruno Delmas - CEPS Ariège Pamiers

05
Janvier15:332
paramag.fr

Toute cette énergie, tous ces zèbres que
les plus jeunes ne connaîtront jamais,
qui ont fait disparaître les taches de
kérosène avec leur sueur à force de passer
et repasser, nous laissent aujourd'hui
ce lieu magique qui le restera tant que la
passion sera vraie...

Vous êtes, nous sommes le cœur même de
cette aventure, ce cœur qui bat la chamade
à chaque fois que la barrière se lève,
que les portes du hangar s'ébranlent,
que le groupe est branché, que les
rotations s'enchaînent jusqu'à plus soif,
que les salles se remplissent pour débriefer, que les bons repas se suivent et ne se
ressemblent pas (les poubelles aussi),
que le «une minute» retentit, que les éclats
de rires et de joies fusent au posé,
que pâquerette s'élance bravement
à la rescousse, que les fêtards coupent le
son vers quatre heures et qu'on puisse
enfin dormir. Ce cœur, c'est nous tous
qui le faisons battre à chaque instant
que nous passons ici, et ceux qui y ont
pleuré n'oublieront jamais les larmes qui

de «fois où ce n'est pas possible».
C'est bien ce que je lui reproche.

COURRIER DES LECTEURS

Merci de l'intérêt que vous portez à la
chronique «Iconoclaste». C'est d'ailleurs
l'occasion de rappeler qu'elle a pour objet
d'ouvrir des pistes de réflexion, pas de réaliser un dossier exhaustif sur les sujets traités. Votre courrier s'inscrit parfaitement
dans cette logique.

certains sac-harnais, comme un Atom par
exemple, dont tous les rabats sont conçus
pour résister aux contraintes du free-fly
(vitesse et positions).

Réponse de la rédaction

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