ParaMag - n°334 - Mars 2015 - 40

TOURNAGE

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De plus, même si la Red est une grosse
caméra pour la chute, elle est plus petite,
plus compacte et plus légère que les
caméras 35 mm que j'utilisais auparavant.
C'est donc plus confort pour voler dans
toutes les positions, que ce soit à plat,
en freefly ou en track. Le sport a tellement
changé ces dernières années, c'est devenu
très dynamique. Il est donc important,
pour quelqu'un comme moi qui travaille
avec du poids sur la tête, d'avoir du
matériel qui entrave le moins possible
l'agilité nécessaire aux différents types
de vol moderne.
Lorsque je vends mes services pour une
production de film, je loue également ma
caméra. Cela me permet de récupérer mon
investissement. Mais j'utilise aussi cette
caméra super-performante pour mes
projets personnels, lorsque je filme des
événements parachutistes, des boogies,
des records. La qualité est tellement élevée,
pour le puriste que je suis, que j'estime
que certains événements parachutistes
méritent d'être mis en images avec cette
caméra. Elle a des fonctionnalités que
j'adore telles que le slow motion
et la possibilité de tirer des photos
en même temps que je filme.

Mars15:334
paramag.fr

Ces dernières années, on ne t'a jamais
vu avec un casque beaucoup moins
chargé qu'avant, quand c'était l'époque
des caméras 16 ou 35mm. De nos jours,
les caméras vidéo qualitatives font partie
de l'air du temps. Pourquoi le casque de
Norman Kent semble-t-il toujours aussi
lourd qu'avant ?
Pas mal de personnes me posent la question : «Pourquoi continues-tu à sauter avec
des grosses caméras alors que, de nos
jours, on a de la qualité avec des caméras

toutes petites ?» La réponse est simple.
Avec ces caméras numériques toutes petites, tels que la Go Pro ou l'une des meilleures Sony à 750 dollars par exemple, la
qualité est loin d'être aussi bonne que celle
des grosses caméras numériques dont la
technologie ne peut être égalée par des
petits modèles. Un caméraman professionnel qui veut la meilleure qualité qui soit ne
peut pas se passer, même actuellement,
des plus grosses tailles de caméras.
Même si la qualité d'image d'une Go Pro,
par exemple, semble très bonne sur un
écran d'ordinateur, cela reste une image
amateur qui présenterait un gros manque
de définition si elle était projetée sur grand
écran. Et moi, ce que j'aime, c'est la belle
et grande qualité d'image.
Parmi les gros tournages de ta carrière,
y en a t-il un que tu as préféré plus
que les autres ?
Il n'y a pas une seule réponse à cette
question. Il y a de nombreux éléments et
situations qui rendent un tournage mémorable. Le film Drop Zone, par exemple, ce
fut une énorme production, on a filmé
beaucoup et le tournage a duré longtemps.
Il y a de très nombreuses séquences para
dans ce film et on s'en rend compte immédiatement. J'ai eu donc un immense plaisir
à travailler dans cette équipe parachutiste
très étoffée sur un tournage qui a duré
plusieurs mois. Pour certains autres films,
c'est par exemple l'endroit, la beauté du
lieu vu du ciel qui m'a sensibilisé. Toutefois, le travail que j'ai préféré faire dans ce
genre de production pour le cinéma est
celui pour le film Cut Away.
Certes, ce n'est pas le meilleur des films
du genre, mais il m'a laissé un excellent

Les doublures parachutistes, encadrées par les deux
caméramans, devant le Skyvan tout noir.
Photo Steve Cole

souvenir parce que j'y ai travaillé comme
directeur de la photographie de l'équipe
aérienne. Pour les très nombreuses
séquences, j'étais donc responsable de
tous les aspects créatifs, et j'adore ça.
Pour moi, l'essence même de mon travail
et de ma passion, c'est la créativité.
Mais quand je dois m'adapter aux
exigences d'un réalisateur, comme ce fut
le cas pour Kingsman, je le vis bien aussi.
C'est mon job et je considère avoir vraiment de la chance de vivre cette passion-là
depuis maintenant près d'une quarantaine
d'années. ■

Bonus : l'autre
séquence para...

Surprise vers la fin du film : il y a une
autre séquence para, plus courte, mais
tout aussi suprenante. Roxy va encore
devoir vaincre sa peur du vide en
jouant les Felix Baumgartner...
Ou plutôt les Alan Eustache, puisque
c'est accrochée sous un double ballon
stratosphérique qu'elle va devoir
monter très-très haut pour "descendre"
un des satellites du "méchant" et stopper sa funeste entreprise mondiale.
Nous ne dévoilerons pas non plus
la fin de cette séquence, qui est bien
une séquence para puisque, c'est bien
connu, les ballons stratosphériques
finissent toujours par exploser...

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