ParaMag - n°343 - Décembre 2015 - 56

Conseils
de pros
Loriou
Par Benjamin

>> Pliage

PLIAGE DU GLISSEUR HORS DES STABILISATEURS :

UNE BONNE CAUSE AU MAUVAIS EFFET

Le but ultime du pliage est d'obtenir une ouverture parfaite, douce et dans l'axe. Il existe une multitude de méthodes de pliage.
Dans l'ensemble, toutes se ressemblent, dans le détail, chaque personne qui plie a sa propre façon de faire.

Photo #1

Quand on rencontre un problème récurrent
d'ouverture, on est tenté d'aller piquer les
idées des autres. On regarde ce que fait
celui qui plie à côté, on demande à un
pote à l'apéro : «Tu fais comment toi pour
que ta voile ne tourne pas à l'ouverture ?»,
on va demander au mec qui semble être
un pro parce qu'il a x milliers de sauts...
Puis on applique, sans réfléchir aux
éventuelles conséquences, ce qui pourrait
révolutionner nos futures ouvertures.
Et voilà comment se propagent des
techniques de pliage qui, certes, peuvent
être efficaces pour résoudre tel ou tel
problème, mais qui peuvent aussi
en engendrer d'autres, notamment
l'usure prématurée du matériel.
L'un des problèmes les plus fréquemment
rencontrés : "Ça claque ! Ça tarte !
C'est sec !" Ou encore "Je me fais
démonter à l'ouverture..." pour les plus
poètes ! Comment temporiser de façon
efficace l'ouverture ? Telle est la question...
L'élément principal pour temporiser
l'ouverture est le glisseur. C'est son unique
but. Il n'est pas le seul à rentrer en jeu
pour temporiser, mais il est prépondérant.

Décembre15:343
paramag.fr

Depuis quelque temps, une méthode de
mise en place du glisseur a vu le jour dans
les salles de pliage. Même si elle est
efficace, elle est ou elle va être dévastatrice
à plus ou moins long terme pour les
glisseurs, et par conséquent pour
les ouvertures.
Pour qu'il soit efficace immédiatement,
le glisseur doit être positionné «en croix».
C'est-à-dire que lorsque les quatre
anneaux sont rassemblés, chaque bord
du glisseur est écarté de façon à dessiner

un «+». Le bord avant vient se glisser
au niveau du bord d'attaque du caisson
central, le bord arrière passe entre les
groupes de suspentes vers le bord de fuite
et les deux bords latéraux viennent se
glisser dans les stabilisateurs (un de chaque
côté !) entre le groupe de suspentes B et C.
Au moment de l'ouverture, lorsque les
anneaux vont s'écarter, le glisseur ainsi
positionné pourra immédiatement
prendre l'air et faire son effet.
La nouvelle «mauvaise» méthode consiste
à ne pas glisser les bords latéraux dans
les stabilisateurs, mais à les faire ressortir
par-dessus ces stabilisateurs.
En effet, positionné de la sorte le glisseur
prend l'air encore plus vite et retarde
même la prise d'air des stabilisateurs.
Pour avoir constaté qu'on utilisait cette
méthode sur mes matériels, je confirme
que l'efficacité est réelle. J'avais des
ouvertures encore plus douces que

d'habitude. Mais en réfléchissant un peu,
quelle erreur !!
Un peu de géométrie : sur beaucoup
de voilures, la distance entre les anneaux
du glisseur (bord latéral) est plus longue
que la distance entre les groupes B et C
(photo n°1). Cela permet au glisseur de
prendre la forme d'une «cloche» et d'être
encore plus efficace. Au moment de
l'épanouissement de la voilure, les stabilisateurs vont se tendre, l'air emprisonné
sous la voilure, en voulant s'échapper,
va pousser sur les stabilisateurs alors
que le glisseur est au milieu, gonflé, et empêche ou ralentit cet épanouissement.
Si le glisseur n'est pas à l'intérieur des
stabilisateurs comme il se doit (photo n°2),
mais par-dessus (photo n°3 et 4),
au moment où les stabilisateurs vont se
tendre, le glisseur ne va pas garder sa
forme de cloche, mais une poche va se
créer à l'extérieur des stabilisateurs
(photo n°5 et 6).

ParaMag - n°343 - Décembre 2015

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