ParaMag - n°346 - Mars 2016 - 54

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Photo ci-dessus :
Un saut de Jacques Menget en 1933, en direct-bag. Le conteneur du parachute est accroché
à la balustrade, et une corde pend du tablier du viaduc. La date ajoutée sur la photo laisse planer
un doute, elle n'est pas écrite de la main de Jacques Menget, et le saut a lieu de l'autre côté
du viaduc de Palaiseau, sous les lignes électriques.
Collection Christiane Menget
Photos ci-contre :
Jacques Menget filmé lors de l'un de ses sauts du viaduc
de Palaiseau, à l'été 1933, au moment où il va se poser au
pied du viaduc de Palaiseau, la voile termine de se mettre
en pression juste avant l'impact au sol.
Collection Christiane Menget

Photo ci-contre :
Portrait de l'ingénieur, inventeur, acrobate aérien
et parachutiste Jacques Menget.
Collection Christiane Menget

HISTORIQUE

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Mars16:346
paramag.fr

Nantes. Dans le même temps, aux ÉtatsUnis, ponts, buildings et même la Statue
de la Liberté sont mis à contribution.
La mise au point de la technique de pliage
du parachute en conteneur adaptée
aux sauts de ballon, et d'avion dès 1910,
permet aussi de se lancer plus facilement
de points fixes comme les ponts.
Ceux-ci dépassent rarement les 50 mètres
de hauteur, et la possibilité de les utiliser
dépend aussi de l'évolution des voilures
de parachute, principalement de leur
capacité à se gonfler rapidement.
Une qualité recherchée à une époque où
les avions volent souvent près du sol.
Donc Menget saute sans difficulté du
viaduc de Palaiseau, ce 1er juillet 1933,
devant un petit attroupement de paysans
et de curieux intrigués. Un saut en directbag avec le conteneur attaché à la
balustrade du viaduc. La voile se déploie
et se gonfle au dernier moment,
mais finalement le saut se passe bien.
Apparemment, le vent ne fait pas peur
à Menget : juste après le saut on le voit

gonfler son parachute au sol pour la photo.
Au total Menget fera 3 sauts à Palaiseau
en juillet et août 1933, toujours à 21,50 m
du sol.

les frais 27 ans plus tard à San Francisco
(voir ParaMag n°344, "L'Aigle Brisé de
Frisco").

Pour Jacques Menget l'acrobate expérimenté, ces sauts sont aussi l'occasion de
tester l'autre méthode historique des sauts
de ballon, celle utilisée de 1784 à 1912 :
se laisser tomber avec le parachute non
plié suspendu au-dessus de la tête (voir
ParaMag n° 331 "Suspendus sous le Ballon"). Menget accroche son parachute par
l'estrope à une potence, au moyen d'un
élastique ou d'une ficelle à casser, et le
laisse pendre le long du tablier du pont.
Puis il se laisse descendre à son tour le
long d'une corde, se met en place sous le
parachute, et lâche la corde.

En l'espace d'un
éclair

Alors qu'il tombe, le parachute se décroche et s'ouvre à très basse vitesse.
Une technique dangereuse en cas
d'incident de mise en place ou de décrochage intempestif du parachute, puisqu'il
est difficile ensuite de remonter le long de
la corde. Le cascadeur Robert Niles en fera

Au milieu des années 30, Jacques Menget
est aussi connu comme ingénieur
et inventeur parachutiste, doublé d'un
expérimentateur qui recherche la notoriété
afin de promouvoir son invention récente,
un parachute à double coupole.
De fait, une jupe périphérique suspentée
séparément est ajoutée à la coupole
sphérique traditionnelle du parachute,
et l'ajustement entre les deux fait varier la
surface, le taux de chute et la vitesse
d'ouverture. D'après son inventeur,
ce parachute offrait de nombreuses
qualités, les principales étant qu'il ne
pouvait se mettre en torche à l'ouverture,
et qu'il permettait des sauts à très basse
altitude, de ballon d'observation ou d'avion.

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