ParaMag - n°347 - Avril 2016 - 57

Photos ci-contre : Prises de profil et sous le même
angle, ces deux photos publiées côte à côte
montrent bien les différences de forme
entre deux voiles de type différent.
Photo de droite : Antoine Alacusos
Photo de gauche : Norman Kent

CONSEILS DE PROS

observer. Si vous ne le ressentez pas,
peut-être que lui verra que vous ne
pilotez pas cette nouvelle voile
comme il le faudrait.
Les essais que nous décrivons ici sont
ceux d'un «monde parfait». C'est dans
cette direction qu'il faut tendre, même
s'il n'est pas toujours possible de
disposer du matériel à tester autant
que l'on voudrait.

L'état du matériel

Mesurer la taille d'une voile ?
Pas si simple... !
Afin d'insister sur le fait qu'il n'y a pas que la taille qui compte, il est bon de
préciser que tous les fabricants n'utilisent pas la même méthode pour mesurer
la taille de leurs voiles. Cette problématique n'est pas nouvelle, elle est avérée
depuis longtemps et, à tailles soi-disant égales, les différences peuvent être
sensibles d'une marque à une autre.

Willy Boeykens

Les industriels peuvent se servir de :
■ la surface de l'extrados (tissu étalé à plat sur le sol),
■ la surface de l'intrados (tissu étalé à plat sur le sol),
■ La moyenne entre ces deux mesures, soit surface de l'extrados + surface de
l'intrados : 2
■ La surface projetée au sol. Pour simplifier, c'est comme si on mesurait
l'ombre de la voile avec une lumière placée au-dessus de la voile.
Avec cette méthode, à surface égale, le calage de la voile à lui seul fait varier
le résultat. Une voile calée «à piquer » va avoir une surface projetée plus petite
qu'une voile calée «plus à plat», même si les autres méthodes ont donné
des résultats similaires.

Si vous investissez dans du neuf,
la question ne se pose pas. Par contre,
si vous vous orientez vers un parachute
d'occasion, il ne faut pas acheter
n'importe quoi. Rassemblez le maximum
d'informations que vous pouvez.
Son âge, son nombre de sauts,
comment a-t-il été stocké ?

Renseignez-vous sur l'entretien à venir.
Faut-il prévoir une maintenance du

Un autre effet pervers, déjà observé avec les tableaux et réglementations précédentes, est que le tableau peut aussi pousser des utilisateurs à descendre de
taille de voile. Dédric Hourde, représentant international pour une célèbre
marque de voile, totalise plusieurs années d'expérience et de contacts sur le terrain.
Il le confirme : «De par mon travail, je rencontre régulièrement des pratiquants
qui désirent changer de voile; et j'ai pu constater l'évolution de la façon dont le
tableau introduit en 2003 est perçu. Là où il y a quelques années, le tableau
était une limite de taille minimum à ne pas dépasser, les sautants, une fois
habitués à cette nouvelle réglementation, ont commencé à le percevoir comme
une sorte de guide, puis un peu plus tard encore, comme un objectif à atteindre. Et le soir, au bar, si on avouait utiliser une voile plus grosse que ce que le
tableau permettait, on était presque regardé de travers ! On n'était pas cool...
Ces deux dernières années, cet effet pervers était même pire : à de nombreuses
occasions, j'ai été approché par des sautants m'expliquant qu'ils DEVAIENT
descendre de taille de voile. Et quand je leur demandais pourquoi "ils DEVAIENT", leur réponse était "à cause du tableau"...
Voilà ce que j'ai constaté sur les réglementations précédentes et je crains que,
si ce nouveau tableau n'est pas accompagné de véritables mesures éducatives,
le même phénomène se reproduise.»

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Avril16:347
paramag.fr

N'achetez surtout pas un parachute sur
photos ! Quand bien même vous
l'achèteriez sans l'essayer, il vous faut
au moins l'inspecter ou le faire inspecter
par une personne compétente.
Les articles sur la «surveillance du
matériel » publiés dans le ParaMag
de janvier et février derniers vous
donnent déjà une bonne base
pour estimer son état.

À titre de comparaison, la limitation de taille de voile est similaire à la limitation
de vitesse sur les routes. La réglementation fixe des limites, mais les méthodes
de mesure donnent des résultats différents : vitesse au compteur, vitesse mesurée par GPS et vitesse mesurée par le radar de contrôle. Mais le véritable effet
pervers n'est pas là... En mixant les deux effets, différence de taille réelle de
voile entre les marques et différence de type (classe 1, 2, etc.) un utilisateur
pourrait très bien se mettre en danger tout en respectant le tableau, et donc
sans le savoir.

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