ParaMag - n°348 - Mai 2016 - 43

Si le container du parachute s'ouvre
intempestivement et que la voile principale commence à se déployer, la traction
de la drisse ouvre la pochette dans
laquelle est logé l'extracteur.

MATÉRIEL

Pour moi, le système est maintenant
abouti. Je ne peux pas l'améliorer
sur le principe, mais seulement sur
quelques détails propres à chaque
modèle de wingsuit.
Comment se sont passés les essais ?
Combien de pilotes utilisent le WTP
actuellement en saut d'avion,
et en base-jump ?
J'ai fait les premiers essais d'avion en
Espagne, puis les développements en
Belgique. Et aussi sur le boogie de Texel,
en Hollande. Les 15 premiers sauts avec
l'extracteur non connecté à la voile,
afin d'éviter des soucis d'ouverture
intempestive. Au total une vingtaine de
sauts d'avion, avant le premier saut-test
en base-jump. Aujourd'hui, je cumule
environ 150 sauts avec le WTP,
dont 120 avec le prototype finalisé
sur une Vampire Race.
Mon ami Yves Petit et moi-même avons
également volé avec plusieurs wingsuits
différentes, destinées à mes testeurs.
Une douzaine de pilotes de France,
de Belgique, d'Italie, de Suède
et de Norvège. Les testeurs sont
majoritairement aussi des baseux.
En octobre 2015, j'ai comptabilisé plus
de 300 sauts effectués au sein de
notre petit groupe avec le WTP.
Vu l'interdiction du Wingtip Pouch en
France (voir encart «Quel avenir pour
les futures innovations ?»), des testeurs
français ont fait leurs premiers sauts
d'essai en largages de parapente ou
d'ULM. C'est dommage, mais c'est
comme ça, il n'y avait pas d'autre
choix. L'un d'entre eux, Pierre, est venu
s'entraîner intensivement d'avion à Spa,
en Belgique.
Quelles sensations en vol
et à l'ouverture du parachute ?
Il n'y a pas de différence en vol.
Yves Petit et moi avons fait pas mal
d'acro en saut d'avion. On peut voler
dos, lâcher les grippers et les reprendre
en main sans aucun problème.
La poignée tient parfaitement sur
le gripper grâce aux 2 ou 3 couples
de supermagnets. Le profil de l'aile
est à peine modifié, et la dissymétrie
n'a aucune conséquence notable.

L'ouverture est plus sèche qu'avec un
extracteur en fond de sac, les flux d'air
ne sont pas perturbés par le geste
d'ouverture classique, l'extracteur part
dans un flux laminaire. Pour l'ouverture
du parachute, ma technique consiste à
ralentir progressivement sans arriver
jusqu'au décrochage, tirer sur la
poignée, et me redresser dès que je
sens le sac s'ouvrir. Rien de plus simple.
Le Wingtip Pouch est-il adaptable sur
toutes les grandes wingsuits ?
Oui, à l'heure actuelle, je l'ai adapté
sur trois Venom Power de Phoenix Fly,
sur une Aura 1 et une Hatch de Squirrel,
sur une X-Bird, une X-Wing et une
Apache de Tony Suit, et sur une Ridge

Vues générale et de détail de l'implantation du
Wingtip Pouch sur un petit modèle de combinaison : la Hatch, du fabricant Squirrel. La photo de
droite montre le cheminement de la drisse qui est
logée dans un déflecteur à aimants, cousu sur
l'extrados de l'aile, et qui conduit la drisse de
l'extrémité de l'aile de bras vers le fond de sac.
Photos Cyril Payan

LIENS WEB

En août 2011, Jeff Nebelkopf filme
Simon Perriard testant un prototype
de Wingtip Pouch.
https://vimeo.com/27974702
Vidéo embarquée de Joël Gérardin durant le
vol où le Wingtip Pouch lui a sauvé la vie,
au "Fond de Cirque", près de Choranche.
(voir encart en page suivante)
https://youtu.be/4fR0sg04tYQ

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Mai16:348
paramag.fr

L'ouverture se fait très intuitivement,
par une simple traction sur la poignée
déjà logée dans le creux de la main.
Après les premiers sauts, le geste
devient complètement naturel.
Dès lors, le cerveau se retrouve
complètement libéré du petit stress lié

à la recherche de l'extracteur en fond
de sac, un petit stress qui devient très
grand en base-jump.

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