ParaMag - n°348 - Mai 2016 - 48

Cette séquence d'ouverture par le Wingtip Pouch est filmée à la verticale : la ligne de vol
horizontale est maintenue et l'extracteur sort de sa pochette en quelques centièmes de seconde.
Photos Yves Petit

MATÉRIEL

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Épilogue
Quel avenir pour les futures
innovations ?
Le Wingtip Pouch de Joël Gérardin nous
interroge sur notre capacité actuelle à
accepter les évolutions. La question se
pose désormais : quel avenir réel pour
les innovations parachutistes en France ?
Depuis son invention en 1975,
le hand-deploy s'est «promené» un peu
partout sur l'équipement du parachutiste, en fonction des nécessités
du moment (voir ParaMag n° 323,
Historique "À la poursuite du handdeploy" et encart «La naissance du
hand-deploy fond de sac»,
en pages précédentes).
Alors pourquoi pas en bout d'aile sur
une wingsuit, si le système est bien
pensé et fonctionne ? Par chance
personne n'a trouvé intelligent d'interdire
définitivement le hand-deploy il y a 40
ans, car nous en serions encore à tirer
sur de grosses poignées rouges à câbles
d'acier pour ouvrir nos parachutes !

Mai16:348
paramag.fr

48

Plus récemment, heureusement qu'on
a laissé des pionniers français comme
Laurent Bouquet et Patrick de Gayardon
sauter en skysurf et en wingsuit,
car le parachutisme serait passé
à côté d'une belle époque...

La FFP a émis en mars 2014 la directive
technique n° 38 qui interdit entre autres
les extracteurs déportés en wingsuit,
et ce sans avoir jamais à ce jour motivé
techniquement l'interdiction. Une décision
unilatérale prise malgré la nécessité
évidente de devoir simplifier le geste
d'ouverture du parachute pour les wingsuits
de grande surface, et alors même que le
"leg pouch", l'extracteur déporté sur la
cuisse, avait déjà été utilisé avec succès
depuis 1999. Dans ces conditions,
quel avenir pour les futures innovations
françaises ? Que l'on ne vienne pas
nous inventer maintenant qu'il y aurait
peut-être eu un jour un éventuel
incident !... Mais qu'on ne sait plus
trop où et quand ?...
Parce qu'avec cette attitude, au lieu de
procéder à des améliorations constantes,
il faut tout interdire sur un parachute :
les 3 anneaux, les poignées d'ouverture,
les élévateurs, les rabats, les suspentes,
les élastiques, le pod, les œillets...
sous le prétexte qu'il y a eu un jour un
incident avec ces éléments. Jusqu'aux
lacets de chaussures qui se défont
tout seuls, et dans lesquels on se
prend les pieds à l'embarquement.
Pendant qu'on y est, qu'on nous fasse
des parachutes en tôle d'acier bien
rivetée, parce que le tissu ça peut
se déchirer et que les coutures
lâchent parfois !

Reste à voir quelle sera la position des
directeurs techniques des centres para
non-affiliés FFP, l'avenir du Wingpouch
en France passera peut-être par eux ?
Ce qui est certain, c'est qu'au moment
où nous bouclons cet article, le Wingtip
Pouch a déjà sauvé trois personnes de
l'impact au sol durant un wingsuit-base :
Joël Gérardin lui-même, Yves Petit
et Sylvain Duchêne, tous trois en difficulté
lors d'un vol de proximité mal engagé. ■

+

BONUS
NUMÉRIQUE

Vue latérale d'une ouverture
en Wingtip Pouch.
Vue horizontale d'une ouverture
en Wingtip Pouch.
ParaMag - n°348 - Mai 2016

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