ParaMag - n°350 - Juillet 2016 - 5

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ÉDITO

Photo ci-contre :
Sous voile, une parachutiste vole avec la soufflerie
SkyVenture en arrière plan de la drop zone
Skydive Arizona. Elle fut une des premières DZ
aux États-Unis à être équipée d'une soufflerie
sur place et donc à offrir la possibilité
de pratiquer le «fly-in, fly-out».
Photo Willy Boeykens

de réaliser un geste technique dans la
perfection, mais se rater dans une
procédure de libération ou une manœuvre sous voile à basse hauteur,
ce n'est pas une bonne chose pour
le «parachutisme d'avion».
L'utilisation des souffleries dans la
pratique parachutiste est un changement comparable à celui de l'utilisation
de la vidéo en chute : elle fut d'abord
progressive, avant de devenir quasiment
systématique, notamment grâce à une
technologie qui ne cesse d'évoluer
et de se miniaturiser.
Au début, les vidéos étaient utilisées en
parachutisme par les compétiteurs
et les techniciens. Désormais, depuis
l'apparition des mini-caméras, la plupart
des parachutistes utilisent une vidéo
embarquée.

moins de 50 sauts d'acheter des blocs
de 10 minutes de temps de vol pour des
prix allant de 72 à 85 euros dans deux
souffleries belges, aux choix. Chaque
débutant peut acheter directement son
temps de vol au manifest du club, mais
il ne peut le faire qu'une seule fois. Ces
tarifs extrêmement bas sont possibles
car le club, qui achète le temps de vol
directement auprès des souffleries,
prend une partie du prix à sa charge,
et que la fédération flamande participe
également financièrement.
Des débutants qui progressent plus vite
et à moindre coût, ce sont de futurs pratiquants assidus, ce dont le parachutisme a besoin actuellement, c'est donc
une bonne chose pour le «parachutisme
d'avion».

En parallèle, le développement du vol
indoor a aussi des effets «pervers»,
moins évidents : on voit des flyers très
évolués sur les techniques de chute,
mais peu expérimentés en saut d'avion
et donc en technique sous voile.
À un niveau d'expérience élevé,
la diminution de la pratique outdoor
chez certains parachutistes et les
reprises tardives en saut d'avion peuvent
aussi avoir un impact sur la sécurité.
Les réglementations et les directeurs
techniques doivent servir de garde-fou
pour préserver les pratiquants, mais
c'est en premier lieu aux pratiquants
eux-mêmes de rester vigilants
et clairvoyants.
De nos jours, plus que jamais,
un chuteur peut tout à fait être capable

Le phénomène que nous sommes en
train d'observer avec le développement
des souffleries va vraisemblablement
devenir tout aussi important que l'arrivée
des ailes et de la vidéo. Et même si les
investisseurs en vol indoor n'ont pas fini
de se creuser la tête pour évaluer,
calculer, tester et appliquer les seuils
de rentabilité des souffleries, le mouvement indoor est en marche et il n'est
pas prêt de s'arrêter. Est-ce encore le
moment de se demander si c'est une
bonne chose pour le parachutisme ?
Passer la porte d'une soufflerie ne
procurera jamais la même sensation que
de passer la porte d'un avion en parfait
état de marche et en plein ciel.
Les ailes, les vidéos, les souffleries,
tout cela fait partie de notre paysage
parachutiste. Et alors ? Ces outils ne
représentent pas la finalité du
parachutisme.
Si vous avez oublié ce que représente
cette finalité, ou si vous ne l'avez pas encore trouvée, lisez donc l'excellent article
de Patrick Passe sur «Les bienfaits du
parachutisme», dans cette édition ! ■

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Juillet16:350
paramag.fr

À haut niveau, le «fly-in, fly-out» se développe également. C'est ainsi qu'en juin
dernier, l'équipe de France de vol relatif
à 8 a démarré sa saison d'entraînement
très tard et dans le nord de la France
(voir interview de Manu Sarrazin en
page 50). Disposant de peu de temps
avant l'échéance des championnats du
monde à Chicago, elle a alterné les
séances de saut d'avion à Maubeuge et

les séances de vol en soufflerie à
Weembi (Lille). Une équipe de France
qui peut optimiser son entraînement
sans avoir à aller à l'étranger, c'est une
bonne chose pour le «parachutisme
d'avion». Certains coachs en freefly pratiquent également le «fly-in, fly-out» pour
leurs élèves ou en perfectionnement
(exemples : Babylon à Empuriabrava,
Jim Gares à Lille, etc.).

On peut même aller plus loin dans la
comparaison en remontant à l'époque
des «parachutes ronds». Le passage
aux voilures de type aile a été tout aussi
progressif que systématique, à long
terme. D'abord réservées sous
conditions aux confirmés et aux voiles
principales, les ailes ont ensuite été
utilisées systématiquement en voilure
de secours et dans la pratique école.

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