ParaMag - N°360 - Mai 2017 - 21

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PORTRAIT

Lors du rassemblement Boogie Performance 2007
au Mont-Saint-Michel, soit un an après la disparition
accidentelle de Vincent Venier, Patrick Passe organise
une formation en forme de V, et il y intègre Pierre Venier.
Mélange d'émotion et de pression pour Pierre qui tiendra
bien sa place dans la formation.
Photo Jean-Pierre Roy

Le regretté Vincent Venier lors du boogie de Vichy en 1996.
Pierre saute toujours avec une photo de son fils dans sa combinaison.
Photo collection privée - DR

une lourde intervention chirurgicale,
il était déjà de retour dans l'avion.
Mais une autre épreuve bien plus difficile
l'attendait à Granville, lors du grand rendez-vous de la Saint-Michel en 2006 :
son fils Vincent disparaît accidentellement durant un saut de grande formation, suite à un problème d'ouverture
sur son parachute principal.
Tout comme son père, Vincent était
passionné de parachutisme, dès son
plus jeune âge, il le suivait sur les
terrains. «J'étais divorcé et j'emmenais
Vincent avec moi, lorsque j'allais sauter.
Les vacances d'été se passaient à Royan,
il a connu très jeune l'ambiance des
terrains. À 17 ans, il a voulu sauter et
nous sommes allés à Dieppe pour ses
premiers sauts en automatique, puis à
Bergerac pour sa progression en chute.
J'étais content qu'il saute et ça m'a fait
bouger, car il ne pouvait pas faire son
école au Havre, donc nous partions
en stage tous les 2. Il a rapidement
obtenu son autonomie, car il était doué
et ensuite il a volé de ses propres ailes.
C'était lui mon moniteur ! Il m'a donné
beaucoup de conseils et nous avons fait
beaucoup de sauts ensemble,
au Havre.»

Depuis, les 5 petits enfants de Pierre
ont presque tous sauté en tandem et

«J'habite à 6 minutes du terrain et je
restais en contact radio VHF avec Abeille.
Dès que j'entendais que ça allait démarrer, j'y allais, et il y avait toujours une
place pour moi dans l'avion.»
Le 15 avril dernier, dans «son» dernier
avion, ils étaient une 14 pour un vol
relatif. Une base à 4, avec Romane,
sa petite fille, et des piliers :
Pierre Lhopitallier et Francis Thomas.
Un moment riche en émotions.
Depuis l'aérodrome d'Octeville-surmer, après avoir décollé du plateau qui
surplombe la grande muraille cauchoise, c'est la montée verticale de la
mer avec vue sur les falaises blanches,
survol du cap d'Antifer, Etretat, le port
du Havre, les ponts de Normandie et
de Tancarville, l'estuaire de la Seine,
Honﬂeur, Trouville, Deauville, les plages
de débarquement... La vue est magnifique, il s'agit d'un des plus beaux sites
de France.
Un paysage qui surprend lorsqu'on le
découvre pour la première fois, et que
ce soit pour un premier saut ou pour un
dix millième saut. Un paysage qu'Abeille
Parachutisme et son staff font
découvrir à des milliers de passagers
tandem chaque année. Ce paysage,
Pierre ne s'en est jamais lassé, il y est
comme chez lui. Il est chez lui.
«Rien ne m'interdira de refaire par la
suite un petit saut en tandem
pour le retrouver» confie-t-il,
en guise d'au revoir... ■

Sauts avec
pacemaker

Pierre Venier a sauté 7 ans avec
un pacemaker. Après un premier
refus du médecin fédéral, il a tout
de même persisté auprès de son
cardiologue. Un processus précis
a été mis en place après l'intervention chirurgicale et en collaboration avec la direction technique
d'Abeille Parachutisme. Pierre a
d'abord ressauté en tandem, puis
il a repassé une série d'examens
pour évaluer comment le saut en
parachute inﬂuait (ou pas) sur le
pacemaker et son environnement.
Tout était correct et le cardiologue
a renouvelé et validé la pratique
durant 7 années, sans problème
particulier. En ce qui concerne
l'assurance, Pierre était alors
couvert chez le courtier AMTI, par
un contrat SNP (Solo non professionnel).
En 2017, Pierre atteignant l'âge
de 84 ans, son cardiologue a
trouvé préférable qu'il s'en arrête là.

LIENS WEB

Le reportage de France 3
https://goo.gl/hQIb1I
Le site d'Abeille Parachutisme
www.abeilleparachutisme.fr

21
Mai17:360
paramag.fr

2006 aurait du être une année exceptionnelle pour Pierre, en plus d'avoir
à fêter ses 50 ans de para, et grâce à
l'arrivée du Caravan au Havre, il avait
battu son record personnel avec 107
sauts dans l'année. Le destin en a voulu
autrement, le forçant à porter un autre
regard sur le parachutisme.

Romane, la fille de Vincent, pratique la
chute libre et depuis peu le vol relatif :
elle a passé son B2 en septembre 2016
à Gap, avec Martial Ferré.

https://www.goo.gl/hQIb1I http://www.paramag.fr http://www.abeilleparachutisme.fr

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