ParaMag - N°360 - Mai 2017 - 24

La recrudescence des accidents mortels
sous voile est généralement liée à l'apparition de nouvelles voiles principales plus
performantes : dans les années 80, avec
l'apparition du tissu porosité zéro et des
premières voies profilées, puis avec le
développement des voiles tri-cellulaires
et la réduction des tailles de voile sous
100 pieds carrés.

but d'entamer une réflexion sur les
bonnes habitudes à prendre et les
limites à ne pas dépasser. Il ne s'agit
pas seulement de délimiter une zone au
sol, il faut aussi prendre en compte le
volume d'utilisation de l'espace aérien,
comme en aéronautique.
La base est de déterminer la zone
dédiée à la survitesse, en adéquation
avec la ou les autre(s) zone(s)
d'atterrissage.

En 2017, qu'est-ce
qui change ?

Si l'on compare les 4 directives
techniques, DT 49 (2017) par rapport
à DT 38 (2013) et DT 48 (2017) par
rapport à DT 46 (2016), on constate

que les principaux changements
portent sur le pilotage sous voile.
Pour schématiser, on peut dire que la
DT 48 limite, régule et permet de
contrôler l'utilisation des voilures
principales, comme le faisait déjà la
DT 46. La DT 49 est plutôt axée sur la
formation et la pédagogie, les modules
permettent de marquer des étapes et
de bien structurer la progressivité dans
l'apprentissage sous voile,
comme le faisait déjà la DT 38.
Le seul point commun entre ces
directives techniques est la prise en
compte du nombre de sauts du
pratiquant, qui est utilisé d'un côté dans
le calcul de la taille de voile autorisé
(DT 49, ex DT 38) et de l'autre comme
un des critères d'entrée dans les
différents modules (DT 48, ex 46).

Gregory Crozier

RÉGLEMENTATION

n de nouvelles voiles hautes performances sont apparues sur le marché.
Dites de «classe 6», ces voiles étaient
considérées comme des prototypes,
mais certaines étaient déjà impliquées
dans les accidents de 2015,
n la banalisation des tailles de voiles
vers le bas,
n une volonté des pratiquants d'utiliser
le matériel le plus performant, le plus
rapidement possible, cédant à un
phénomène de mode,
n une diminution du niveau technique
sous voile, avec la pratique en
soufflerie : le niveau en chute augmente
de façon disproportionnée par rapport
au niveau sous voile,
n un manque de formation
et de formateurs.

Au cours de la décennie actuelle, les
premières compétitions officielles de
pilotage sous voile ont généré l'apparition
de modèles de compétition dont certains
ne sont même pas destinés à être
utilisés en chute.
Une nouvelle étape a été franchie en
termes de performance, et parallèlement
une augmentation des accidents fut à
déplorer.
En même temps que le matériel évoluait,
les techniques pour utiliser les voiles,
particulièrement en survitesse, ont
évolué aussi. Il est donc apparu nécessaire de faire évoluer la réglementation
et la formation. C'est pour cela que de
nouvelles directives techniques ont été
mises en place en deux phases
successives, entre 2016 et 2017.
Force est de constater que ces mesures
ont considérablement réduit les
accidents mortels sous voile.
La mise en place du Bi5 à 3 modules
et du tableau de la DT 46 posait les
bases d'une nouvelle réglementation
tenant compte de l'évolution matérielle,
mais aussi technique et sociologique.

Mai17:360
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Il s'agissait d'abord de donner un coup
de frein en réglementant, puis de mettre
en place progressivement un mode de
formation. Des aménagements étaient
possibles pour les parachutistes n'entrant pas dans les critères du tableau.
La limitation des zones de pratique
restait à affiner, elle avait d'abord pour

Il n'y a pas que la taille qui compte

1) Il est bon de rappeler que tous les fabricants n'utilisent pas la même
méthode pour mesurer la taille de leurs voiles. Cette problématique n'est pas
nouvelle, elle est avérée depuis longtemps et, à tailles soi-disant égales,
les différences peuvent être sensibles d'une marque à une autre.
Les industriels peuvent se servir de :
n la surface de l'extrados (tissu étalé à plat sur le sol),
n la surface de l'intrados (tissu étalé à plat sur le sol),
n La moyenne entre ces deux mesures, soit surface de l'extrados
+ surface de l'intrados : 2
n La surface projetée au sol (comme si on mesurait l'ombre de la voile avec
une lumière placée au-dessus). Avec cette méthode, à surface égale,
le calage de la voile à lui seul fait varier le résultat.
2) Il existe plusieurs classes de voile (classe de 1 à 6) qui différencient
chaque type de matériel, parmi les gammes proposées par les constructeurs.
C'est un facteur à bien prendre en considération puisque, de par leur conception, des voiles de taille identique présentent des vitesses de réaction et des
comportements complètement différents. Plus la classe est élevée, moins le
profil de la voile est épais, plus elle est piqueuse et donc rapide.
En mixant les deux facteurs, différence de taille réelle de voile entre les
marques et différence de type (classe 1, 2, etc.), un utilisateur pourrait très
bien se mettre en danger tout en respectant le tableau, et donc sans le savoir.

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