ParaMag - N°368 - Janvier 2018 - 32

TOURNAGE
Par Benjamin Loriou

VIDÉO «PARA»,
PRESQUE SANS «PARA» ...
Internet regorge de vidéos dans tous les domaines et le parachutisme
y tient une large part. C'est d'ailleurs la meilleure publicité
(bonne ou mauvaise...) pour notre sport.
Quiconque est habilité à sauter avec une caméra finit par publier
ses exploits, avec plus ou moins de compétences en prise d'image
et/ou en montage. En dehors de très grosses productions,
généralement financées par de grosses marques, il est plutôt rare
de découvrir des vidéos originales. Et quand les médias traditionnels
s'y risquent, souvent sans connaissance parachutiste, on tombe vite
dans le cliché et le déjà vu. Mais parfois, on peut trouver une perle...

En dehors de mon activité de parachutiste professionnel, je suis pilote de drone
pour la société de production audiovisuelle «Tendance Production», basée à
Paris.
Albéric Jouzeau, son producteur et
réalisateur, affectionne aussi les sports
extrêmes et s'intéresse à tous les
domaines. Par mon intermédiaire, il a
rencontré Sébastien Chambet, ami de
longue date, compétiteur de haut niveau,
entraîneur des équipes de France des
disciplines artistiques, vidéoman et
photographe.
Impressionné par son profil atypique,
Albéric lui propose, il y a quelques mois,
de réaliser et produire un film portrait
original. Son idée : la passion de Sébastien Chambet lui procure des émotions
et des sensations fortes, le film va retranscrire son histoire et son ressenti en
jouant sur des effets sonores et visuels.
Sébastien lui dit tout de suite «oui»,
emballé par la proposition !
Connaissant les choix artistiques du
réalisateur et l'expérience de vidéoman
du parachutiste, je suis sûr que la
rencontre sera très productive.
Nous ne remercierons jamais assez
Sébastien de nous avoir fait confiance,
car accepter les contraintes d'un tournage (temps, déplacements, ...) avec le
parti-pris «on va faire un portrait de toi
sans vraiment te voir sauter», c'était osé !

La préparation

Janvier18:368
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Après plusieurs jours d'échange, Albéric
me liste ses envies et besoins : tourner
sur une DZ et en pleine nature !
Je l'aiguille sur ce qu'il est possible de
faire sur un aérodrome et pendant une
séance de saut. N'étant pas du milieu
parachutiste et ayant juste fait deux
sauts en tandem, Albéric a besoin de
savoir comment filmer avec originalité
cet univers particulier et ne pas copier
ce qui a déjà été fait.

Une fois le projet finalisé, je me charge
de trouver des lieux en adéquation.
Il faut trouver une DZ ouverte à la date
que nous avons calée et obtenir l'autorisation d'y tourner. Le CERP Saumur nous
ouvre ses portes avec enthousiasme.
Pour les images en pleine nature, il faut
trouver un bel endroit en bord de Loire,
avec un banc de sable praticable et une
forêt photogénique. Nous voulons aussi
tourner certaines images avec un drone.
Il faut donc choisir le bon spot et s'occuper des autorisations. Après quelques
heures de repérage, le choix est fait.
L'idée originelle d'Albéric est d'ajouter
des images de chute essentiellement par
«flash». Des images aux quatre coins du
monde, c'est évident que Sébastien a
cela en stock. Il suffit de quelques coups
de fil pour obtenir l'autorisation de
les utiliser.

Le tournage

Les conditions météo nous offrent au
petit matin un magnifique brouillard à
couper au couteau et une atmosphère

cinématographique. Il faut avouer que
Sébastien semble perplexe quand
Albéric essaie de justifier la présence
du brouillard pour mettre en valeur
son activité parachutiste, totalement
incompatible avec ce temps ! Mais les
efforts d'explication du réalisateur et
l'imagination du parachutiste permettent
de commencer le tournage dans une
ambiance très conviviale.
Nous passons la matinée les pieds dans
le sable et dans la forêt.
La pause repas nous permet de peaufiner le tournage de la séquence «para»
prévu dans l'après-midi. Sébastien
semble s'imprégner beaucoup plus facilement de l'univers d'Albéric qui, quant à
lui, affine à nos côtés ses objectifs pour
la suite.
Direction la DZ de Saumur. La séance
de saut étant calme, cela nous permet
d'avoir l'avion au sol pour nous tout seuls.
Seb exécute un saut dans l'après-midi
pour que l'on filme son atterrissage.
Il nous suffit de nous écarter de l'espace
aérien de l'aérodrome pour obtenir un
plan drone en tenue de saut sans
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