ParaMag - N°371 - Avril 2018 - 56

Photo ci-contre
L'outil de travail de Tom Sanders durant
une vie de passion : casque,
appareil photo, vidéo, caméra 35mm.
12 kilos sur la tête.
Photo Aerial Focus
Photo ci-dessous
Denise et Tom Sanders à la ﬁn du
tournage à Haïti. Pour cette fois,
le casque de Tom était plus léger grâce à
la GoPro, au Sony RX10 et à la
Photosonics 1VN bien moins lourde
qu'une caméra 35mm.
Photo Aerial Focus

TOURNAGE

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chargeur de ﬁlm et chaque objectif avant
de partir pour le tournage. Comme c'était
le cas avant, avec des enjeux importants,
il fallait éviter tout problème technique
sur le terrain, des problèmes qui peuvent
se révéler trop tard, au développement
de la pellicule.
Une préparation méticuleuse fait partie
de la culture cinématographique, et
c'était d'autant plus indispensable avant.
Denise, mon épouse, et moi étions prêts
pour partir à Haïti. Denise allait être la
doublure de l'actrice haïtienne dont le
rôle était de tomber dans le vide au beau
milieu d'un rêve.
J'étais très excité à l'idée de vivre ces
quelques jours à Haïti, de réaliser ce
tournage sur pellicule, comme avant, de
travailler avec mon épouse en tant que
doublure devant ma caméra. Denise
avait préparé nos parachutes et j'avais
chargé les magasins des caméras prêtes
à être installées sur mon casque.

Parachute caché

Avril18:371
paramag.fr

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Les ﬁlms indépendants n'ont pas le
budget des grosses productions. Dans
cette séquence, les spectateurs ne
sont pas censés voir un parachute. Les
cascades avec des parachutes cachés
sont très coûteuses à produire. J'avais
plusieurs fois travaillé pour des James
Bond et autres gros ﬁlms publicitaires
pour lesquels le parachute était dissimulé sous une veste ou autre. La confection
d'un tel ensemble s'avère complexe et
coûteuse. Pour Haïti, nous avions donc
trouvé ce qui semblait être la meilleure
solution. La femme étant dans une
grande robe blanche, la société de
production voulait donc un sac-harnais
blanc aﬁn de l'effacer plus facilement en
post-production. Il n'y avait certainement
pas de sac-harnais blancs à Haïti.

Heureusement, je savais que Sunpath
conserve depuis longtemps un Javelin
d'exposition dont le conteneur est blanc.
Dans le passé, je l'avais utilisé deux fois,
pour le tournage d'une pub de bijoux et
pour une scène dans une vidéo de la
World Freefall Convention. Il n'avait pas
été utilisé depuis des années.
Sunpath l'inspecta complètement,
changea l'extracteur de la voile de
secours, ajouta un Cypres et l'expédia
à Denise, à Hawaii où nous habitons.
Denise y monta sa voile principale, et
nous étions prêts. Durant le tournage,
le parachute était souvent caché par la
large robe blanche. Et, lorsque ce ne fut
pas le cas, la magie de l'ordinateur ﬁt le
reste en post-production.

Une vie, une passion

À Haïti, ce fut très loin d'être un gros
tournage. J'avais connu des grosses productions aux budgets faramineux. Mais,
en travaillant sur pellicule pour ce ﬁlm
indépendant, je retrouvais les émotions
qui m'ont fait vibrer durant tant d'années,
inspiré par le talent de mes mentors
qui m'ont transmis l'art de la cinématographie parachutiste. Ray Cottingham,
Rande DeLuca, Carl Boenish, Kevin
Donnelly ont été ceux qui m'ont le plus

marqué. Ils partageaient librement leur
passion, comme un parent qui apprend
à son enfant à marcher.
Je leur serai indéﬁniment reconnaissant.
C'est grâce à cette passion
transmise que j'ai connu une telle vie. ■

À suivre...

Les plus grands moments de la
carrière de Tom Sanders feront l'objet
d'une deuxième partie, largement
illustrée d'une sélection parmi ses
meilleures photos d'époque, dans
notre prochaine édition de ParaMag.
À ne pas manquer donc, dans le
numéro de mai, des instants qui ont
marqué le grand écran tels que, par
exemple, les séquences parachutistes
dans le ﬁlm Point Break avec Patrick
Swayze.
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