ParaMag - N°375 - Août 2018 - 40

COMMÉMO

DE 1944 À 2018, AUX GLIÈRES...
Le 17 juillet dernier, à l'occasion du 74ème anniversaire du combat des Glières, une vingtaine
de parachutistes ont réalisé un saut de démonstration sur le plateau, situé dans le massif des
Bornes. Le plateau des Glières fut un haut lieu de la résistance lors de la guerre 39-45.
Une association entretient la mémoire du lieu et permet chaque année un saut sur
ce site magnifique.

Par Yves-Marie
Guillaud

Le plateau des Glières, 1.450 mètres
d'altitude, bordé de profondes vallées,
est situé en Haute-Savoie entre Annecy
et Bonneville. Les voies pour l'atteindre
sont, encore de nos jours, au mieux de
petites routes en lacets. Pour la première
fois, le Tour de France cycliste l'a traversé
en 2018 après une rude montée de 11%
sur 6 km, se terminant par une portion
non goudronnée.

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Chaque année à une date proche du
1er août, des parachutistes du Paraclub
d'Annecy (Virage Annecy) y réalisent
un saut de commémoration, mais cette
année la date du saut a été avancée
pour coïncider avec le passage du Tour
de France. Pourquoi le département de
la Haute-Savoie finance-t-il ces sauts
annuels ? Pour le comprendre, il faut
remonter au 1er août 1944.
1944 : En raison de sa situation inexpugnable et de sa proximité avec la Suisse,
le plateau des Glières a été occupé par
un maquis dès 1943, le premier para-

chutage de matériel datant du 21 mars
1943. Mais c'est le 31 janvier 1944 que
s'est organisé un maquis comportant
jusqu'à 465 membres, pour l'essentiel
des anciens du 27ème BCA d'Annecy et
de l'Armée Secrète de Haute-Savoie.

Photo ci-dessus
Thibault Peltier, organisateur du saut pour
le Paraclub d'Annecy, assure le point de largage
depuis le Noratlas.
Photo André Maszewski

Le 10 mars 1944, lendemain de la mort
au combat du lieutenant Tom Morel qui
commandait le maquis, l'armée allemande
aidée de la Milice a lancé une attaque
d'envergure appelée «Hoch-Savoyen»
(Haute-Savoie), mobilisant près de
5.000 hommes, l'artillerie et l'aviation.
C'est la première bataille rangée de la
Résistance, avant celle du Vercors.

Défaite militaire inéluctable vu les forces
et moyens en présence, cette bataille
des Glières a eu un grand retentissement, démontrant que la Résistance
était capable de combattre face à face.
«Une défaite des armes peut être une
victoire d'opinion» (J.L. Crémieux Brilhac,
résistant, historien). Radio Londres
disait : «Trois pays résistent en Europe :
la Grèce, la Yougoslavie et la Haute-Savoie».

Dépourvus d'armes lourdes, les maquisards se sont battus jusqu'au 26 mars
1944. Lorsque ce jour-là les attaquants
ont ouvert une brèche dans le dispositif
défensif, le capitaine Maurice Anjot qui
les commandait, estimant que l'honneur
était sauf, a ordonné le repli et la dispersion, les pertes s'élevant à 155 morts,
30 disparus et 160 prisonniers exécutés.

Dès lors convaincus de l'intérêt stratégique du site, un grand parachutage de
matériels a eu lieu le 1er août 1944, pour
équiper les combattants, permettant la
libération de la Haute-Savoie le 13 août
1944. C'est pourquoi a lieu une cérémonie commémorative, avec des sauts,
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