ParaMag - N°376 - Septembre 2018 - 38

RASSEMBLEMENT

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étoiles de 11 étages, 171 chambres
pour 40 euros par personne et par nuit,
à condition de payer cash. Payer en
liquide en Ukraine est de toute évidence
ce qui est le plus apprécié.
Pas mal de restaurants annoncent
clairement, avant de passer commande,
de ne pas pouvoir accepter de règlement
par carte de crédit.

Une belle DZ

Le lendemain, toutes les filles furent
emmenées en bus et se retrouvaient sur
le centre de parachutisme de Korotich,
à 20 minutes de Kharkiv. C'est un vaste
terrain, dégagé, verdoyant. Le hangar,
qui fut le point névralgique des parachutistes pour ces deux rendez-vous, est
très grand, pouvant recevoir plus d'une
centaine de parachutistes sans problème, à l'aise pour plier, débriefer, etc.
Des dizaines d'années d'aéronautique,
près d'un siècle même, se sont écoulées
sur ce terrain, laissant des empreintes
ici et là.
Il y a d'abord ce qui ne bouge plus, c'està-dire des carcasses d'hélicoptère MI-8
entassées par dizaines. Et puis se trouve
ce qui vole encore, tel que plusieurs Antonov 2, un biplan monomoteur à pistons
transportant 12 personnes, appareil qui
fut conçu en 1948. Il paraît que celui qui
est là, à Korotich, est le numéro 1 de la
série. Il largue encore régulièrement, que
ce soit pour des sauts en automatique
ou pour des largages à 1200 mètres.
Pas mal de participantes et participants
Women on Wings et Sequential Games
en ont bien profité durant ces deux semaines consécutives, en fin de journée,
après les sauts de grande formation. Ils
s'offraient ainsi une sorte de voyage dans
le temps, pour 14 euros, le prix du saut.
Quatre L-29 Delfin, monoplan biplace
conçu en 1959 pour l'entraînement
des pilotes de chasse, sont également
présents et actifs sur la DZ, proposant
des baptêmes pour 500 euros les 15
minutes avec le «grand jeu» : vol en
patrouille, fumigènes et voltige aérienne
à volonté. Durant la semaine Sequential
Games surtout, un bon nombre de participants ne manquaient pas l'occasion de
s'offrir ce vol en jet. En France, ce genre
de cadeau se paye 3 à 4 fois plus cher.

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La DZ de Korotich permet un retour dans
le passé parachutiste avec des largages
d'Antonov 2 en ouverture automatique, sous
des parachutes hémisphériques d'un autre
âge. Le photo montre un exercice d'ouverture
volontaire du parachute de secours.
Photo Andrey Veselov

Records féminins
en série

Dès leur arrivée, les filles se sentaient
bien sur cette DZ, même si l'amertume
liée à l'absence des deux Antonov 72
était encore présente. L'Anglaise Lesley
Gale, principale organisatrice de ce
rendez-vous féminin, était absente suite
à un subit problème de santé. Heureu-

sement ses partenaires et capitaines
étaient bien là, déterminées à faire de
ce rendez-vous un moment mémorable,
malgré ce passage obligatoire à un plan B.
Il s'agissait de la Néerlandaise Marloes
Swarthoff, bras droit de Lesley Gale pour
la préparation de l'événement, de la
Norvégienne Lise Nansen et de Kate
Cooper, la célèbre coach américaine.
Pour elles, l'objectif était maintenant
d'organiser une série de records du
monde de séquence en grande formation en mettant à profit tout ce talent
féminin, concentré sur la drop zone, et
en utilisant toutes les places disponibles
dans les trois avions largueurs.
Après deux journées d'entraînement
avec deux groupes à 52, le moment
difficile pour les filles se profilait.
Les organisatrices sélectionnèrent 57
filles en vue de réaliser un premier
record du monde de séquence.
Les 47 autres continuaient à sauter
avec l'espoir que des places se libèrent
dans le groupe majeur.
À la première tentative, les filles
réalisaient un record de 3 points à 57.
Le lendemain, les dirigeants de la DZ
acceptèrent de charger un peu plus le
Turbolet et les deux Antonov 28 afin
d'avoir un chiffre rond pour les tentatives
suivantes, soit 60 (plus les vidéomen).
Dans le règlement FAI, Kate Cooper
mit le doigt sur le point suivant : «Si
un même saut de record est réalisé le
même jour avec d'autres personnes,
toutes les personnes étant dans ces
sauts sont détentrices d'un record».
Les organisatrices eurent alors l'idée de
faire grossir le nombre de recordwomen
sans pour autant avoir la possibilité
d'augmenter la taille du saut. Pour cela,
et après un nouveau record à 60 réalisé
le lendemain, 11 filles quittèrent le
groupe majeur afin d'être remplacées

par 11 autres du second groupe. Puis le
même saut avec 3 points à 60 fut réalisé
pour un nouveau record. L'opération
se renouvelait une fois encore avec 11
autres filles pour un 3 points à 60 également. Grâce à cette stratégie, ce furent
donc 82 filles (sur 104 participantes) qui
furent recordwoman en ayant l'unique
possibilité de réaliser des sauts à 60.
Et c'est ainsi que ce rassemblement
féminin fut finalement un succès international.

Analyse
et conclusion

Le gros record européen féminin à 110120 fut donc remplacé par quatre plus
petits (de moitié) records du monde de
séquence. Faute d'un nombre suffisant
de participants, ce n'est pas la première fois qu'un «pur» record en grande
formation est remplacé au pied levé par
un record de séquence, le règlement
FAI permettant d'aborder ce type de performance avec un minimum de 25% du

Les Françaises
dans le record
féminin

C'est le mercredi 1er août que
l'équipe internationale «Women on
Wings» a réussi un premier record
de 3 points à 57. Le jeudi 2 août,
le record est passé à 3 points à 60,
dans les conditions décrites dans
l'article. 22 pays sont représentés
dans ces records, dont la France.
Félicitations à toutes les recordwomen, dont les 6 Françaises :
Manue Nicols, Estelle Audureau,
Radya Bouksou, Joëlle Perrin,
Raphaëlle Barbier Saint Hilaire
et Thi Bich Van Ha.
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