ParaMag - N°377 - Octobre 2018 - 39

Olivier Favre

Photo ci-contre
À Aix-les-Milles, saut du dernier Noratlas en état de
voler (dont nous avons régulièrement l'occasion de
parler dans ParaMag). Juin 2013.

PORTFOLIO

Le travail de photographe commence
avant et pendant la montée en avion :
«J'observe le ciel, j'anticipe afin de pouvoir
mettre à profit toute opportunité offerte
par les nuages, leur consistance, la
possibilité de créer des diagonales, des
droites, des empilements de couleurs,
tout en respectant la ligne des tiers»
(voir N.D.L.R. 2, en bas de page).
«Cela peut aussi se faire avec le RSE, ou
l'avion en arrière-plan. À chaque saut il
faut trouver le bon angle et parfois c'est
le hasard qui s'en mêle.»

«Si l'angle de la photo est le même
que celui de la vidéo, avec la qualité
des caméras actuelles, la photo obtenue n'amène pas grand-chose de plus
par rapport à l'image animée qui peut
être transcrite par une simple capture
d'écran ou par une deuxième caméra en
parallèle. Il faut donc apporter une valeur
ajoutée à la photo si on veut proposer
deux produits différents.»
Précisons que la technique utilisée par
Olivier exige une bonne complicité avec
le porteur tandem : «Je travaille avec
Édouard Henri (Sky Spirit), on s'entend
bien et on se complète bien. Il m'arrive
aussi de faire des remplacements, mais
avec Édouard, notre routine est bien au
point et on est calés !» n

N.D.L.R. 2 : La règle des tiers est une règle de
composition utilisée pour réaliser des photos aux
proportions harmonieuses. Elle s'applique aussi à la
peinture et au dessin.

Dans le cas d'un paysage, par exemple, la règle des
tiers consiste à placer le(s) centre(s) d'intérêt(s) de
la photo sur un ou plusieurs de ces points, ou le
long de ces lignes de force.

Olivier et son matos photo

Vidéo : Sony 3000 avec stabilisation optique
Boitier reflex : Canon 100 D léger à 18 millions de pixels
Objectif : Focale de 24 mm, le plus souvent.
«C'est autour de cet objectif que j'ai calé ma technique. Avant j'utilisais un 15
mm, qui me permettait de m'écarter un peu moins loin pour faire des photos de
paysage, mais je trouvais que la déformation des personnes était trop importante : allongement sur les bras et les jambes, sur le nez. Je m'en suis lassé,
car je préfère des photos plus naturelles.»
Au Luc, c'est naturellement et sans aucune prétention qu'Olivier est devenu,
en quelque sorte, un référent pour les jeunes qui débutent dans la prise de
vues en tandem. Nul doute qu'il saura transmettre à certains sa passion pour la
photographie.
En guise de conclusion, Olivier souhaite exprimer des remerciements :
«Je ne remercierai jamais assez Hugo Thiault pour m'avoir rapproché de
Skyspirit, Édouard Henry pour me pousser à devenir meilleur, Nicolas Campistron,
Lucas Lachal, Jean-Baptiste et Caroline Biagiotti et Mario Catuogno pour
m'avoir accueilli avec bienveillance dans l'équipe de vidéomen du Luc, et enfin,
et surtout, ma femme Sophie qui fait tout pour que je continue à pratiquer
ma passion chaque week-end.»

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Il s'agit de diviser virtuellement l'image en 3 tiers,
en 9 parties égales, et à placer le sujet sur l'une
de ces lignes (appelées lignes de force) ou sur l'un
des points d'intersection (appelés points forts de
l'image).

Jean-Baptiste Biagiotti

Comment réaliser une telle recherche
graphique sans que cela soit plus ou
moins au détriment de la vidéo ? «Sur
la caméra, j'utilise un angle un peu plus
ouvert, plus large», explique Olivier.
«Les images vidéo sont donc correctes
et exploitables. Ce sont ces images vidéo
que je montre en premier aux clients ;
ils en sont satisfaits, et ensuite je dévoile
les photos, un peu comme un bonus.
Et là, c'est la surprise. Avec un angle plus
serré, les passagers se voient de façon
plus naturelle, sans déformation
et surtout les photos sont différentes des
images prises avec la caméra vidéo».
Et ils sont donc tentés de les acheter.

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