ParaMag - N°382 - Mars 2019 - 18

RÉCIT

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Photo ci-dessus
Dans la lumière du soleil couchant, Jean-Pol Lintelo
se régale autant que son passager tandem.
Photo Patrick Mercier

Il a fallu commencer par gérer les
papiers, les diplômes, les qualifications,
pour convaincre l'aviation civile
srilankaise, ce qui a déjà pris pas
mal de temps !
Ensuite, le voyage en soi fut un problème
mathématique digne de Tetris. Nous
étions quatre porteurs tandem, avec
parachutes, combinaisons, équipement,
et il a fallu gérer les limites de poids et du
nombre de bagages avec attention. Du
coup, certains ont voyagé 'lourds sur eux''
pour éviter les taxes incroyables que certaines compagnies aériennes imposent.
Enfin, nous voilà tous arrivés ! Il fait 30
degrés avec 100% d'humidité dans l'air...
Et c'est comme ça CHAQUE jour! Quoi
qu'il en soit, après un trajet prévu de deux
heures, mais devenues cinq, et digne
d'une course poursuite d'un James Bond,
nous arrivons à la base aérienne de Koggala Air Force. Le village côtier de Koggala
se trouve au sud de ce pays insulaire,
qui s'appelait Ceylan jusqu'en 1972, et
lui-même situé au sud de l'Inde, entre le
golfe du Bengale et l'océan Indien .

Mars19:382
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Implantée au bord d'un lagon, la base
aérienne est dotée d'une magnifique
piste en dur, avec nids de poules, bosses,
chiens errants et... golfeurs sur la zone
de posé ! En 24h, le ton était posé.
Heureusement, le choix de l'équipe avait
été fait sérieusement, basé sur l'expérience de chacun, l'état d'esprit et les
connaissances individuelles de tous les
membres.
Entre l'avion Cessna 206 que nous
avons dû transformer nous-mêmes pour
le rendre utilisable au parachutisme, le

Jean-Philippe Puissegur et son passager tandem au départ de l'avion dont on distingue
une partie du kit de largage «fait maison». Photo Patrick Mercier

pilote qui admet (à demi-mot et par hochements de la tête) qu'il n'a jamais volé
avec une porte ouverte, jamais géré des
déplacements en cabine et des pertes de
poids en vol (durant les sorties), qu'il sait
encore moins comment calculer un point
de largage et la vitesse à adopter, tous les
instincts de survie de l'équipe étaient en
mode Defcon 1.
Un sourire est tout de même sur mon
visage alors que j'écris tout cela ! Simplement parce qu'en dépit des circonstances que je décris, c'était une p....tain
d'aventure ! La manière dont nous avons
été reçus et traités a été incroyable. Il
nous a fallu quelques jours pour rendre
la manip «sécu», enlever les sièges de
l'avion et trouver de la moquette (cou-

pée aux ciseaux d'écolier et attachée au
scotch de bureau) pour habiller le sol de
l'avion... pour visser des poignées en bois
faits maison par le Mac Giver (chauve) de
l'équipe... pour faire un point d'attache
extérieure pour les videomen, etc.
Ensuite il nous a fallu organiser nousmêmes l'avionage, en fonction des poids
et des tailles. Heureusement, il y avait
une équipe médicale permanente sur
place avec un médecin prêt à sortir ses
seringues de 20 cm au moindre cas
d'égratignure (je ne plaisante même pas).
Les décollages au-dessus de l'océan bleu
pastel, comme sur les cartes postales,
fixaient des sourires immédiats sur nos
visages, à chaque fois ! En dix jours, nous

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