ParaMag - N°382 - Mars 2019 - 52

VIE FÉDÉRALE

Une discussion ouverte à mis en avant
certains besoins. Sur le plan informatique, le site est actuellement programmé
par Freddy Goguet, ami de Franck. Les
idées proposées par les utilisateurs ont
montré qu'il devenait nécessaire de faire
intervenir quelqu'un maitrisant des outils
de programmation que Freddy n'est pas
en mesure d'exploiter.
L'ouverture croissante vers l'étranger,
l'intérêt annoncé des autorités militaires,
l'opportunité de récolter des fonds via
une cagnotte pour assumer les frais de
fonctionnement, laissent penser que
GeMaPar va devenir, si ce n'est déjà le
cas, un outil incontournable et indispensable pour la gestion des parachutes,
avec un apport important pour les
professionnels du matériel et un apport
colossal pour la sécurité de tous les
utilisateurs de parachute.
Affaire à suivre...

Surveillance de l'état
des voiles

L'un des sujets préoccupants pour les
plieurs/réparateurs est l'appréciation de
l'état des voiles et de leur aptitude à sauter. À cela s'ajoute la question de l'âge du
matériel. Pas facile de dire «telle voile a
tel âge, tel nombre d'ouvertures, elle peut
continuer à sauter... ou pas ! ».
Beaucoup ont entendu dire «ta voile
de secours a plus de 20 ans, elle doit
être remplacée» ou «ta principale a
tant de sauts, elle est morte !». L'âge,
le nombre de sauts, l'aspect visuel, les
prédictions de Nostradamus sont en effet
des informations à prendre en compte,
mais elles ne sont en aucun cas des
critères fiables pour donner ou non son
aptitude aux sauts à une voile. Une voile
de secours qui a plus de 20 ans, mais
qui est restée 18 ans dans un placard
à l'abri de la lumière et de l'humidité et
qui a zéro ouverture, ne serait-elle plus
bonne ? Pourquoi ? Une voile qui a 5 ans,
mais 3000 sauts, est-elle toujours apte à
sauter en sécurité ?

Mars19:382
paramag.fr

Techniquement, il est possible de
faire entrer d'autres informations dans
l'équation. La porosité, la résistance à
la traction, la comparaison des mesures
actuelles avec les mesures neuves sont
des critères plus fiables pour l'estimation de l'état d'une voile, mais ils ne sont
pas pour autant infaillibles surtout pris
indépendamment les uns des autres. Une
voile a une porosité acceptable d'après
les normes du fabricant, mais rien ne
dit qu'elle acceptera encore longtemps
les surpressions à l'ouverture ou durant
les mises en survitesse. Les tests de
résistance d'une autre voile sont bons,
mais ça n'empêche pas qu'elle décroche
facilement, car elle est poreuse telle une

passoire. Les suspentes sont plus longues
ou plus courtes que sur les côtes du
fabricant, pourquoi l'arrêter puisque la
différence est généralisée sur tout le cône
et elle vole très bien...
Certains fabricants préconisent des
limitations en nombre d'ouverture ou
en nombre d'années. Cela leur permet
surtout de dégager leur responsabilité en
cas de mauvais vieillissement du matériel,
et cela se comprend très bien, surtout
dans notre société procédurière. Cela ne
veut pas dire pour autant que le matériel
n'est plus à même de servir et, en règle
générale, ceux qui émettent des limites
d'utilisation proposent des tests pour
prolonger ou non l'espérance de vie du
matériel. La contrepartie de ces tests,
ce sont le temps d'immobilisation et les
coûts parfois importants. Et soyons clairs,
seul le fabricant peut donner un avis
officiel et assumer la prolongation de ses
propres préconisations.
Un plieur/réparateur, aussi compétent
et équipé qu'il soit, ne pourra en aucun
cas s'engager sur l'aptitude au saut d'une
voile au-delà des prescriptions du
fabricant, à la place du fabricant.

Photos ci-dessus
Une autre partie du matériel présenté par Yoann
Cadoux et utilisé dans le processus de test complet
qu'il a mis en place, ici un test de résistance.
Photos Yoann Cadoux

Par contre, il peut en toute objectivité,
donner son avis et accepter ou non de
mettre le matériel en service et d'en
prendre la responsabilité.
Jusqu'à présent, peu de plieurs/réparateurs avaient eu le courage financier
d'investir dans du matériel très coûteux,
permettant des tests plus ou moins remis
en question. Pour l'anecdote, un «porosimètre» industriel coûte aux alentours de
9000 € ! Il faut en faire des tests pour
amortir une telle bête !
Yoann Cadoux, ancien responsable
matériel para militaire, désormais
reconverti plieur/réparateur civil,
est venu présenter un porosimètre,
déjà existant, mais avec des améliorations
récentes plus ciblées sur les matériaux
qui nous concernent, et son processus
personnel pour l'estimation de l'état
des voiles qui lui sont confiées.

http://www.paramag.fr

ParaMag - N°382 - Mars 2019

Table des matières de la publication ParaMag - N°382 - Mars 2019